Ce bucolique parcours nous mène dans un premier temps à Paraty, petit village croquignolet lui aussi classé au patrimoine de l’Unesco. A la fois ancien port d’embarquement de l’or, des épices et soies, à une autre époque, repaire de pirate mais aussi, plus tard port caféier, l’endroit s’est endormi sur son passé lors de l’établissement des routes favorisant les transports vers Rio mais surtout Sao-Paulo. Nous posons nos pneus au camping « El Rancho »au propriétaire d’une gentillesse rare qui, fier de nous accueillir se met en quatre pour nous satisfaire. Malgré tout, son activité de camping doit être assez récente car les installations sont des plus rudimentaires. Quelques chevaux errent de ci de là, un vague tuyau d’eau est à cent mètres et l’électricité au ras du sol est des plus désuète. Un matin, plus de courant, c’est le bourricot de service qui, tout en broutant l’herbe fraiche avait débranché notre prise. Petite plage proche et belle balade pour rejoindre le centre historique. Les petites maisons colorées enserrent de curieuses ruelles mal pavées avec de ci de là quelques belles demeures, vestiges d’un temps passé cossu mais révolu.

Balade à Paraty.Mal pavées disais-je, notons que pour la petite histoire, il nous est rapporté que ces maudits pavés seraient portugais. Chargés à l’époque pour lester les galions en partance, en grande partie vides, ils furent déchargés ici pour être remplacés par des lingots d’or et d’argent, pierres précieuses, ainsi qu’épices, soieries rares et richesses diverses pour leurs retours. Difformes et bruts de carrière, disjoints et biscornus, quelle galère de marcher ici ! Beaucoup de maisonnettes d’époque transformées en boutiques de souvenir ou ateliers d’artistes vont souffrir de ce pavage tant tu es obnubilé par là où tu vas poser ta semelle. J’oublie un détail ; comme chez nous au moyen-âge, elles sont conçues « concaves » qui plus est, sous le niveau des hautes marées locales…
…pourquoi ?...
…simplement qu’ainsi, excréments d’animaux, chevaux, cochons noirs, basse-cour et j’en passe, s’en trouvent noyés et charriés en mer à chaque marée. Quelques ignorants retrouvent leur véhicule de l’eau de mer jusqu’aux bas des portières.


Paraty à marée haute !