SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 

Extrême sud de la Basse Californie et retour dans l’Ouest américain.Au départ du site de Cabo Pulmo, nous ne sommes guère enclin à poursuivre cette piste graveleuse sur la centaine de kilomètres qui conduit au cap de Cabo Santos a l’extrémité de la péninsule, en matinée, nous ferons donc route inverse.   
                L’iguane observe                                               Fleur libre

 Passé une heure, durant les neuf kilomètres dans un décor néanmoins sublime, nous retrouvons l’asphalte et remettons cap au sud par la nationale. Nous atteignons rapidement Sans José Del Cabo. Grande ville surfaite prête à accueillir tous les états-uniens aux liasses de dollars débordant des poches, passons vite notre chemin.
        Les sacs de courrier à La Paz                                    Poubelles new look à La Paz

Cabo San Luca, deuxième grande ville du même acabit nous retiendra le temps d’une brève escale grâce à son parking sécurisant en arrière du bureau de police en plein centre ville. Il nous sera ainsi permis de déambuler sereinement dans les rues principales, faire quelques emplettes et visiter la superbe marina. Marchands du temple, multiples terrasses aux abdomens saturés de bière, hôtel de luxe en copie conforme de Las Vegas ou autres Monte Carlos, désolés mais nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour cela…… Sans s’attarder, nous rejoignons Todos Santos, gros bourg plus modeste en retrait de la côte pacifique. Nombre d’artistes ont choisi cet oasis calme propice à la réflexion, l’inspiration et la créativité. Plusieurs galeries présentent des œuvres aux styles divers. Un petit musée présente le passé de la région, les coutumes et habitats d’époque. Dans une case en bois tressé, parmi le mobilier……Un intrus……Notre Joconde nationale trône aux cotés d’objets divers. Pareille apparition nous avait déjà surpris à Amsterdam mais, cette fois là, Mona-Lisa, en couleur locale fumait un joint !                Au musée de Todos Santos                            Insolite Joconde 
                               
      
Dans le jardin intérieur, sous les frondaisons, un étal d’artisanat local tenu par Guiseppe, mexicain, assorti d’une touche de descendance  Maya. Cet homme affable sortira de ses cartons plusieurs objets intéressants réalisés à l’unité. Nous craquons pour des instruments de musique en  bambous sculptés assortis d’un CD latino.Claude et Alain nous avaient donné l’adresse d’un ami français installé à Todos Santos. Les rues secondaires n’étant pas goudronnées, consciencieusement, nous suivons le tracé sur le plan à 0,5 à l’heure. Défoncée par les locaux qui ne circulent qu’en pick-up 4x4, à deux cent mètres du but, nous décidons d’arrêter et poursuivre à pied. Nous ne trouverons personne à l’adresse indiquée et regrettons d’être sans autres infos de ce personnage décrit comme bourlingueur assez original par nos amis. L’épreuve de cette maudite piste nous dissuade de revenir le lendemain. Nous passerons une nuit paisible sur la place de l’église. Semaine sainte, les habitants, tenues soignées, se livrent à de multiples activités pieuses soir et matin.                Dés lors, pointe sud de la presqu’ile contournée une étonnante deux fois deux voies nous remonte rapidement sur La Paz. Ravitaillement, lessive, courrier en retard et entretien divers nous retiennent au camping  Marantha. Piscine et Wi fi, prix modéré, endroit propre et soigné, nous y prenons un peu de repos. Le patron, sourire permanent nous fait découvrir un couple d’iguane qui s’est réfugié sous la toiture d’un bâtiment des sanitaires. Un équipage anglo-suisse nous tient compagnie à bord d’un camper sur pick-up Ford. Très sympa, nous lions rapidement d’amitié avec Michael, Nadine et leurs deux enfants. A peine la quarantaine, ils arrivent de Chine où pour entretenir la caisse du bord, ils ont géré un hôtel durant deux ans. Consciencieusement, Nadine passe trois heures chaque matin à faire l’école aux deux garçons. Débarqués à Philadelphie où ils ont trouvé leur véhicule, ils voyagent un moment avant de rejoindre le Guatemala où un couple hollandais leur propose aussi la gestion d’un hôtel local. Parlant couramment français, anglais, allemand et accessoirement espagnol et un peu chinois, très avenants et au contact aussi facile qu’agréable, ils devraient s’adapter sans problèmes à cette fonction. Nous avons donc pris rendez vous vers 2012. Il nous serait agréable de les retrouver ainsi sur notre route au Guatemala. Une partie arrière du camping est réservée à l’accueil de groupes dans des dortoirs. Plusieurs maisonnettes proprettes et quelques authentiques tipis sont aussi à disposition des voyageurs de passage. 
   
