Nuit sur une station-service, faute de mieux avant de rejoindre donc Puerto San Julian qui arbore une réplique de la Victoria, la caravelle de Magellan qui fit escale ici au seizième siècle. Plus loin c’est un avion de chasse en l’honneur des héros (déchus) de la guerre des Malouines.
Déjà un petit goût de bout du monde Réplique de la Victoria de MagellanLes rives brumeuses, alanguies et à marée basse de cet estuaire témoignent déjà d’un sentiment de bout du monde. Habitations et commerces éparpillés, rues quasi-désertes, certes, mais, un petit quelque chose nous fait aimer cette modeste escale. Franky jouera solitaire dans le camping municipal qui nous permet après plus de deux milles kilomètres sur la « ruta 9 » un peu de repos.
Mais les jours passent, l’automne austral avance inexorablement, il faut faire du sud journellement si nous ne voulons pas nous faire surprendre par le froid et la neige vers la Terre de Feu, but extrême de nos neuf années de voyage.
Petite distraction dans une pampa interminableLa météo se remet d’un coup pour une belle étape sous un ciel d’azur et belle route de cinq-cents kilomètres à travers la pampa où les guanacos pullulent au point qu’ici, ils paraissent plus nombreux que les moutons ! Quelques oies peu ordinaires sont observées, elles nous distraient un peu car ici, rien…
…rien…
…et rien, pas une ville, pas même un humble hameau. Des centaines de kilomètres rectilignes que parcourent seulement des clôtures de parcs apparemment stériles. Terres desséchées ponctuées d’un maigre maquis sec et coriace. Une voiture, un camion tous les quart d’heures, puis en cours d’après-midi, apparaît le premier panonceau indiquant « Ushuaia ». Nous arrivons à Rio Gallegos, port industriel et intersection avec notre route qui descend vers le bout du monde via un passage chilien et celle qui mène vers l’ouest au fameux glacier Perito Moreno. Prévu de le voir au retour lors de notre remontée vers Santiago, mais, le soleil radieux d’hier nous invite promptement à parcourir au pas de course les deux cent quatre-vingt kilomètres menant à El Calafate, « camp de base » pour accéder au glacier. Toujours soleil, repas frugal sur le parking de l’office du tourisme et va pour encore quatre-vingt kilomètres vite faits pour atteindre le parc des glaciers sous ces conditions idylliques. Récompense enfin où se découvre un des plus grands glaciers de la Cordillère des Andes, sa surface serait supérieure à la ville de Buenos-Aires. Accès facile par de nombreuses passerelles, on retrouve à l’identique les belles images sur papier glacé des beaux livres.

Mondialement connu, le Perito Moreno
Un festival de glace bleue