SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
 Un cocher à la calèche dégingandée nous fera remarquer aussi quelques belles demeures aux fers forgés et parcs tropicaux notamment celle d’une famille qui fit fortune dans… l’ananas ! Une flottille de pêche assure une bonne activité, le mulet serait très abondant dans ces eaux. Pas le poisson de prédilection de l’équipière, nous passons notre chemin pour une balade le long du petit canal. Pause sur un banc quand, rive d’en face, un singulier personnage caché, en équilibre derrière un mur de brique, sur un rebord de murette au niveau de l’eau, retire dans alvéole d’une brique un pétard à fumer sur le champ. Plus tard, un autre énergumène retira de cette brique  creuse un petit sachet qui ne présentait pas d’équivoque. Visiblement, Unesco ou pas, pas besoin de s’éloigner beaucoup des petites façades pimpantes pour retrouver la misère de favelas moins connues que certaines. Il nous vient l’idée de changer de camping pour se rapprocher du centre et ainsi envisager une soirée resto. Ces put…de rues pavées, de nuit, sous la pluie, c’est juré on n’oublie pas ! Heureusement notre hardiesse dans le choix du plat effacera pour partie le désagrément…
…une paëlla fruits de mer, lait de coco, caramboles, bananes plantains, pointe de brocolis, relevée piment local, flambée à la cachaça, (alcool de canne à sucre)
…haro les traditionnalistes, une petite merveille !


                            Paella fruits de mer et fruits flambée à la cachaça

 

                                  Balade romantique à Paraty

L’ennui, au camping, c’est des milliers de chenilles dans les arbres qui nous tombent dessus. Chaque matin, corvée de balayage, toit, store et tapis suivi de bagarres à coup de bombes insecticide. Ces bestioles  ayant une fâcheuse tendance à revenir au galop (je pèse mes mots !)sur notre tapis de sol. La situation s’améliore en journée. Gestion et courrier en retard, même en voyage au long cours, la réalité te rattrape vite fait, deux jours  de paperasse via internet et nous levons le camp demain matin. Le salut d’adieux viendra d’une famille de petits singes dans l’arbre voisin. Un peu plus gros qu’un écureuil, peu farouches, ils nous gratifient d’une farandole un peu folle comme seuls les singes sont capables. Renseignements pris, ce serait des ouistitis à pinceau blanc.




                                                          Au camping, les ouistitis curieux 
Néanmoins, il faut s’arracher, RIO DE JANEIRO nous attend depuis des lustres. Mauvaise route mais beaux panoramas sur environ trois cent kilomètres pour l’approche de la cité mythique. Camp de base au camping de Recreio en bord de mer, banlieue BCBG de la mégalopole approximativement à trente-cinq kilomètres du centre.

 
                                       Sur la route de RIO

Bus, métro et autres devaient nous conduire en ville mais c’était sans compter les travaux démentiels de la réalisation d’un tramway moderne pour les jeux Olympique d’aout 2016. Le relief de la citée n’étant que monolithes géants éparpillés autour de la baie du style du célèbre Pain de Sucre, il va sans dire qu’architectes, entreprises et budgets ont rassemblé quelques énigmes sérieuses assorties de retards assurés. Donc, on oublie les transports en commun. C’est très tôt, au volant de Franky à travers évidemment une circulation déjà d’enfer que nous gagnons hardiment le parking du pain de sucre ou un bivouac sécurisé nous avait été conseillé. Bondé en amputé lui aussi par des travaux une autorisation de stationnement de quatre heures nous est accordée avec les bus de tourisme. Le téléphérique nous hisse en deux tronçons au sommet du fameux sommet afin de découvrir le grandiose spectacle d’une des plus belles villes du monde. Quelques nuées sous nos pieds ponctuent le tableau sans pour autant nuire vraiment. Seul bémol, dans le lointain, le Corcovado, le Christ Rédempteur restera discret sous un voile d’horizon blanc. Par contre, la vue aérienne sur Copacabana laisse rêveur comme la baie de Rio dans sa plénitude.

