Louisiane FlorideFin juin à début septembre 2011Avant de poursuivre, rendez vous est pris chez le concessionnaire Freigtliner pour vidange moteur, boite de vitesse, graissage ainsi qu’une vérification des freins de Franky.
Tout « ok », nous faisons route au sud par les plaines du Mississippi. Deux jours durant, ce seront digues de terre, champs de coton, maïs et soja, puis, digues de terre, coton, maïs, soja, puis encore et encore…
… Seule distraction, quelques panonceaux d’information sur la « route du blues ». Cette « route 61 » à aussi son histoire. A l’époque peu glorieuse de l’esclavage, c’était la seule voie qui permettait aux évadés noirs téméraires, de fuir leur misérable sort dans les états du sud pour espérer gagner une bouffée de liberté dans les états du nord.
La route du Blues Bientôt, nous gagnons Natchez, ancienne domiciliation des fortunes faites dans les plantations des plaines du Mississippi. Proche de la Louisiane, déjà un peu de francophonie éveille notre ouïe. Bon accueil au magnifique visitor center qui nous remet un plan détaillé de la ville nous permettant ainsi une ballade sympa dans un centre ville presqu’à l’image de la vieille Europe. Un charme indéniable se dégage des maisons coloniales noyées dans la verdure et, de ci de là, une ancienne maison de planteur respirant l’opulence de ces exploitations à la main d’œuvre facile.
Maisons de planteurs de coton le casino de Natchez Désirant vivre maintenant au sein et au rythme de cette Louisiane profonde, nous délaissons comme souvent, les grands axes pour nous laisser dériver aux grés des chemins de traverse. Tu te rends vite compte que le soleil ne brille pas tout à fait de la même façon pour chacun. Ces populations noires du sud demeurent en partie sur le bas coté de la route de la sacro-sainte croissance économique. Si certains ont eu l’opportunité et les capacités de prendre le train en marche, pour beaucoup d’autres, c’est quartiers infortunés, masures « vielles planches » et vitres en plastique…
…maisons d’esclaves ?...
… Non, non…
… Pas tout à fait et heureusement pour eux. Seulement, connaissant les grandes lignes de leur passé, ton esprit s’oblige à établir un triste parallèle.
L’équipière, impressionnée, n’est pas très à l’aise dans ces communautés. Nous décidons de passer la nuit au camping d’un « state park » indiqué à proximité. Bon choix. Nous y découvrons nos premiers « bayous », ces bras morts du Mississippi au milieu des marécages, riches en faune et flore déjà subtropicale. Ici, la rareté des alligators laisse la vie belle à nombre de variétés de tortues d’eau douce. Assez timides, leur approche devra être discrète. Poissons bizarre et fleurs de lotus ponctuent aussi les mares, bignones et hibiscus sauvages égaient les rives. Quelques papillons colorés virevoltent parmi les milliers de libellules. Nous découvrons aussi de curieux cyprès qui se plaisent à pousser dans l’eau et produire une proéminence curieuse à la base de leur tronc. A leur périphérie, se développe une multitude de moignons de rejets pour le moins curieux. Des lichens abondent aux branches (la barbe espagnole). Au couchant, quelques cris d’oiseaux animent la belle image. Plaisant, nous resterons une journée de plus pour en explorer mieux les richesses et nous mettre à jour de nos tâches quotidienne dans un cadre agréable.
Rencontres… Les curieux cyprès de Louisiane La carte détaillée nous laisse perplexe quant au choix des étapes suivantes. Une multitude de routes secondaires s’insinue entre marais, bayous et forêt dense. Au hasard d’une plaine, se sont les immenses plantations de canne à sucre qui meublent un temps le paysage. Quelques bayous aux rives habitées plantent parfois un décor de rêve pour certains. Belle maison style coloniale, hectares de gazon strict, arbres séculaires, chevaux et pièce d’eau en toile de fond. Plus tard, en zone inhabitée, nous marquons l’arrêt près d’un bayou plus sauvage. Un sentier empierré et clair en permet l’accès. Bien chaussés, prudents, nous approchons sans bruit…
… Couvert de jacinthes d’eau…
… jumelle rivées…
… Ils cherchent…
…
…sans trouver…
… Juste un grand cormoran noir sur son arbre mort et quelques aigrettes huppées…
…ce sera pour plus tard.
Canne à sucre Bananeraies Hibiscus et bignones libresLa route va suivre longtemps des digues en terre sensées contenir les humeurs du grand fleuve. A la recherche de terres vierges, la Louisiane est riche en fameux « state park ». Zones de protection naturelle aux accès réglementés, sentiers d’exploration, campings plus ou moins rustiques quelques bungalows discrets, ces zones protégées sont à disposition des amateurs de nature sauvage. Arrivés en fin de journée au Bayou Chico, en bord de route forestière, nous apercevons à plusieurs reprises de placides tatous fouillant le sol. Espèce propre à l’Amérique tropicale, leur prolifération nous avait habitués à en voir de nombreux cadavres sur le bord des routes, victimes de la circulation. Discrets en journée, nous les observerons souvent même très proches de nous lors d’une soirée barbecue. Avant le coucher du soleil, une petite balade sur les rives du bayou nous fait à nouveau découvrir une zone couverte de superbes lotus en fleurs. Le jour baissant, l’ambiance se relève de cris d’oiseaux invisibles et de « plouf » de grenouilles, tortues ou autres amphibiens surpris de notre approche.
Un soir en Louisiane