SOUS LES ETOILES DU MONDE
ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue
Franky sur les rives du Titicaca canards au bec bleu
Point d’orgue de la région, ces fameuses iles flottantes représentées sur tous les dépliants touristiques du Pérou chez les tours opérateurs du monde entier. Plusieurs offres de visite de ces iles nous sont présentées. Un racoleur nous propose deux jours de découverte pour moins de cent soles (26,00€) par personnes tout compris. Bateau, guide français, repas, chambre chez l’habitant. Au vu des bateaux amarrés et à la lecture de notre guide préféré, mieux vaut se méfier de ces offres trop alléchantes. Nous optons pour les services plus sérieux d’une agence conseillée par l’hôtel pour un prix deux fois supérieur. On souligne que c’est un peu cher… … aucun rapport, Bateau sérieux, meilleurs services, sécurité assurée etc… etc. Aux aurores du lendemain, nous voici embarqués à bord d’un bateau… … au standard péruvien… … Disons-le tout net, un rafiot flottant à l’équipement désuet tout droit sorti des années cinquante. Un couple d’américains, trois français en sac à dos et une dizaine de passagers prennent place. Quelques détails nous interpellent rapidement. Il ne reste qu’un seul boulon au siège du pilote, les vis de celui de sa compagne roulent sur le sol, il n’y a plus d’appareils au tableau de bord, ils sont remplacés par une moquette crasseuse, et la tenue du levier de commande est assurée par une pince universelle ! Moteur même pas marin, sans inverseur, en prise directe, clé de contact et « vroum » c’est parti ! A cinq à l’heure, nous atteignons bientôt ce proche archipel noyé au milieu d’immenses étendues de roseaux. Les Uros, ethnie hors du temps, vivaient ici ayant appris à construire sur une base de blocs de tourbe flottante surmontée de plusieurs mètres de roseaux entremêlés de véritables ilots bâtis de cahutes modestes tout en roseaux elles aussi. Leurs embarcations à la silhouette mondialement connue faites aussi des même matériaux avait inspiré l’aventurier Thor Heyerdal pour son expédition « Kon Tiki dans le Pacifique sud. Plus de deux milles personnes vivent encore ici sur une quarantaine d’iles. Très prisé des touristes du monde entier, afin que chacun profite de cette manne, c’est à tour de rôle que les familles reçoivent ces visiteurs. Belles images que ces lieux nous donnent avec néanmoins, le sentiment que leurs ressources principale est bel et bien aujourd’hui ce tourisme international. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose si nous souhaitons que nos enfants et petits enfants aient encore la possibilité de vivre cela dans les décennies prochaines.
Les îles flottantes du lac Titicaca
Deux bonnes heures de rafiot nous conduisent ensuite à l’ile d’Amantani où nous seront accueillis chez une famille locale. Bonne grimpette (nous sommes toujours au-delà de 3800m) chambre simple, propre, une petite ampoule, pas de prises, pot de chambre en guise de toilette. C’est dans la cour centrale qu’existe un lavabo commun et un WC / douche froide… …la chasse d’eau ??? … un seau à puiser dans le gros tonneau bleu de récupération d’eau de pluie ! Un repas version local et végétarien (pas de frigo) nous est servi. Dans l’ensemble, malgré la rusticité, propreté, courtoisie et attention sont de mise. L’après-midi, ascension du sommet de l’ile pour un panorama exceptionnel sur trois cent soixante degrés. Bien venté, le couché de soleil tant attendu se fera désirer derrière les nuages. Après le repas du soir, nos hôtes nous fournissent ponchos bonnets et tenues traditionnelles pour ces dames afin de participer à une petite fête animée de trois musiciens locaux. A la nuit noire, la maîtresse de maison nous raccompagne à travers champs, ruelles et murette pour un repos bien mérité. Soirée sur l’ile Amantani
Au petit matin, embarquement pour l’ile voisine de Taquile. Bien noter qu’ici, sur ces deux iles, aucun moteur. Ni auto, ni mobylette, juste le bruit du soleil et du vent. Si les insulaires d’Amantani étaient avenants, ici, les regards sont fuyants, les étrangers semblent bien « étranger ». A noter que la population vit encore sous forme de communauté régie par un code ancestral. Récoltes et maigres revenus sont intégralement gérés par cette communauté puis répartis en fonction des besoins de chacun. On est bien loin de ces pseudos réseaux superficiels dit « sociaux » et autres « Facebook » occidentaux. Une rare table ouverte nous recevra pour le repas de midi, potage puis truite du lac à la plancha et infusion de « petites herbes » seront suivies d’une démonstration de fabrication de shampoing avec les plantes locales ainsi qu’un processus avec ces mêmes plantes de blanchissement de la laine d’alpaguas et autres moutons ou lamas. Nous ferons remarquer et regretterons que le guide « oubliera » de parler français.
Sur l’ile de Taquile
Être né quelque part, c'est toujours un hasard... Maxime Leforestier
Retour d’école, c’est près de 500 marches d’escaliers. Retour paisible en rafiot à la ville. Il s’en suivra durant quarante-huit heures un démêlé un peu hard avec l’agence qui nous avait vendu via l’hôtel le « package » deux fois le prix de nos compatriotes français. De haute lutte et fier de notre espagnol nous obtiendrons le remboursement du trop payé. Encore vingt-quatre heures de visite et bricoles diverse à Puno puis nous reprenons une belle route le long du grand lac. Petit arrêt à une bicoque d’artisanat où les femmes se mettent en quatre pour nous trouver chez leur voisine qui va courir sur cent cinquante mètres afin nous présenter une belle reproduction d’un authentique voilier en roseaux made in Titicaca. Bonne humeur et photos souvenirs en bord de route, une belle conclusion pour ce grand pays qu’est le PEROU.
Vers la frontière bolivienne, moutons vivants sur le toit du collectivo ! A bientôt en BOLIVIE