Notre premier objectif est la ville de Bonito assorti du Pantanal. Notons que comme mise en bouche de ce grand pays, c’est d’emblée deux milles kilomètres pour le premier. Donc on ne traîne pas trop et pour gagner un peu de temps, pour le midi, nous tentons de la « lanchonette »…
… ?
…Le sport national au Brésil, après le foot, en termes de transports, c’est la prolifération de camions géants sur les milliers de kilomètres du pays. Il est donc logique de trouver une multitude de petits restaurants simple genre « Routiers » baptisés « lanchonettes ». Sur le principe du « buffet », on y mange pour quelques fois moins cher qu’à la maison. Le choix est varié, bien cuisiné, salle bien tenue et proprette. Toujours très soucieuse de la variété et de la qualité de la table du bord, pour cette fois, décontraction et relax de l’équipière sont de mises.
Un passage en forêt primaire de moyenne montagne nous fait découvrir un panneau indicateur pas très habituel…
… « Zone de passages indigènes »…
… ???...
…Nous comprendrons rapidement que nous traversons un large secteur Guarani. Vrais indigènes d’une grande partie du pays, les indiens Guarani comme tous leurs homologues furent autrefois pourchassés, voir exterminés par les colons et autres conquistadors sans pitié. Comme chacun sait, en Amazonie certaines communautés ont survécu au massacre mais aussi ailleurs, sur le continent. Aujourd’hui protégés dans des réserves diverses, ils tentent de perpétuer leurs traditions ancestrales qui s’altèrent incontestablement au fil du temps. Comme ici, lorsqu’une nationale a pénétré leur territoire, tu les sens hésiter ou s’égarer entre traditions et monde moderne. Les textiles chinois crasseux qu’ils revêtent ici en témoignent ainsi que leurs objets d’artisanat, arcs, flèches et carquois tressés au demeurant fort bien fait mais affublés de plumes synthétiques made in china d’un rose ou d’un vert fluo décalé…
… dommage…
… Ok, qu’ils ne chassent pas les oiseaux pour leurs plumes, dans un but lucratif c’est évident, mais pitié, leur fournisseur de ces horreurs est certainement en mesure de leur proposer de fausses plumes bien plus en relation avec cette culture. C’est avec pitié et frustration que nous assistons, nous dans notre home hors du commun, eux en guenilles crasseuses, au défilé de quelques familles Guarani en bord de route proposant un peu de cet artisanat aux véhicules de passage. L’an passé, nous avions fréquenté brièvement une petite communauté à l’écart des chutes d’Iguaçu accrochée à sa forêt qui malgré leur habitat déplorable et un environnement de terre battue qui à priori s’était mieux adaptée. Culture vivrière, petit élevage, mais surtout, un artisanat mieux adapté et d’une diffusion assurée grâce à la proximité d’un site naturel de reconnaissance mondiale.
Réserve indienne Communauté Guaranis