SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
-Le 12 MAI 2013
                         

Neuvième frontière en cinq mois autant dire la routine. Formalités habituelles, difficile de faire en moins de trois heures. Ibarra, un lac aménagé était mentionné sur la carte à faible distance. Toujours avec nos amis, les deux véhicules trouvent un parking sympa au centre nautique. Je me rends à l’hôtel voisin demander le code WI FI qu’ils me donnent gracieusement. Nous sommes dimanche, joli endroit, les équatoriens se divertissent sur les rives bien aménagées avec jeux d’enfants, guinguettes et location de pédalos assez originaux.
  

                                 Pédalos et petit train à Ibarra

Nombre de femmes sont élégamment vêtues de robes longues de culture régionale du plus bel effet. Cette escale nous offre un petit aperçu plutôt favorable sur ce petit pays andin discret et méconnu. Au matin, un petit tangara écarlate viendra nous observer un moment.

  

                                Toilettes régionales à Ibarra

Petit souci récurant une fois ces zones, faire le plein de nos réservoirs de gaz. Jusqu’ici, usines de remplissage ou stations-services étaient équipées de pistolets standards adaptés à nos réservoirs. A Ibarra, les responsables du dépôt restent perplexes devant nous. Impossible de se connecter. Il ne sera pas dit qu’ils nous abandonnerons ainsi. Un ouvrier va nous accompagner en ville afin de trouver l’embout qu’il nous faut. Le magasin n’en disposant pas, il nous accompagne chez un tourneur qui fabriquera la pièce sur le champ entre onze et quatorze heures. De retour à l’usine, je fais remarquer que…
… Ok, mais il n’y a aucun joint pour assurer l’étanchéité…
…no problème me dit-on. Le remplissage du premier réservoir va s’effectuer tant bien que mal dans un nuage de gaz qui bien sûr s’échappe hardiment de l’embout…
…Françoise est loin, moi, je me recule un peu…
… Complétons donc maintenant le second…
… Là, c’est la Berezina !...
…Durant quelques longues minutes que je vais trouver interminables, les hommes vont s’acharner à vouloir remplir alors que le gaz s’obstine à fuir de partout à tel point qu’il va s’écouler à l’état liquide sur le sol tant le débit est puissant. A travers le nuage opaque et irrespirable, par des gestes désespérés, j’ordonne de stopper l’hémorragie explosive voyant se terminer ici notre voyage aux Amérique !...
…Pas d’erreur, il nous faut parfaire le système. (Plus tard, équipé d’un joint, à une pompe GLP, nous noterons une nette amélioration)Encore plus tard, il nous faudra à nouveau adapter un raccord spécial afin de transvaser des bombonnes. Mais ça, ce sera pour les pays du sud.

 

                  Ramassage scolaire                                        sur la route
Passé ses émotions, petite escale au centre d’Otavalo, ancienne ville coloniale au marché artisanal particulièrement actif. Bien sûr nous craquons devant quelques lainages en Alpaga (variété de lama produisant une laine de haute qualité) en prévision des hauts sommets de la grande Cordillère. Affaires faites auprès d’un agréable équatorien parlant un peu le français.

 

 

                                     Au marché d’Otavalo
Par ailleurs, sachant que le fameux chapeau « Panama », curieusement, est fabriqué ici, nombre d’étals en proposent en quantité. Souhait vigoureux d’en rapporter un authentique à la maison, on multiplie les essayages…
… pour au final admettre qu’il n’est pas de mon style de s’accoutrer de cet objet…
…à chacun d’en juger.
                      

                                                                       Tu dis « Panama » ?
Le marché aux poissons et viandes ne laissera pas un souvenir notoire. Manque de fraîcheur, crasse et insalubrité avérée nous dissuaderont de remplir la cambuse. Seuls quelques fruits et légumes choisis monteront à bord.
 
   

  
  
  

  

                                     Otavalo au marché 
Quito, capitale du pays, comme toutes les grandes villes nous inquiète un peu coté sécurité. Un grand parking payant au centre-ville, fermé et gardé devrait faire l’affaire. Entrée un peu chaude, deux fois deux voies, circulation dense mais au ralenti, le hasard nous fait arriver par la voie de gauche. Il est vite décidé que pour se présenter bien de face au portail, le mieux est de franchir le petit terre-plein central puis les voie de droites en bloquant la circulation. Surtout faire bien abstraction du concert de klaxon qui s’en suit. Au pas, Franky, quelques centimètres laissés de chaque côté du portail, pénètre sans encombre. Le responsable nous accorde une place de bus, nous trouverons l’endroit parfait pour visiter la ville. Bien sûr, les amis David et Orlane sont présents et ne manquent pas de nous aider dans cette manœuvre pas très académique.

