SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
16 septembre 2009     
Une première boucle de deux mois dans l’Ouest Américain
Squamish nous avait permis une bonne escale de mise à jour. Faisant route inverse pour gagner les Etats-Unis,  nous repassons Vancouver rondement. Un immense pont très élevé franchit le port de commerce et très brièvement, nous repérons, stockés là, une multitude de radeaux géants de billes de Red-Cedar en provenance du nord de la Colombie Britannique notamment de Squamish.

     PORT VANCOUVER 
                                      Les bois flottés au port de VancouverWASHINGTON   (l’état)   
             Bref arrêt pour nous préparer à repasser la frontière US.
 Si le dernier passage s’est effectué dans des conditions inespérées, que va-t-il en être aujourd’hui ?
Le Canada ferme les yeux sur notre sortie, se présentent six couloirs au poste US. T’imagines bien que la collection de panneaux s’y référant, incompréhensibles, nous laissent plutôt perplexe, la voie des camions ou bus est « closed », le hasard nous conduit voie de droite. Pas le meilleur choix. Plutôt adaptée aux voitures de tourisme, il me faut négocier un angle vif entre des piliers jaunes scellés qui vont inquiéter sérieusement nos douze mètres de long à leur approche. A aller caresser du retro celui de l’avant droit, son compère arrière gauche ne va m’accorder que trois millimètres à notre belle robe bordeaux. Adrénaline assurée et fier de la manœuvre devant le douanier qui attend dans sa cahute.
Déjà…
… optimiste par nature, je considère que c’est une bonne note.  Au passage, une caméra et son écran nous observent, un clavier est à disposition du chauffeur surmonté de sa mode d’emploi. Seul un mot sur deux nous laisse entre-comprendre que nous sommes concernés, une carte magnétique semble nécessaire. Dubitatifs et, « dans le doute abstiens toi », je ne touche à rien et avance lentement vers l’uniforme.
A questions rituelles, réponses rituelles…
…si…si, maintenant, on comprend…
… un peu…
… ou mieux, on croit comprendre. Je note toutefois qu’ici, ils parlent mal l’anglais !
Toujours est-il que par la fenêtre, je présente passeports et visas qu’il enregistre. Je déballe notre carte du monde avec notre tracé. Ainsi satisfait, d’un « welcome » convenu, nous avons carte blanche. Record battu : Pas dix minutes en tout ! Il à été plus long de manœuvrer pour l’approche qu’à nous faire contrôler.
                Satisfait, il nous est permit de faire une bonne étape aujourd’hui sur de vraies autoroutes américaines. Petite avance inespérée, nous dépassons Seattle et le soir, belle escale dans l’enceinte d’un casino géant perdu dans les bois. Des places de méga camping-car sont prévues. Pure curiosité, nous parcourons les salles de jeux grouillantes. Autour des tables et roulettes diverses, c’est environ six cent machines à sous qui clignotent à la folie. Au final, nous sommes très satisfaits du gain des dix dollars que nous n’avons pas joué et de ce parking sécurisé pour une nuit sécuritaire. Poursuivant notre route à travers l’état de Washington, (eh oui, l’état se situe sur la côte Pacifique lorsque la ville du même nom est à l’est des USA) la traversée de la Columbia River signe l’approche du Montana qui présentent les premiers prémices des grands espaces de l’Ouest Américain.
       
 Bien cool le parking du casino…                                               La Columbia River

 
 
Le Montana
Naissance des grands espaces, le Montana, terre d’élevage et de cow-boys, bovins et chevaux vivent leurs vies en quasi liberté à perte de vue des centaines de kilomètres durant. Collines, vallonnement, pièces d’eau naturelles sont le commun des immenses ranchs qui se succèdent. Fin d’après midi, pleine nature, une intersection, motel et station service à la démesure du pays. Il ne nous en faut pas plus pour une nuit d’étape anonyme. Quelques centaines de mètres et une ville modeste se dessine. Voyons si à l’écart des camions de la station, un plan pour dormir mieux existe. Furtivement, à l’aller je distingue une nette activité dans l’enceinte d’une sorte d’espace, mi-hippodrome mi-stade de rodéo un peu façon Far West. Trop bref, je passe mon chemin et nous explorons les rues transversales et poussiéreuses de la ville sans grand succès. Rues secondaires aux épaves de pick up multiples, bicoques et mobil homes minables ne développent pas chez mon équipière une motivation terrible à dormir là.  Reste qu’il flotte dans ma tête cette arène aperçue à l’aller où s’active tout un petit monde au milieu de chevaux, bétaillères et caravanes diverses. Je présente Franky doucement dans le portail du parc d’entrée…
… Françoise…
__ Tu ne vas pas rentrer là !…
__ Non, non, je viens juste… voir…
__?§§ ?!!... mais t’as pas le droit, c’est défendu…
__ A bon… ? Va t’en savoir… C’est marqué où… ?
…Au pas à travers à ce qui ressemble à un champ brulé par le soleil, défoncé par des terriers de lapins, je stoppe à hauteur d’un homme appuyé sur son pick-up, éperons, santiag, franges cuir, chapeau texan et ceinturon (manquait le colt !). Dans notre anglais des grands jours, on lui demande ce qui se passe ici. Très courtoisement, il nous invite à nous installer sur le terrain au milieu des siens. Une fête est prévue pour demain, sans comprendre ce qu’il en sera, nous apercevons quantité de charriots anciens de la grande époque, rénovés, bichonnés comme des Bugatti. Les bétaillères, tractées de leurs pick up monstrueux sont à l’image du reste, aussi démesurées qu’élégantes. Royalement installés, nuit tombante, nous risquons un œil dans un grand hangar jouxtant l’enceinte. Chevaux apprêtés, harnais luxueux, ambiance texane. Nous comprenons vite que l’escale va sans doute se prolonger.
                Nuit paisible, cuisine et ménage pour l’une, courrier en retard pour l’autre. En milieu de matinée, début des hostilités. Après diverses manœuvres de précision entrent en scène attelages et chariots d’époque. Pimpants et rutilants les chariots sont montés de couples en costumes traditionnels du plus bel effet. Les chevaux sont scellés de leurs plus beaux atours qui ne laissent pas indifférent. Le circuit est relevé de quelques difficultés notoires. Pour exemple, un pivotement de 360° du charriot tout en conservant sa roue intérieure arrière dans un cercle d’un mètre tracé sur le sol ; opération suivie d’une marche arrière rectiligne jusqu’à un madrier en équilibre sur deux fûts, tout cela avec des attelages de deux puis quatre et enfin six magnifiques puissants chevaux. Nous ne pouvons qu’admirer la dextérité des cochers.

