Instant commun en Alaska Cette petite ville de Homer est agréable à parcourir. L’architecture est ici bien choisie. Maisons d’époque ou maisons modernes, tout est en harmonie avec ces hautes latitudes. Le bois domine, habitations, trottoirs, quais du port, tout reflète l’utilisation du matériau roi de ces immensités forestières. Blottie au pied des montagnes, l’espace est ici plus modeste, le quadrillage géant made in USA n’a pas droit de citer, un sentiment de vielle Europe du nord flotte presque dans l’air. Petite touche « nouveau monde », en bordure de route, presqu’au centre du pays, amarrés aux rives d’un petit lac tranquille, une flottille d’hydravions attend ses riches propriétaires.
Instant commun en Alaska (bis) Une seule route mène à Homer, c’est donc en sens inverse que nous quittons l’endroit pour rejoindre le fjord suivant de Sewart en repassant les montagnes et la superbe vallée de la Kenai-river. Imposante rivière alimentée des multiples glaciers environnants, l’abondance de saumons dans ses eaux turquoise et non polluées en fait aussi un paradis des pêcheurs. Très encadrée et réglementée, inscriptions et permis sont ici de mise.
La Kenai River Plus tard, en contre bas de la route, une clairière se découvre et notre attention est attirée par un bel orignal et son petit, moins timide que les autres. Il nous permet quelques photos faciles. Ni notre présence, ni celle d’autres voitures à l’arrêt pour les observer ne les émeuvent. A nouveau sur la Kenai-river au détour d’une grève calme, nous surprenons une couvée de grèbes qui détale à notre approche, la maman en avant avec le petit dernier sur son dos et les moutards qui pédalent à la queue leu-leu. Un canard plongeons assez rare se montrera aussi sur un lac voisin.
Maman orignal et maman grèbe s’occupent des gosses ! Pluie battante pour l’arrivée à Sewart. Le bureau d’information nous indique qu’un camping municipal est disponible en bordure de mer. Installés, pare brise, salon et coin repas nous offrent ainsi un beau panorama sur la baie. Une sortie encapuchonnée sera vite abandonnée au regard de la forte pluie persistante. Un peu de courrier en retard et la sélection de photos pour le site vont occuper la fin d’après midi.
Vers dix neuf heures, Françoise note un furtif mouvement d’eau à une dizaine de mètres du rivage. Les yeux écarquillés, le nez collé au carreau…
…plus rien…
…Puis quelques minutes plus tard, un peu plus loin, un museau moustachu apparaît, quelques galipettes dévoilent un corps effilé et tout en souplesse pour disparaître à nouveau…
… Une jeune otarie pensons-nous. Malgré la pluie, appareil et caméscope sous l’imper, je galope vite fait sur la grève au devant de l’animal qui batifole. L’événement se solde par quelques piètres images mais la satisfaction l’emportera tout de même. De retour à bord, la pluie cesse et c’est au cours du repas que, fenêtres ouvertes, devant Franky plusieurs autres individus viendront faire des cabrioles nous permettant de meilleures prises de vues. L’une d’entre elle va déguster un poisson pêché dans l’instant tout en se mettant sur le dos, elle semble tenir sa proie entre ses nageoires avant. Les autres prennent souvent cette position de nage sur le dos avant de replonger et disparaître…
…Ce comportement répétitif nous laisse perplexe…
…renseignement pris, nos jeunes otaries sont en fait des loutres de mer !…
… Ceci explique cela. A bien y regarder, ce sont bien leurs petites pattes avant qui leur permettent de décortiquer ainsi leur proie en nageant, tranquilles, sur le dos. C’est bien le comportement typique de ces loutres de mer. Jusqu’au lendemain, par intermittence, elles vont nous faire des allers et retours le long de la rive, telles des nageuses faisant des longueurs de piscines.
Les loutres de mer à Sewart.