SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Décembre 2015
Le Pantanal
Qu’est-ce que le Pantanal ?
Schématiquement, une immense zone humide communément appelée le plus grand marécage du monde, sa surface équivaut presque à la moitié de la France soit 210 000 km2. En vérité c’est une grande plaine alluviale basse à une altitude moyenne de 250 mètres au-dessus du niveau de la mer entourée de reliefs. Cuvette immense,  plus ou moins inondée chaque année à la saison des pluies. Il est situé à la frontière sud de l’Amazonie,  pour une grande partie au Brésil mais encore en Bolivie et au Paraguay. L’élevage est présent et nombre de secteurs immenses sont privés. Aucune route ne sillonne les lieux, seules deux pistes, une au nord l’autre au sud pénètre très partiellement le Pantanal. Alimenté principalement par le fleuve Rio Paraguay ainsi que quelques autres  descendant de la Cordillère des Andes le cœur n’est accessible qu’à certaines saisons par bateaux ou avion. Densité humaine négligeable, c’est une réserve classée au « Patrimoine de l’Humanité » depuis de nombreuses années. Ainsi, une faune incomparable s’est maintenue et développée. Moins dense en termes de forêt que l’Amazonie voisine, l’observation s’y trouve grandement facilité. La vie s’oriente en fonction de deux saisons annuelles, la saison des pluies et la saison sèche.  Chacun aura bien compris que cette dernière est préférable pour nous, sauf que, comme cité au début de la page « BRESIL 2015 le retour » involontairement, nous avons été largement retardés et arrivons ici au début de cette saison théorique des pluies. Théorique puisse qu’un peu en retard, l’accès au sud nous sera possible sans encombre. Cela va se compliquer pour le nord.

         http://www.toolito.com/wp-content/uploads/2015/11/carte-pantanal-bresil.jpg

                                                                        Le Pantanal
 
Peu courant au Brésil, la distance de Bonito au Pantanal sud est faible, environ deux cent kilomètres au cours des quels seront aperçus quelques sympathiques nandous et un cerf des marais peu farouche. A l’arrivée de « l’Estrada Parqueo do Pantanal » une piste graveleuse et ses fameux ponts en bois. Pour la petite histoire, Carlito avait pris soins de nous adresser précédemment une vidéo démontrant qu‘un camion engagé sur ce type de pont avait provoqué son effondrement et finit sa course dans le rio, domaine des caïmans !  
 

 

                                           Approche sud du Pantanal

Pas fanatique de tout terrain, Franky, inquiet est vite rassuré, caillouteuse et gravillonnée, peu de « tôle ondulée », pas d’ornière à y engloutir un bœuf, nous progresserons  à vingt-cinq à l’heure sans encombre. Si, de fait, le premier pont de bois fît grimper l’adrénaline à des sommets rares, l’observation de la structure de celui-ci rassure. Forêt dense d’énormes madriers carrés entremêlés les uns aux autres, bande de roulement doublée, panneau indicateur autorisant quinze tonnes, la première tentative nous invite à aborder les suivants avec plus de sérénité.
 
En moyenne un pont en bois par kilomètre

Peu enclin à rouler vingt-quatre heures dans ces conditions, nous avions choisi notre camp de base à seulement huit kilomètres au « Jungle Lodge » sur le fleuve Miranda  pour explorer au mieux ce Pantanal Sud. Zone évidemment inondable comme la majorité du Pantanal, l’établissement en bois est entièrement sur pilotis, noyé dans la jungle, plus rustique dans la réalité que sur internet, il y est prévu de passer quelques jours et finaliser par le réveillon de Noël 2015. Petit bémol, le seul moyen de disposer d’un guide local est de souscrire un « package » incluant deux nuits en chambre assorties de diverses sorties en 4X4 et bateau de jour comme de nuit. On nous accordera une première nuit  à bord au tarif « camping » petit déjeuner compris, ainsi qu’une dernière avant de quitter les lieux. C’est le change du Réal Brésilien / Euro qui nous autorise cette fantaisie.



