SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
 

 
              Habitat Tarahumara 2                               Être né quelque part... 
      
Prés de l’entrée, une kyrielle de bidons en plastique rempli pour certains d’une eau jaunâtre. Pas d’eau courante. Ils doivent aller à la rivière pour chercher leur eau de chaque jour. C’est peut être ce qui nous horripile le plus…
…Face à ces populations, toi, occidental nanti, ne fait surtout pas le beau…
…pauvre pêcheur… Tu as su dépenser des milliards pour marcher sur la lune, encore des milliards pour construire et habiter une station orbitale internationale avec production d’eau et encore des milliards pour chercher de l’eau sur Mars !...
…pauvre c… alors que devant nous un milliard de nos compatriotes n’ont même pas l’eau potable...
…à chacun de voir.
Pour l’heure, à quelques kilomètres, comme chaque matin, accroupie cette femme trie sa bassine de grains de maïs sur le pas de sa maison de bois brut. Moins mal lotie, cette famille dispose d’un robinet. Un petit château d’eau est présent en arrière du hameau. Protégé ainsi des reptiles et autres prédateurs, un poulailler sur pilotis est présent, dans sa petite extension suspendue, une poule couve…
… N’oublie pas, ici, c’est l’autarcie qui prévaut.
  
                 La trieuse de maïs…                                …ses voisins
Passage devant la mission et la salle du « conseil ». Femmes en retrait, les chefs de village s’entretiennent des décisions à prendre dans la bonne humeur (aujourd’hui !)
       
A la réunion du conseil  
Piste d’enfer, à dix à l’heure, nous rejoignons le départ d’un sentier menant à une jolie cascade au sein d’une agréable forêt de pins. Ici, c’est Alexandro, un gamin Tarahumara qui va nous conduire à un quart d’heure de marche à cette cascade où le manque d’eau se fera aussi sentir. Précautionneusement, Alexandro va choisir les meilleurs passages, il se retournera sans cesse vérifier si tout le monde suit bien, sans mot dire, marquera une pose si nécessaire. Il se dégagera de ce gamin un sentiment d’extrême…
…j’allais dire…
… de conscience professionnelle…
… pas une seconde il ne manquera d’observer de toute part si tout se passe bien.  Au retour, il ne demandera … rien. Il va sans dire que chacun lui donneront quelques pesos…

   
                    La cascade                                                   Alexandro
…Juste à noter : Alexandro est sourd et muet…
… nous sommes contents de constater que ce maigre tourisme lui permette de pratiquer cette humble activité malgré son handicap. Au départ du retour de cette infâme piste rocheuse, un bruit suspect nous interpelle sur le toit du 4X4. Sans suite. C’est après le deuxième gué que notre chauffeur s’arrête. S’était Alexandro qui saute du toit pour regagner sa famille au milieu des pins. Visiblement heureux, son visage s’illumine d’un large sourire assorti d’un geste d’adieu sincère et spontané ; comportements rarissime chez les Tarahumara…
…nous regrettons qu’il n’ait pas eu sa place auprès de nous. Les hommes ne seraient ils pas encore tous égaux ?
Notre circuit s’achèvera par un lac de montagne au milieu de la forêt de pins. Quelques Tarahumara y vivent en périphérie. Quelques mamans et enfants ne manquerons pas de nous proposer à nouveau leur modeste artisanat. Nous y répondrons à nouveau espérant ainsi leur apporter une modeste lueur d’espoir d’une vie meilleure.
           
                     Les sourires sont rares chez les Tarahumara
 
Il est à retenir que ces indiens farouchement retranchés et fermés au reste du monde depuis des générations ne t’accorderont, peu importe les circonstances, jamais un sourire…
… Visages burinés, teint cuivré, rides profondes et regards…
… étranges, résignés peut être…
… ou bien…
…disons simplement…
…linéaire…
…miroir de leur vie.
Détail non négligeable renforçant la difficulté de communiquer, la majorité d’entre eux, ne parlent même pas espagnol, seulement leur dialecte propre, le raramuri. Va t’en t’expliquer, toi en raramuri !
De retour à l’hôtel, petites emplettes, diner sympa, menu bien local en compagnie de nos amis d’escapade. Nous retrouverons un lyonnais le lendemain dans le train du retour. L’arnaque du jour sera l’absence, le mardi, de wagon « classe économica ». Non seulement le billet coûte deux fois plus cher mais bien entendu, les locaux sont absents. Seuls demeurent quelques familles mexicaines huppées, un couple d’américain notre lyonnais et quelques autres. A El Fuerte, nous retrouvons Franky hébergé en arrière de la modeste maison de la famille Gomez Flores. La deuxième partie de nuit ne manquera pas d’être soumise aux vélocités des coqs de l’enclos assortis de ceux du quartier.
 