        Nadine, Michael et leurs enfants                                       Iguane
                        
                                                      Sous la toiture des sanitaires
Le grand sablier du temps nous rappelle que, descendu cette Basse Californie sur prés de mille huit cent kilomètres, nous avons de la route à faire au nord pour rejoindre les grand parcs nationaux du grand Ouest américain. La saison s’avance imperturbablement et nous souhaitons éviter très fortes chaleur et sur-fréquentation estivale.Loreto, petite cité balnéaire sur la mer de Cortés avait retenu notre attention à l’aller. Localité à priori calme et sans histoire, nous choisissons de passer la nuit sur le petit port de pêche. Hérons, frégates et pélicans nous font leur spectacle. Fête du chef de bord et quarante et unième anniversaire de mariage (hé oui…) que voici donc prétexte à une soirée resto sympa, qui plus est, offert par notre mamy lointaine, là bas, à Mandelieu. Petite rue secondaire, quelques tables soignées, barbecue et musique douce dans le jardin du Papamango, nous y dégustons une copieuse parillada de mariscos (fruits de mer). Cuisine locale, produits de qualités  tout frais péchés, un verre de blanc de blanc mexicain, belle soirée sous les étoiles du monde.De retour chez nous, surprise de voisins inattendus. Une petite roulote à petite bouf’ est installée à nos côtés. Groupe électrogène en action, période de congé, de multiples couples sont là à passer un moment, quelques tacos à déguster sur bancs publics et rochers. Beaucoup de monde, musiques pêle-mêle, enfants joyeux, mais pour autant, rien de bien inquiétant, chacun devrait rentrer chez soi bientôt. En première partie de nuit, il m’en faut de l’autre pour m’interdire un sommeil profond. L’équipière, moins désinvolte observera de temps à autres l’évolution de la situation. Confirmation, la guinguette quittera les lieux et les parents coucheront bientôt les enfants. Mais, c’était sans compter sur ados et jeunes couples en pick-up qui vont se succéder joyeusement porte ouvertes, musique moderne et décibels lâchés. Toutefois pas d’excitation inquiétante ou malsaine, à priori pas d’alcool ni d’ambiance « joints bizarres ». Sommeil hachuré, vers deux heures, discrètement, nous observons les faits et gestes, rien de plus. Eveiller l’attention de tous pour envisager de quitter les lieux ne nous semble pas opportun sachant que la sortie du parking est encombrée de véhicules multiples. Condamnés à tenir le siège, un pseudo calme interviendra vers quatre heures……sauf que…… un peu avant six heures, les pêcheurs prennent la relève avec remorques bringuebalantes, vieilles bagnoles, échappements libres pour certains et départ de la flottille une heure durant.                Une modeste étape assortie d’une sieste salutaire est donc inscrite au programme du jour !                Nous rejoindrons volontiers Sentispak, la plage sympa où nous avions rencontré Claude et Alain il y a quelques semaines. Nous y retrouvons calme et tranquillité absolus. Reliefs pierreux en amphithéâtre, soleil au zénith, absence de vent, le mercure s’envole. Sieste ombre et baignade resterons les principales activités de l’après midi.Le soir venu, agréable souper sur le sable et nuit réparatrice.Bien récupéré, au petit matin, installé en front de mer à rédiger ce mémoire, l’aube me met en scène la chasse du héron cendré. Quel bel augure en cette nouvelle journée sur notre Terre.
                          Au petit matin                                              Coquillages à profusion