 


                                                               Rio, le pain de sucre


                                                         Copacabana vue du Pain de Sucre
Curieusement, au sortir de la cabine, un couple argentin nous aborde tout en nous baragouinant quelques mots sourire aux lèvres. Au fil de la conversation, ils nous précisent qu’il y a deux ans en 2014, ils ont participé avec nous à une expédition en lanchas dans les immenses marécages d’Ibera à Carlos de Pellegrini au nord-ouest de l’Argentine afin d’y observer oiseaux rares et autres caïmans qui pullulent dans ce secteur inhabité. Parfaitement exact, mais comment se souviennent-ils de nous, nous restons très surpris d’être ainsi reconnus  parmi ces grappes de touristes internationaux et multicolores ?  Seules les montagnes ne se rencontrent pas dit le proverbe. Lors de la descente, depuis la cabine, apparaissent évidemment les multiples favelas de RIO, image peu glorieuse qui colle à la peau de cette magnifique citée par ailleurs.

 
   Face moins glorieuse de Rio                         la baie vers le nord

Retour au camping en fin d’après-midi via Copacabana qui au final, à part que pour certains il est important d’y être vu, cela se résume à une belle et immense plage (4.500 km) assortie d’hôtels de luxe comme il en existe un peu partout dans le monde. Ensuite, petit crochet en prévision de la visite du Christ rédempteur, par la gare du funiculaire manière de voir si un parking existe. Vu le relief accidenté du secteur, aucun stationnement possible, une stratégie devra être élaborée pour demain.
Ce ne sera pas demain, ciel anthracite, nuages bas, reliefs invisibles, mieux vaut reporter de vingt-quatre heures. Le surlendemain donc nous reprenons la direction du centre-ville, à quelques kilomètres du but, la veille, nous avions noté les coordonnées GPS d’un grand parking presque vide, rendu, le garde nous refuse sous prétexte que nous dépassons les deux tonnes alors que des bus sont présents et que les trois quarts du parking et vide. Peu importe, cent mètres plus loin, un autre parking beaucoup plus modeste se présente. Presque complet, persuadé d’être refusés, je demande au gardien l’adresse d’un stationnement sécurisé adéquat. Surprise, moyennant vingt reals (cinq euros) il m’autorise à nous garer ici. Bonne pioche, nous sommes à cinq minutes en taxi (4 euros) de la gare du funiculaire.
                Billets en poches, le curieux engin à crémaillère se hisse en grinçant de toute sa carcasse à travers roche taillée et forêt équatoriale, orchidées et broméliacées sont omniprésentes dans les hautes branches mais de fleurs, point. Quelques escaliers raides et nous atteignons le piédestal. Satisfaction manifeste, nous voici enfin au Corcovado…
… Si tu vas à Rio, n’oublie pas de monter là-haut !… 
… Le spectacle est à la hauteur de la légende, juste quelques douces nuées ponctuent les trois cent soixante degrés du panorama qui se dévoile sous nos yeux, nous sommes à sept cent mètres à la verticale du niveau de la mer.
Lui…
… comme une apparition divine sur fond de saint azur, dévoile sa prestance après quelques secondes d’une furtive brume immaculée. Embrassant l’humanité, avec humblement parmi ce monde chaotique Françoise et Jacky à ses pieds. Moment sublime qui s’inscrit dans la liste des miracles de ce beau et grand voyage.

                                                                                                                                                               
                                       …Apparition divine ???


                                             Pas seuls sur le coup !

Pour la petite histoire, notons que c’est un sculpteur français qui façonna le puzzle à… Boulogne-Billancourt ! Hauteur trente mètres pour mille cent quarante tonnes, chaque main mesure trois mètres quatre-vingt pour huit tonnes. C’était juste pour replacer le contexte. Inutile de préciser que nous n’étions pas seuls sur le lieu. Qui, sur la planète, n’a pas rêvé un jour d’être ici ? Nous y croisons notamment accompagné de son papa, un jeune prodige colombien de quatorze ans maitrisant parfaitement le français parmi quatre ou cinq autres langues. Lors de nombreux voyages à travers le monde il  a tout retenu des spécificités de chaque destination. Comme beaucoup il adore la France, nous entretient de Nantes, les chantiers navals, la Vendée, Toulouse et l’aérospatiale etc. etc. … rêve de s’installer à Vancouver ! On lui souhaite bonne chance, avant de rembarquer dans le funiculaire grinçant.
 



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