 
                      Notre environnement au Jungle Lodge


                                            Le fleuve Miranda

 
On nous présente donc notre chambre, simple mais propre sauf qu’un énorme crapaud s’était réfugié derrière le petit frigo ! On aime les bêtes, mais chacun chez soi, c’est bien aussi. Une grande estrade en bois ceinture tout l’établissement face au fleuve Miranda qui, déjà haut à cette saison, charrie déjà souches d’arbres et iles flottantes végétales diverses arrachées en amont. Les oiseaux multicolores piaillent et un capibara (les plus gros rongeurs du monde) déambule à nos pieds. Une petite piscine elle aussi sur pilotis est la bienvenue dans cette ambiance tropicale où les températures dépassent allégrement les quarante degrés accompagnés d’une humidité proche des cent pour cent. « Eco-lodge » ils disent…
  

 

 
                                         Comité d’accueil 

…ceci nous vaudra une piscine alimentée par l’eau limoneuse du fleuve que la jeune et agréable Maria-Clara responsable de l’endroit aura moult difficultés à filtrer correctement. C’est avec acharnement qu’au terme de trois jours le fond bleuté apparaîtra enfin. De puissantes douches extérieures accrochées aux palmiers compenseront. Diégo, notre sympathique guide nous accompagnera à chaque sortie avec un jeune couple madrilène ainsi qu’une jeune photographe professionnelle en reportage. Un peu surprenant à sa découverte, l’endroit se révèle finalement bien en phase à ce que nous recherchons. Une ambiance à caractère « voyageurs, nature et découverte » en pleine jungle, loin des programmes des tour-opérateurs classiques n’est pas fait pour nous déplaire.
Il va sans dire que dans cet univers, réveils et levers du jour s’effectuent aux bruits nocturnes et parfois inquiétants de la jungle. Perroquets verts, toucans, perruches, espèces de pintades sauvages et divers cardinals à crêtes rouges crient et chantent de concert aux aurores. C’est quand les singes hurleurs entre en jeu que l’ambiance change ! Une compagnie réside dans les premiers grands arbres en arrière de Franky. Vigoureux hurlements de fauves qui font vibrer toute la forêt, quand tu sais que des jaguars sont encore bien présents au Pantanal, tu ne fonce pas vraiment tête baissée dehors ! Néanmoins, pour les avoir croisés à de nombreuses reprises, la raison l’emporte et le « Canon » sort bien vite de son étui. Chaussures fermées, pantalon et manches longues, à travers végétation dense et arbre vertigineux, trépied installé, entre deux hurlements, c’est cueillette et acrobatie matinale sous l’objectif. Noirs et roux accompagnés de leurs petits semblent nous faire la fête alors que leurs hurlements tonitruants sont plutôt révélateurs d’une démonstration de droit de propriété de ce territoire. 
 


                                Nos réveils matins en arrière de Franky

Aujourd’hui, c’est raid en 4X4, marche dans la jungle avec retour nocturne. Diego donne les consignes, chaussures fermées, pantalon, manches longues, chapeau crème solaire et répulsif puissant et…
…silence.
                Notre véhicule tient plutôt du camion-benne sud-américain que du 4X4 cossu croisé aujourd’hui dans les concessions occidentales ! De ce fait, perchés, l’observation n’en sera que plus efficace, toutefois, attentions aux branches basses ! Ainsi durant quelques heures les regards scrutent la luxuriance et le chauffeur stoppe sur ordre par un coup de poing sur le toit de sa cabine dès qu’un animal ou oiseaux notoire est repéré. Véritable paradis naturel, le Pantanal révèle ainsi ses trésors cachés, capibaras, pécaris, perroquets et toucans mais aussi vols tardif de belles aigrettes à crête, spatules roses et j’en passe. Chaque pont en bois demeure un observatoire privilégié notamment pour les  mares infestées de caïmans.
 



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