Curieusement, au sortir de la cabine, un couple argentin nous aborde tout en nous baragouinant quelques mots sourire aux lèvres. Au fil de la conversation, ils nous précisent qu’il y a deux ans en 2014, ils ont participé avec nous à une expédition en lanchas dans les immenses marécages d’Ibera à Carlos de Pellegrini au nord-ouest de l’Argentine afin d’y observer oiseaux rares et autres caïmans qui pullulent dans ce secteur inhabité. Parfaitement exact, mais comment se souviennent-ils de nous, nous restons très surpris d’être ainsi reconnus parmi ces grappes de touristes internationaux et multicolores ? Seules les montagnes ne se rencontrent pas dit le proverbe. Lors de la descente, depuis la cabine, apparaissent évidemment les multiples favelas de RIO, image peu glorieuse qui colle à la peau de cette magnifique citée par ailleurs.
Face moins glorieuse de Rio la baie vers le nordRetour au camping en fin d’après-midi via Copacabana qui au final, à part que pour certains il est important d’y être vu, cela se résume à une belle et immense plage (4.500 km) assortie d’hôtels de luxe comme il en existe un peu partout dans le monde. Ensuite, petit crochet en prévision de la visite du Christ rédempteur, par la gare du funiculaire manière de voir si un parking existe. Vu le relief accidenté du secteur, aucun stationnement possible, une stratégie devra être élaborée pour demain.
Ce ne sera pas demain, ciel anthracite, nuages bas, reliefs invisibles, mieux vaut reporter de vingt-quatre heures. Le surlendemain donc nous reprenons la direction du centre-ville, à quelques kilomètres du but, la veille, nous avions noté les coordonnées GPS d’un grand parking presque vide, rendu, le garde nous refuse sous prétexte que nous dépassons les deux tonnes alors que des bus sont présents et que les trois quarts du parking et vide. Peu importe, cent mètres plus loin, un autre parking beaucoup plus modeste se présente. Presque complet, persuadé d’être refusés, je demande au gardien l’adresse d’un stationnement sécurisé adéquat. Surprise, moyennant vingt reals (cinq euros) il m’autorise à nous garer ici. Bonne pioche, nous sommes à cinq minutes en taxi (4 euros) de la gare du funiculaire.
Billets en poches, le curieux engin à crémaillère se hisse en grinçant de toute sa carcasse à travers roche taillée et forêt équatoriale, orchidées et broméliacées sont omniprésentes dans les hautes branches mais de fleurs, point. Quelques escaliers raides et nous atteignons le piédestal. Satisfaction manifeste, nous voici enfin au Corcovado…
… Si tu vas à Rio, n’oublie pas de monter là-haut !…
… Le spectacle est à la hauteur de la légende, juste quelques douces nuées ponctuent les trois cent soixante degrés du panorama qui se dévoile sous nos yeux, nous sommes à sept cent mètres à la verticale du niveau de la mer.
Lui…
… comme une apparition divine sur fond de saint azur, dévoile sa prestance après quelques secondes d’une furtive brume immaculée. Embrassant l’humanité, avec humblement parmi ce monde chaotique Françoise et Jacky à ses pieds. Moment sublime qui s’inscrit dans la liste des miracles de ce beau et grand voyage.
…Apparition divine ???