       Franky en gardiennage                                 vers El Fuerte

 
                     Sur la route de Mazatlan, four à pain et camions de tomates

Le lendemain, nous passons la matinée à trouver un distributeur de billets de banque qui fonctionne et qui accepte l’une de nos cartes bancaire. Pas évident ce jour là. Un caddie au super marché du coin, repas sur le pouce et enfin, route au sud. A nouveau escale à Mazatlan pour poster du courrier urgent, répondre à nos courriels, lessive et petits bricolages divers. Nous sommes les seuls clients du camping hormis un couple d’argentins qui montent vers le nord. Ils nous rassurent un peu sur les pays suivants (Guatemala, Nicaragua, Costa Rica et Panama)  en termes de sécurité et d’états des routes. Beaucoup de pluies en Colombie. Ils bouclent ce périple en camionnette Renault sommairement équipée. Au titre des occupants du camping, j’oubliais nombre d’iguanes de belles tailles qui se réchauffent sur les emplacements vides surchauffés par le soleil.
 Une balade en bus jusqu’au marché couvert ne manquera pas d’authenticité ! Superbes fruits et légumes mais cotés viande et poissons, tu en deviendrais végétarien dans l’instant ! Nous nous laisserons tenter par un morceau de marlin fumé.
                                                  Les résidents permanents du camping de Mazatlan
   

   
                Au marché de Mazatlan                         Marlin fumé…un délice
Toujours sur la côte pacifique, nous quittons Mazatlan, cette fois par le sud pour gagner bientôt des régions plus verdoyantes. En effet, depuis notre entrée au Mexique, nous sommes en fin de saison sèche et à notre grande surprise, arbres et buissons  semblent au repos. Un peu à l’image de chez nous en hiver, dénudés, herbes sèches et feuillages persistants poussiéreux. Zone néanmoins tropicale, dans certaines vallées baignées d’un cours d’eau généreux, l’irrigation entretien une verdure  bienvenue. Cocos, mangues, papayes et autres sont produits en quantités. Une petite route de campagne nous conduit par une zone rurale en bordure de mer. Des plantations immenses de tomates, poivrons et piments sont en pleine activités malgré ce dimanche matin. Poivrons et piments sont séchés sur place soit au sol soit sur de grandes installations chauffées au charbon de bois ou encore au gaz.
                                  
                      Une femme s’occupe du séchage des piments et poivrons

Au terme des soixante kilomètres de cette route de mi campagne, mi bord de mer, semblant mener nulle part, la recherche d’un camping paraît encore plus qu’incertaine. Deux panonceaux successifs à demi effacés nous laissent perplexes. Au terminus de cette route sans issue, l’entrée d’un genre de lotissement inachevé affiche : « RV Park ». Sans hésiter, nous entrons en nous méfiant particulièrement des fils électriques pas très hauts. La piste s’achève entre plusieurs propriétés en front de mer encore pimpantes mais à vendre pour beaucoup d’entre elles et un champ de maïs. De « RV Park »point !
C’est un couple de mexicains chargés de l’entretien d’une jolie maison qui nous accompagne jusqu’au pseudo camping. Installé par un canadien, face à sa belle villa blanche toute ronde, un simple pré fauché, clôt, quelques robinets sans eau et prises électriques destroyées, propriétaire absent, on s’installe sous les cocotiers. Un ami du proprio viendra encaisser cent pesos (6,00€) tout de même !
Ballade à pied jusqu’au village de Tecapan qui hésite entre chômage, depuis la fermeture d’une grande ferme marine, pêche modeste et activité balnéaire difficile. La commune à bien installé une promenade le long de la mer mais l’absence de véritable plage et le manque d’entretien ne porte guère envie. Quelques vendeurs de babioles s’installent et plusieurs couples de locaux viennent pic niquer sur les tables désuètes.
Un bel hôtel reçoit se soir un bus de touristes. Que vont-ils donc bien faire dans cet endroit ?
J’imagine : bronzing / piscine, piscine / bronzing sous les cocotiers tout de même.
Une ruelle empierrée nous fait reculer par la misère des familles présentes.
Renseignement pris, le retour est faisable par un sentier côtier. Se sera un peu de sable noir, cocoteraie pieds dans l’eau  et habitat de palmes. En oubliant ce village pauvret ainsi qu’en retirant vieux pneus et  déchets plastiques, tu pourrais t’imaginer sur un atoll polynésien.
De retour, je m’acharne sur une noix de coco. Sans machette locale, c’est le gros couteau de cuisine qui est mis à contribution. Pas le temps d’achever, notre voisin nous en apporte une toute fraichement ouverte et file aussi vite qu’il apparût. Nous offrons des ballons  avec une petite pièce à ses deux jeunes garçons qui jouent  dans le champ. Ouvrier agricole, le pauvre bougre vit à l’angle du champ de maïs dans un microscopique cabanon fait de plastiques et cartons. Un bidon d’eau et un feu de camp comme cuisinière. Nous supposons cette habitation provisoire et saisonnière car les enfants sont relativement propres et la maman absente. En week-end de premier mai, peut être à t il loisir de s’occuper de ses deux garçons aujourd’hui. Une maison familiale doit bien exister ailleurs. Nous lui souhaitons vivement. Il renverra son fils rendre la pièce pour finir par l’accepter.
               Sur la route du lendemain, notre attention est retenue par une longue lagune peuplée d’une myriade d’oiseaux divers. Halte immédiate. Appareil en bandoulière, à plat ventre sous les barbelés, je m’approche pour quelques clichés sympas. Canards curieusement colorés, genre mandarins, échassiers divers, tantales trapues et surtout plusieurs compagnies de spatules rosées. Espèce que nous avions eue tant de mal à observer l’an dernier en Floride. Ici c’est prés d’une centaine de spatules qui fouillent la vase.
                
    

                
                                              Faune de lagune 
    



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