  

  

  

                                         Personnages 

Comme à l’accoutumé, le grand sablier du temps sonne à nos oreilles. Il nous rappelle que nous devons rejoindre bientôt le Pérou, seul pays depuis le Mexique où il serait (paraît-il) possible de laisser un véhicule étranger pour une période de plus ou moins six mois. Ceci nous permettant de rentrer en France revoir famille, amis, maison, voisins sympas et régler quelques petites affaires courantes.
Néanmoins, une idée trotte depuis peu dans la tête des deux équipages…
 …un truc d’enfer c’est sûr…
…mais, est-ce bien raisonnable ?...
…tu sais, le fantasme qui sommeille en toi…
…Il y a cinquante ans, n’étais-je déjà pas la tête dans les bouquins de ces aventuriers navigateurs Marcel Bardiaux et autre Bernard Moitessier qui étaient partis découvrir ces mers du sud ?...
…Plus tard, d’autres encore s’émerveillaient  eux aussi devant l’extraordinaire faune endémique de cet archipel hors du monde…
…Non, non, pas ces atolls polynésiens dévoués aujourd’hui au tourisme de luxe…
…simplement quelques îles volcaniques émergées sous l’équateur restées des millénaires sans présence humaine…
…Les îles Galapagos !
Attaché à l’état de l’Equateur,  notre guide favori préconise, pour une bonne découverte de prendre un vol intérieur de Quito suivi d’une croisière d’île en île si possible accompagné d’un guide naturaliste. (S’il est français, c’est bien aussi !). Bien joli tout ça mais…
…combien ça coûte ?...
…Au centre-ville, les agences se bousculent pour offrir le programme clé en mains aux touristes qui abondent à Quito. Au premier contact ; on comprend vite que ce n’est pas pour nous. J’en entends encore rugir la carte bancaire…
…dommage, les Galapagos resteront un fantasme pour les doux rêveurs que nous sommes. Presque rayés de la carte, un second établissement affiche « price last minute »…
…ha, c’est quoi ça ?...
… Guide consulté, il s’agit de remplir les dernières places d’un bateau incomplet qui est sur le départ. Le vendeur propose déjà, à prestations égales, des conditions moins vertigineuses. De là à embarquer, nous en sommes encore loin. Au vu des descriptifs, inutile de tenter partir avec un « vol sec » et se débrouiller sur place. Beaucoup d’îles sont désertes, voire protégées et interdites, éloignées, sans hôtel pour la plus part et qui plus est, interdiction de vagabonder là-bas sans être accompagné d’un guide ou rangers. Les règles sont drastiques. Nous sommes dans un sanctuaire unique sous haute protection. Laissons pour l’heure ce rêve en instance. Ce sera dans l’après-midi que, trainant la savate dans le quartier historique, notre regard est à nouveau attiré par un nouvel écriteau « price last minute ». David, Orlane et nous-même, démangés par un même désir, tentons notre chance. L’hôtesse nous apprend qu’un groupe d’une vingtaine de candidats s’est désisté, nous sommes vendredi soir, vol et embarquement sur l’Isabella II ont lieu lundi matin ! De fait, nous voici quasiment à cinquante pour cent du prix normal. Vite réfléchi,  nous voici inscrit à sept (deux pour nous et cinq pour nos amis) pour une croisière de cinq jours accompagnés d’un naturaliste français. Qu’espérer de mieux pour découvrir la faune extraordinaire de ce mythique archipel ?  
Dès lors, samedi et dimanche, nous programmons la visite du « Mitad del Mondo ». Traduisons par « la moitié du monde » autrement dit la ligne de l’équateur qui est matérialisée à quelques encablures plus au nord. Un mémorial imposant existe en mémoire des premiers explorateurs (français) dépêchés sur place au XVIIIème siècle afin de localiser au mieux cette ligne imaginaire. Pour diverses raisons, ce lieu fût choisi à l’époque conjointement à deux expéditions à chaque pôle de la Terre. Les résultats déterminèrent ainsi la longueur d’un degré d’arc de latitude sur cet équateur qui amena les scientifiques à mesurer la circonférence de la Terre avec précision tout en observant que celle-ci est bien relativement aplatie aux pôles.

 
 
                                                   00°00'000’’ On franchi l’équateur
 
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