SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
  Aujourd’hui, pour nous, ce sera retour à Puerto Maldonado pour reprendre un 4X4 et rejoindre un lointain embarquement en amont du fleuve Tambopata. Nous quittons rapidement la route asphaltée pour une piste dans la jungle. L’orage de la veille à bien pris soins de détremper un peu le terrain et d’y abattre aussi quelques arbres heureusement mineurs. Quelqu’un nous a précédé et a joué de la machette  et de la tronçonneuse pour rouvrir le passage. Arrivés au bout du bout, déchargement acrobatique du pick-up dans une grande pirogue, traversée du fleuve et accostage entre roseaux et vase.

 
Avant un peu de marche, 4X4 hard, pirogue et vase

Fin de saison sèche, le lit de la rivière est au plus bas. Quelques branchages écrasés puis une dizaine de marches taillées dans la vase desséchée nous hissent hors d’eau en cas d’orage. Dix minutes de marche pour découvrir notre camp de base…
… « Lodge », ils appellent ça !...
…oh, sympa comme décor…
…Encore une fois très…
…Indiana Johns…
… courte clairière replantée de bananier, papillons par centaines, grande toiture en tôle sur quelques madriers, quelques cloisons de planches disjointes, deux tables et trois fauteuils, plusieurs hamacs, la bombonne d’eau…
… tu ne fais pas plus exotique…
…Mis en condition, tu prends possession de ta « chambre »…
…la porte…
…une toile de jute… !
 Les séparations sont bel et bien ces cloisons en planches disjointes, par contre la literie est accueillante avec une moustiquaire en bon état. Ouverture grand angle sur la bananeraie, ni vitrage ni moustiquaires, papillons, oiseaux, insectes divers et chauves-souris on libre accès. Pas de plafond, c’est tôle ondulée, sanitaires en arrière de la palapa…
… sans portes !...
…si, si, y a quand même un tissu avec deux clous !
On nous avise timidement que le papier toilette est resté à Puerto Maldonado…
…prière d’improviser !
Satisfaits d’être là,  nous ne sommes pas venus pour un séjour trois étoiles. Le repas sera lui aussi à l’image. Quelques miettes de poulet deux olives avec un riz bien « callant » cuit dans une feuille de bananier, suivi de fruits à volonté.

 
Cuisine indigène et… « chambre », ils nous ont dit…

 Après-midi, un peu de repos, balade en forêt, nouvelle mygale respectable, puis, à la nuit, chasse au caïman nocturne plutôt décevante.

                                    Rencontre, long : 8cm
Au lit de bonne heure car demain…
…réveil à quatre heures…
…lampe frontale, embarquement de nuit pour deux heures de pirogues à remonter quelques rapides du Tambopata, une petite famille de capibara nous distrait un moment. Les capibaras sont les plus gros rongeurs du monde.  Rats géants de la taille d’un gros lapin, ils sont néanmoins forts sympathiques et peu farouches. Les six ou sept petits suivent papa et maman à la trace.
 
Départ avant le jour et famille capibara

Pas de temps à perdre, il nous faut gagner notre but. Passé un dernier rapide, on accoste, de nouveau dans la vase avec  branchages écrasés en guise de débarcadère. Quelques minutes de marche puis on s’installe rive opposée à cette « colpa » ; ces falaises gréseuses, but de notre expédition. Il doit être aux environs de six heures trente, le soleil caresse la canopée, les oiseaux virevoltent déjà en tous sens en piaillant à tout va. Quelques images sympas de grands aras dans palmiers et grands arbres sous les rayons encore dorés d’un matin austral. Puis tour à tour, les perroquets verts s’enhardissent, suivis des aras rouges et verts, des écarlates et enfin des bleus et jaunes. Chacun tente de s’agripper à la paroi, la bataille est rude pour gagner sa place, ce qui nous offre un spectacle inoubliable. Les couleurs s’entremêlent sur fond de falaise blonde…
… Sentiment d’être vraiment privilégiés ce matin-là…
 







                                    La colpa des grands aras


… Nous restons longuement admiratifs de cet événement, l’appareil crépite, les jumelles restent rivées sur les regards une heure durant. Passé l’extase, un à un chaque oiseau regagne sa forêt parfois éloignée de plusieurs kilomètres. Les derniers nous offrirons quelques festivals de haute voltige. Guido sort le thermos de café, fort bien venu, quelques biscuits et mandarines. Un dernier et discret toucan viendra clore l’aventure d’aujourd’hui. Au retour, à nouveau, distraction par quelques familles de capibaras chahutant sur les rives du fleuve.

 
                                          Au retour

 Sous la palapa, un copieux « breakfast » à la mode amazonienne nous est servi avant de ranger sacs et matériel pour un retour « à la maison ». Heureux, nous retrouvons notre Franky resté sous bonne garde notamment la nuit par Carlos lui-même comme convenu. Nous resterons longtemps fascinés par la conscience professionnelle de cet homme et sa femme Nancy qui ont fait l’impensable pour assurer la parfaite sécurité de notre véhicule. Bien noter qu’aucune plus-value ne nous a été réclamée.
Vingt-quatre heures de repos bienvenues et quelques courses avant de reprendre la route. Comme à l’accoutumé, à mon texte le lendemain dés plus on moins cinq heures, on frappe à la porte…
…c’est Guido qui nous offre quelques belles mangues cueillies dans son jardin !...
… ému par ce beau geste simple, je l’écoute brièvement, il doit  partir rapidement accompagner quelques touristes au lac Sandoval…
…Guido, Carlos, Nancy, on ne vous oubliera jamais.
                Retour par une route de montagne similaire à l’aller qui va nous conduire à nouveau vers des cols dépassant allégrement l’altitude du Mont-Blanc. Lamas, Alpagas et vigognes sont de nouveau dans le décor. Des monticules verts pâle d’espèce de mi-mousse, mi-cactée nous interpellent en très haute altitude.
 
                                        Retour dans la grande cordillère

Neige fraîche sur quelques kilomètres, le temps de se poser la question, poursuivre ou rebrousser chemin ? Arrivés au col, accalmie, plusieurs camions ont fait leurs traces la fonte est manifeste. Rien à craindre, on peut s’engager dans la descente. 
   
                                   Deux jours plus tard, à 4800 m

  
                                   Dépassé l’altitude du Mt Blanc



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