SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Golfe du Mexique et péninsule du Yucatan

Ce soir là, après une bonne journée de route, il nous tarde de nous stationner et nous détendre un peu. Bonne étoile, un jeune couple rencontré nous conduit par une piste étroite dans  une un ranch familial en bord de mer…
…super…
…sauf que, depuis nos petits accidents de santé chacun, nous apprécions tout de même avoir une habitation ou deux autour de nous durant la nuit. D’autant que le nomadisme solitaire dans certaines régions du globe n’est pas forcément conseillé. Or, ici, au terme de plusieurs kilomètres de piste sableuse…
…  «La zone »…
…en bord de mer, certes…
…mais quand même un petit peu, « la zone »
…que nous aurions certainement qualifié de paradis il y a une trentaine d’années avec la fougue et l’insouciance de la jeunesse de l’époque. La notion de « ranch » ici, est quelque peu différente de l’image du ranch texan. Hormis deux cases de l’oncle Tom à plusieurs kilomètres, seuls demeurent ici quelques placides bovins…
…nous expliquons et déclinons l’offre. Demi tour et route inverse, nous rejoignons une plage avec quelques guinguettes locales.
                                        
                                                 La guinguette à Pedro
Bout du bout, pour nous garer en bonne ordre, je ne trouve rien de mieux que de nous ensabler des six roues aux cours de mon demi tour. La pelle de secours est mise en batterie et les locaux viennent spontanément à l’aide. Grâce aux « jacks » hydrauliques sur plaques épaisses, véhicule soulevé, des troncs de palmiers sont glissés dans les ornières et lentement, Franky sort de ce mauvais pas. Il en résulte néanmoins un léger accroc sur une porte de coffre. Petite séance carrosserie en perspective. Payant à boire à nos aides, leur curiosité sera la plus forte et chacun aura droit à sa visite guidée de Franky. Jamais véhicule aussi original n’a dû atteindre cette plage reculée. Sylvia, l’épouse de Pedro les tenanciers de la guinguette, femme discrète et timide nous fait voir sa cuisine toute de planches disjointes et de terre battue. Quelques verres dépareillés, de menus ustensiles cabossés un vieux frigo rouillé et un congélateur poussif peignent son univers.  Elle nous cuisinera quelques tacos sur la tôle du feu de bois posée sur des briques à l’extérieur de ce qu’on peut difficilement appeler une fenêtre. Seul luxe pour satisfaire une rare clientèle, un énorme juke-box démodé trône sous la paillotte.  L’appareil passe ses nuits là aux quatre vents sous une vieille couverture. Rappelons qu’il ne s’agit que d’un toit de palmes ouvert. Chez nous, serait il envisageable à un propriétaire de bar de plage de laisser ainsi son matériel sans attiser les convoitises de mauvais garçons la nuit tombée ?
Passé un moment, Pedro, un peu gêné,  vint demander si Sylvia qui n’avait pas osé venir pouvait visiter notre home. Nous les accueillons bien volontiers et ferons une photo souvenir que nous leur imprimerons. Tard le soir, il reviendra nous prévenir qu’ils vont dormir dans une maison voisine et que si nous avons besoins de quoi que ce soit, ils sont là… 
…A chacun de penser ce qu’il pense du peuple mexicain sans pour autant oublier que, comme partout, il n’y a certainement pas que des anges, sinon cela se saurait !
     
            Passage délicat                                                                        Le vendeur de ramboutans
    
                                                              Les transports locaux
 
Après des adieux émouvants, nous poursuivrons, attirés par quelques villages côtiers reliés par une petite route asphaltée sillonnant entre palmeraies, pleine mer et lagune. Ici, les transports locaux se résument au tricycle et autres vespa touk-touk made in Bangkok. Stop immédiat devant la brouette du vendeur de ramboutans. Fruits superbes, il nous en sert un kilo pour quelques pesos. Avant le rivage, quelques champs humides regorgent de superbes musacées en fleurs, famille des strelitzias communément appelés oiseau de paradis. Devant la profusion, ma douce ne résiste pas à prélever plusieurs branches pour égayer notre intérieur.
Village isolé, petites rues, absence de signalisation, nous demandons à une voiture de police un endroit pour stationner le temps du repas de midi. Spontanément, gyrophare en action, ceux-ci nous escortent vers la  sortie. Une large rivière présente ses berges accueillantes, nous remercions vivement mais malheureusement, l’entrée encadrée d’arbres difformes aux branches basses nous en interdisent l’entrée. Nous quittons le village pour tenter notre chance plus loin. Petite route étroite, nous roulons un long moment sans succès.    Bientôt, ne subsistent plus que cocoteraies et bicoques rudimentaires agrippés au banc de sable littoral. Seules activités des habitants de ces lieux isolées, petite pêche, ramassage d’huitres de palétuviers dans la lagune et récolte du copra.
    