 En matinée, une ballade nous amène à la plage voisine couverte de coquillages. Petits enfants toujours dans nos songes, Donna, Cléa, Charlie et Elio recevront chacun une collection des plus beaux spécimens ramassés ici. Des tonnes de coquilles jonchent le sol, moules,  saint Jacques, clams, pétoncles et autres espèces plus discrètes recouvrent  la plage. En arrière, une propriété isolée en a garni ses allées de jardin. Presque sur le départ, un pick-up déboule sur la plage. C’est José Morales, sculpteur. Dans sa benne, une caisse en plastique remplie de sujets en bois protégés par de vieux tee-shirts. Séduits par la qualité du travail, nous négocions une superbe tortue en bois rouge. José nous fait remarquer sa signature au dos de l’objet, il nous indique son adresse au village voisin et nous invite à passer le voir. Avec plaisir, nous marquerons l’arrêt. Une terrasse sommaire au toit de palmes abrite une vieille télé criblée de parasites et quelques tables. La femme de José sert quelques tacos aux clients locaux. En arrière, des étagères sont garnies des œuvres de son mari. José nous fait découvrir son atelier en terre battue, un stock de vieilles souches de bois, quelques outils hétéroclites, trône au milieu une simple lame de scie circulaire rouillée (mais bien affutée !) entrainée par une courroie sur un vieux moteur d’essuie glace de camion.
 
  
                                                                                 José le sculpteur

José nous explique dégrossir les sujets à la hache puis donner les formes finales à l’aide de cette scie dépourvue de toute protection. De simples disques remplacent la lame lors du polissage. Connaissant le travail du bois, je suis admiratif du résultat obtenu dans ces conditions. Détail subtil, dans l’atelier, une vieille brouette sans roue, rouillée à cœur sert de poêle à bois. Le petit feu réchauffe un chaudron noir de suie, cabossé à souhait. « La soupa » précise José. Un bouillon de poulet frémis doucement ; tête et pattes flottent dans un abominable jus. Pas vraiment super appétissant, nous prenons congé.                                L’église signée Gustave Eiffel à Santa Rosalia   
L’existence d’une seule voie carrossable nord / sud, nous poursuivons donc notre route inverse pour refaire escale à l’oasis de San Ignacio que nous avions apprécié à l’aller. Réserve de gaz dans le rouge depuis quelques temps, nous choisissons le RV park proche du village pour bénéficier du courant électrique à volonté. Entrés, installations des plus sommaires et personne à l’horizon, l’endroit semble à l’abandon. Plusieurs places sont délimitées, un ou deux robinets émergent des feuillages. Quant aux prises électriques envahies de toiles d’araignées, elles nous laissent plutôt perplexes. Malgré cela, belle palmeraie, reprise de droit de la nature, l’endroit ne nous déplait pas. Seul souci, il serait souhaitable d’avoir l’électricité car nous ne sommes pas certains d’avoir assez de gaz pour le frigo et la cuisine. Avant de manœuvrer entre sable mou et palmiers inclinés, armé de notre petite lampe de chevet, précautionneusement, je vérifie une prise parmi les moins délabrées et…… oh miracle, l’ampoule s’allume ! 
 A noter que l’installation gaz de Franky est prévue au propane. Nous pensions tenir encore quelques jours manière de refaire du propane aux USA. Au Mexique, propane, butane, GPL, tu ne sais pas trop ce qui sort du tuyau des immenses cuves des dépôts rencontrées. Ici, pas d’échanges de bouteilles, tu dois aller à la « gaz station » et demander le remplissage. Qui plus est pour nous, nos deux réservoirs sont fixes. Après décryptage complet de notre notice en anglais, il s’avère que, butane ou propane soient admis sans modification notoire des détendeurs. Prochain dépôt sur la route, nous referons donc nos pleins. Pour l’heure, agréable balade à San Ignacio. Sous les grands arbres de la place centrale, on déguste une mauvaise glace maison rose fluo dont le parfum fraise nous échappe. Période de congés, les enfants s’amusent joyeusement sous les grands arbres. A la recherche d’une connexion internet, c’est finalement l’hôtel voisin qui nous accepte gracieusement au bord de la piscine. Bel hôtel au regard du standard local, personnel affable mais quasiment aucun clients. « On doit être hors saison » dirait Francis Cabrel. En soirée, le propriétaire passera encaisser son dû.  Précautionneusement, il allumera l’ampoule blafarde reliée à un vieux bout de fil électrique à demi  dénudé suspendue devant ce qui est convenu d’appeler les sanitaires. Ensuite, embarqué dans son pick up, nous comprenons vite qu’au final c’est nous qui garderons le camping ! 
                     A l’oasis de San Ignacio 
                                  Sanitaires et installation électrique au camping !  
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