  

                
                      Une belle fête locale pour cette escale                              Dextérité des cochers et gigantisme des bétaillères 
               Vancouver Yellowstone, c’est vite mille trois cent kilomètres tout de même, aussi, nous décidons de faire une ou deux centaines de bornes avant la nuit.
Idaho & Wyoming  
                     
                                                        Nostalgie de la grande époque
L’approche du lendemain nous conduit au cœur du Wyoming sur des les grands plateaux d’altitude entourés de sommets impressionnants. Herbes rases et brûlées par cette fin d’été, quelques ranchs existent encore au milieu de nulle part, dés lors qu’une pièce d’eau subsiste au milieu de ces milliers d’hectares de no mans land. Un proche vol de rapace nous incite à stopper. Pour cause, à une centaine de mètre, un couple d’aigles est occupé à se repaître d’une carcasse d’antilope d’Amérique. Sur ces grands plateaux sauvages au décor de savane africaine vivent nombreuses ces antilopes magnifiques qu’il nous est permis d’observer et photographier à plusieurs reprises.
    
                              Les charognards à l’œuvre 

  
                          Antilopes d’Amérique  
En fin d’après midi, la ville de Yellowstone, porte d’entrée nord du parc, est atteinte. Eparpillée dans la plaine, la cité vit exclusivement d’un tourisme mondial, elle n’étale que magasins et motels sur un quadrillage de kilomètres monotones et sans charme. Quelques emplettes, passage au « visitor center » pas super sympa, pour ses documents et sa connexion internet,  campings bien chers, nous trouverons à la nuit tombée un stationnement convenable et discret dans une rue sablonneuse secondaire.

                   
                       A l’approche de Yellowstone
    Le lendemain, nous faisons notre entrée dans le parc moyennant une redevance pour sept jours. A noter que Yellowstone, situé entre deux et trois mille mètres d’altitude, grand comme la Corse est le premier grand parc national créé au XIXème siècle aux USA. Renommé comme étant l’endroit rassemblant le plus grand nombre de sources chaudes et geysers de la planète, c’est évidement une marmite du diable où le magma volcanique est à fleur de peau de l’écorce terrestre.

   
                                                         Un geyser parmi d’autres
 
                                  Sources chaudes et bouillonnement permanent 

                  
                    Du grand spectacle et… panneau imposant le respect
 En certains endroits, au début de ta visite, encore peu habitué à fréquenter un tel environnement, grondements inquiétants, fumeroles omniprésentes, squelettes de forêts fantomatiques et geysers impressionnants t’effarent un moment. Au regard du harcèlement permanent de ces bizarreries invraisemblables, tu de demandes sur quelle planète tu te retrouves. Mais aussi et surtout, si, aujourd’hui que tu es là, tout ceci est bien normal, persuadé que tout va te « péter à la gueule » d’un  moment à l’autre dans un « Big-bang » sidéral d’un second premier jour. Les couleurs des vasques et des ruissellements ajoutent leurs notes d’atmosphères fantastiques et irréelles dans des multitudes de pastels allant des turquoises subtils en passant par des jades, ocres et autres pourpres dans une symphonie aussi délicate que féérique. Durand trois jours  nous allons de geysers fous en marmites d’enfer, passant de paysages fantasques en cocottes de sorcier et autres vasques d’or incrustées d’opalines douces ou d’émeraudes provocantes par le joailler céleste. Camera et appareils photos sont en perpétuelle action.



                                                  Turquoise de lagon et ocre de Saturne
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