SOUS LES ETOILES DU MONDE
ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue
Vers douze heures, un dégagement nous invite à manger un morceau. Rapidement, fourmillement, mal de crâne latent, indisposition nous invitent à repartir de suite et redescendre d’altitude. Les symptômes du mal des montagnes s’immiscent dans les esprits. Repassés sous la barre des quatre mille mètres, acclimatés, tout rentre dans l’ordre. En moyenne montagne, dans une végétation plus tropicale, quelques orchidées sont observées, plus commun, des capucines sauvages couvrent talus et parois rocheuses.
Orchidées et capucines « libres »
Nuit sans intérêt à Juliaca ville poussière à station-service au milieu de petits fabricants de briques, la spécialité du coin semble-t-il. Chaque famille possède son four artisanal chauffé aux excréments d’animaux. Belle leçon d’écologie.
Four à briques… … Oie andine… …et ibis noir
L’altiplano, terrain de jeux des vigognes
Le lendemain, nous rejoignons Arequipa, deuxième ville du Pérou où l’hôtel / camping Las Mercedes nous fournira eau électricité wifi et sécurité absolue. Nous y resterons scotchés presque une semaine. L’endroit est idéal pour effectuer plusieurs bricoles mineures en instance depuis longtemps et régler via internet plusieurs petites affaires en France. Distant de cent mètres, un supermarché ultra moderne nous permet d’approvisionner cambuse, frigo et congélateur comme jamais au Pérou. Ville agréable, genre Cusco, nous faisons connaissance de « Juanita » momie d’une jeune fille Inca congelée depuis le jour de son sacrifice au sommet du volcan Ampato à 6380 mètres il y a cinq siècles. Suite à une violente éruption en 1995, le glacier a partiellement fondu et, peu après, un archéologue découvrit Juanita avec d’autres actes sacrificiels lors d’une ascension du volcan. Fort bien conservée, cette momie est aujourd’hui conservée au « Museo Sancturios Andinos » dans une vitrine congélateur à l’abri de la lumière sous triple vitrage. Un guide français nous comptera l’histoire complétée par une vidéo instructive. Le monastère Santa Catalina vaudra lui aussi le détour. Véritable village dans la ville, il fut fondé en 1580 par une riche veuve. Unique au monde par son mode de fonctionnement, il recevait des religieuses issues de la noblesse, entrées là avec force dotes conséquentes autorisant ainsi les nonnes à bénéficier de services d’esclaves et servantes, organiser des réceptions et vivre comme le grand monde de l’époque. En guise de cellules, de petites maisons indivis formaient rues et quartiers à l’image d’un hameau tout à fait normal. Là aussi une charmante guide francophone bénévole nous narrera l’histoire de cet immense cloître insolite.
Arequipa, la « Plazza de Arma »
Nous clôturons notre visite d’Arequipa par une soirée resto sur la « Plazza de Arma ». La côte d’alpaga ne laissera pas un souvenir éblouissant. L’animal à dût crapahuter de nombreuses années sur les sommets des Andes avant de terminer dans notre assiette. Au marché… …cherche le vendeur !
Il est temps de quitter le confort de notre camping pour approcher un canyon voisin où paraît-il des condors y résident. Une petite route nous en approche jusqu’au village de Yanque où nous passons la nuit sur la place du village. La « Cruz del Condor » étant à une quinzaine de kilomètres d’une mauvaise piste, de grand matin c’est un taxi hors d’âge aux amortisseurs défunts de longue date qui nous mènera tant bien que mal au but. Tisane de coca pour combattre le mal d’altitude Premier condor Saison de nidifications, les envols sont plus rares à cette période. La chance nous permet d’observer quelques impressionnants spécimens. Zoom puissant et rafale efficace furent nécessaires afin d’en obtenir quelques clichés acceptables. Seuls cinq ou six condors dont deux beaux adultes tout au plus, tournoierons quelques minutes avant de disparaître derrière les cimes. Nous serons plus chanceux que certains touristes arrivés tardivement et restés bredouilles.
A près de 5000m, les condors
Pour le retour, batterie vide, notre taxi en ruines se mettra en quête d’un véhicule muni de câbles de dépannage. Sur le retour, à chaque débrayage, le moteur cale puis repart on ne sait par quel miracle pour finir par nous conduire à bon port. Mi-journée, Françoise propose de passer l’après-midi et la nuit prochaine au village voisin de Chivay car un long parcourt sur l’altiplano désertique nous attend. La sagesse commande d’attaquer ce genre d’itinéraire en début de matinée. A Chivay donc, embrigadés dans une ruelle secondaire pour accéder à un parking recommandé par la police, l’adrénaline va atteindre elle aussi des sommets rares. A déplacer plusieurs véhicules, impossible de se croiser, un collectivo devra se détourner, un angle droit « chaud », un chêneau qui pendouille quelques toitures qui s’avancent pour finir par caresser légèrement un balcon brut de décoffrage, nous voici garés pour la nuit. Une petite reprise de peinture s’ajoute aux prochains travaux d’entretiens de fin de saison rapport au béton de ce hideux balcon. Pour l’heure, internet dans le salon d’un hôtel et visite au marché particulièrement actif de ce village. Les tenues des femmes sont ici encore différentes, leurs chapeaux de véritables œuvres d’art. Au Pérou, chaque village, chaque région, se démarque de ses voisins par moult détails vestimentaires. C’est une magnifique diversité aussi colorée qu’inattendue que nous aurons observé dans ce pays insolite à plus d’un titre.
Les chapeaux de Chivay
Nous reprendrons donc la route avant sept heures du matin pour franchir ces hautes terres et atteindre le mythique lac Titicaca. A l’approche des cinq milles mètres, on remarque de drôles de viscaches, petits mammifères aux oreilles de lapin et queue d’écureuil. Les records tombent sur l’altiplano
Les drôles de viscaches, mi lapins, mi écureuils.
De nombreuses vigognes nous distraient dans l’immensité de la pampa andine, puis revient la ville poussière de Juliaca. On est orienté vers une sorte de périphérique horrible. Genre itinéraire poids lourd, plus de macadam depuis des lustres, ornières,, tas de terres, épaves diverses, nids d’autruches et cratères d’un bon demi mètre de profondeur vont se succéder durant une dizaine de kilomètres avec une circulation anarchique comme pas possible. Un spectacle de guerre règne ici pourtant l’activité est présente, de nombreux ateliers divers grouillent de vie. On suppose qu’il s’agit là d’un cas de détournement de fonds flagrant lié à cette corruption qui ronge encore bien des pays d’Amérique Latine. Passé ces horreurs, nous atteignons Puno, la ville côtière du plus haut lac du monde navigable. Encore quelques émotions liées au GPS qui nous ferait passé par des ruelles en angle droit et quasiment à pic ! Le bon sens l’emportera avec néanmoins une traverse pour le moins vertigineuse puis un boulevard en bordure de lac pour enfin atteindre le camping / hôtel Posada del Inca. Superbe stationnement dans le parc en bordure du lac en compagnie de plusieurs placides alpagas et d’une troupe de petits cochons d’indes rigolos. Franky en bordure du lac Titicaca, encore une étape mythique qui devrait rester longtemps dans les mémoires.
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