                                              Cocoteraies, masures et récolte du copra
 
Arrive un moment, la route longeant la rive, dépourvue de protection, semble être bien égratignée. Les dernières dunes sont disparues et les rouleaux menacent. La mer n’a pas encore dit son dernier mot. Faute de crédits, pas de travaux, résultat, la voie de gauche disparaît peu à peu, macadam émietté sur la plage. Arrive un moment, c’est notre voie de droite qui disparaît peu à peu.  Pas trop le choix, on se voit obligés de mettre deux roues dans le sable du bas coté. Pas les premiers à faire le forcing, des palmes sèches et écrasées évitent l’ensablement. Il va sans dire que la tension s’envole inéluctablement.  Le dernier ensablement de Franky ne date que de 24 heures ! Bientôt,  se présente un passage encore plus hard…
 
                                         Ici, ça passera encore avec deux roues dans le sable

… pour finir par « plus de route du tout »! …
…La mer à tout bouffé et les quelques pick up susceptibles de poursuivre sillonnent hardiment à travers les cocoteraies…
… Dés lors, poursuivre paraît tout de même hasardeux…
…n’en voyant pas le bout, c’est quelques centaines de mètres où des kilomètres ?...
…stop et…
…réflexion…
… L’issue reste une marche arrière sur plusieurs kilomètres ou la tentative d’un demi-tour dans ce qui pourrait apparaitre comme un chemin de champs sableux aux yeux des plus optimistes d’entre nous. Effectivement, un vague dégagement conduisant nulle part est présent à notre droite…
…que du sable…
…faux !...
…Quelques palmes tapissent le début…
… puis, plus rien. Un léger dévers s’achève par un tapis de morceaux de noix de coco en guise d’empierrage….
…bref instant d’hésitation, puis, à tort ou à raison, il est décidé de tenter le demi tour. Au vu de l’abondance sur le sol environnant de palmes sèches, Françoise, tête baissée, ramasse et tapisse  généreusement le sol sans trop se préoccuper si serpents, scorpions ou autre tarentules ne fréquentent pas les lieux !   Deux hommes qui attendaient un hypothétique chauffeur nous aide efficacement.
Reculer en angle droit à travers les premiers troncs, Franky descend lentement le dévers…
… Jusque là, tout va bien…
…maintenant il faut en ressortir et si possible du premier coup…
…Lentement mais fermement, les roues jumelées accrochent le tapis de palmes, puis bientôt ma cabine, en surplomb de la route disparue, vire, pneus avant en limite d’effondrement…
…sauvé, Franky à retrouvé le restant de chaussée…
… reste à faire route inverse…
… Il serait bon de trouver aussi un stationnement (non sableux !) car, du coup, il est quatorze heures passées et les estomacs sonnent misère. C’est un bas coté couvert d’une impressionnante couche de coquilles d’huitres que nous élisons…
… erreur !...
…les pneus avant labourent ces coquilles non damées jusqu’aux moyeux !...
…par chance, les roues arrière restées au dur nous sortent de ce nouveau mauvais pas. C’est finalement avec l’accord d’une villageoise, devant une habitation plus que modeste, qu’enfin il est possible de s’installer pour déjeuner, il est près de quinze heures.
                Par une nationale cette fois, nous roulons en direction de Villahermosa, ville sans grand intérêt hormis un musée Olmèque (culture pré colombienne) installé en plein air dans un grand parc tropical à deux pas du centre.
     
                               Iguane                                                                Artisanat local
Assez bien entretenu pour le pays, la ballade se révèle sympa en revanche, l’atmosphère chaude, humide et sans un souffle d’air y demeure pénible. Nombre de sculptures monumentales sont présentées dans une végétation particulièrement luxuriante. Cris d’oiseaux, présence de nombreux coatis dans le sous bois ainsi que quelques singes qui s’agitent dans la canopée signent bien l’ambiance locale.
 
    

   
                                                      Le musée Olmèque de Villahermosa 


                                                                        
                                                               La période Olmèque

  
                                                          Le coati et les singes de Villahermosa
 
Palenque, site Maya mondialement connu était notre point de mire depuis plusieurs semaines. Parc national inscrit au patrimoine de l’UNESCO, nous étions assez bien renseignés sur le sujet et le camping « Maya bel » proche du site nous donne bonne impression d’entrée de jeu.
          
               
    
                                             Même l’eau de la piscine est trop chaude pour se rafraichir
Enclavé en pleine jungle, il nous sera aisé de trouver un emplacement ombragé dans un décor bien nature. Eau, électricité, tout à l’égout piscine et prix tout doux, quoi de mieux ? Seuls, le personnel de l’accueil  ne laissera pas un souvenir inoubliable. La première fin d’après midi se passe en diverses occupations habituelles pour finir sous une grande paillotte ouverte à tous où l’internet était sensé fonctionner. Passé un long moment d’insuccès, notre attention est retenue par de puissants cris rauques émanent de la jungle. Ces hurlements vont s’intensifier dans une telle mesure qu’il n’y a pas d’équivoque…
…les auteurs sont autour de nous….
…C’est dans les grands arbres que le spectacle se déroule. Plusieurs compagnies de singes hurleurs se défient juste au dessus de nos têtes. Il en sera ainsi chaque matin et soir durant notre séjour. Evénement sympa, certes, mais quand le chahut débute au dessus du camping car à trois heures du mat’, moyen, moyen !
     
            
                                               Les singes hurleurs au camping de Palenque
    

    
                                                           Notre environnement à Palenque
 
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