Toujours sur la côte pacifique, nous quittons Mazatlan, cette fois par le sud pour gagner bientôt des régions plus verdoyantes. En effet, depuis notre entrée au Mexique, nous sommes en fin de saison sèche et à notre grande surprise, arbres et buissons semblent au repos. Un peu à l’image de chez nous en hiver, dénudés, herbes sèches et feuillages persistants poussiéreux. Zone néanmoins tropicale, dans certaines vallées baignées d’un cours d’eau généreux, l’irrigation entretien une verdure bienvenue. Cocos, mangues, papayes et autres sont produits en quantités. Une petite route de campagne nous conduit par une zone rurale en bordure de mer. Des plantations immenses de tomates, poivrons et piments sont en pleine activités malgré ce dimanche matin. Poivrons et piments sont séchés sur place soit au sol soit sur de grandes installations chauffées au charbon de bois ou encore au gaz.
Une femme s’occupe du séchage des piments et poivronsAu terme des soixante kilomètres de cette route de mi campagne, mi bord de mer, semblant mener nulle part, la recherche d’un camping paraît encore plus qu’incertaine. Deux panonceaux successifs à demi effacés nous laissent perplexes. Au terminus de cette route sans issue, l’entrée d’un genre de lotissement inachevé affiche : « RV Park ». Sans hésiter, nous entrons en nous méfiant particulièrement des fils électriques pas très hauts. La piste s’achève entre plusieurs propriétés en front de mer encore pimpantes mais à vendre pour beaucoup d’entre elles et un champ de maïs. De « RV Park »point !
C’est un couple de mexicains chargés de l’entretien d’une jolie maison qui nous accompagne jusqu’au pseudo camping. Installé par un canadien, face à sa belle villa blanche toute ronde, un simple pré fauché, clôt, quelques robinets sans eau et prises électriques destroyées, propriétaire absent, on s’installe sous les cocotiers. Un ami du proprio viendra encaisser cent pesos (6,00€) tout de même !
Ballade à pied jusqu’au village de Tecapan qui hésite entre chômage, depuis la fermeture d’une grande ferme marine, pêche modeste et activité balnéaire difficile. La commune à bien installé une promenade le long de la mer mais l’absence de véritable plage et le manque d’entretien ne porte guère envie. Quelques vendeurs de babioles s’installent et plusieurs couples de locaux viennent pic niquer sur les tables désuètes.
Un bel hôtel reçoit se soir un bus de touristes. Que vont-ils donc bien faire dans cet endroit ?
J’imagine : bronzing / piscine, piscine / bronzing sous les cocotiers tout de même.
Une ruelle empierrée nous fait reculer par la misère des familles présentes.
Renseignement pris, le retour est faisable par un sentier côtier. Se sera un peu de sable noir, cocoteraie pieds dans l’eau et habitat de palmes. En oubliant ce village pauvret ainsi qu’en retirant vieux pneus et déchets plastiques, tu pourrais t’imaginer sur un atoll polynésien.
De retour, je m’acharne sur une noix de coco. Sans machette locale, c’est le gros couteau de cuisine qui est mis à contribution. Pas le temps d’achever, notre voisin nous en apporte une toute fraichement ouverte et file aussi vite qu’il apparût. Nous offrons des ballons avec une petite pièce à ses deux jeunes garçons qui jouent dans le champ. Ouvrier agricole, le pauvre bougre vit à l’angle du champ de maïs dans un microscopique cabanon fait de plastiques et cartons. Un bidon d’eau et un feu de camp comme cuisinière. Nous supposons cette habitation provisoire et saisonnière car les enfants sont relativement propres et la maman absente. En week-end de premier mai, peut être à t il loisir de s’occuper de ses deux garçons aujourd’hui. Une maison familiale doit bien exister ailleurs. Nous lui souhaitons vivement. Il renverra son fils rendre la pièce pour finir par l’accepter.
Sur la route du lendemain, notre attention est retenue par une longue lagune peuplée d’une myriade d’oiseaux divers. Halte immédiate. Appareil en bandoulière, à plat ventre sous les barbelés, je m’approche pour quelques clichés sympas. Canards curieusement colorés, genre mandarins, échassiers divers, tantales trapues et surtout plusieurs compagnies de spatules rosées. Espèce que nous avions eue tant de mal à observer l’an dernier en Floride. Ici c’est prés d’une centaine de spatules qui fouillent la vase.
Faune de lagune