SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Deux marins achèvent leur journée. La pêche du jour est glacée, c’est une caisse palette de magnifiques saumons. Plusieurs pygargues au vol majestueux passe au dessus de nos têtes. Ces superbes aigles pêcheurs, à l’occasion opportunistes, ne négligent pas quelques déchets de poissons pour peu que les hommes se retirent de la scène. C’est ainsi qu’en amont, trois personnes, pêcheurs plaisanciers, occupés à nettoyer quelques beaux flétans sont l’objet de la convoitise des volatiles. Perchés en hautes branches, les regards perçants attendent patiemment leur heure. Mouettes et goélands, moins farouches se repaissent déjà. Ils savent que lorsque les aigles viendront, ils devront céder la place sans discuter. Les containers à poubelles anti ours te rappellent qu’ici aussi, tu dois rester vigilent. A plusieurs reprises, les pygargues tenteront des approches prudentes au dessus de la rivière, jusqu’à ce que la voie soit libre. Du grand spectacle lors de leur envol leurs serres tenaillant une proie à dévorer.

    
 

                                                 Les pygargues à Ninilchik
  Agréable endroit, nous y resterons deux jours. Le marnage important nous autorise de longues marches à marée basse. Nous y croisons un personnage qui arpente la grève avec un détecteur de métaux…… ???__ Que cherchez-vous ?__ Gold, gold…__ De l’or, oh, ok,Il est permis de douter du succès de cette formule moderne mais souhaitons lui néanmoins « bonne pioche ».A noter que c’est à Ninilchik qu’il nous sera donné de déguster notre première assiette de saumon fumé sauvage acheté à Witthier. Arrosé avec modération d’un chardonnay californien, nos papilles en rêvent encore. De fait, ce sera la première d’une longue série !       Etape suivante, une des extrémités de la péninsule de Kenai, la petite ville côtière de Homer. Centre de pêche, port de commerce et accueil de centaines d’américains en motor-homes tous plus ou moins passionnés de pêche miraculeuse.

           

                                                         A Homer (2)
L’accueil de tous ces véhicules est assuré sur une presqu’ile travers au fjord et reliefs en toile de fond. Ici, saumons mais surtout flétans abondent. Chacun y va de sa canne à pêche à pied, en barques motorisées, en bateaux de luxe ou bien encore en sortie accompagnée à grand renfort de dollars. Spectacle assuré en cours d’après midi au retour des bateaux. Un centre de conditionnement pèse, nettoie, emballe et expédie la production à travers le continent. Sans aucune contraintes, le personnel nous laisse observer filmer et photographier leur intense activité.

   

                                                                    Le flétan roi à Homer 
De retour à notre RV park, nombre de pêcheurs amateurs transforment aussi leurs poissons en filets sur une grande table prévue à cet effet. Une remorque spéciale est présente pour recevoir les étonnants volumes de déchets, tant ici, la pêche est abondante. Le flétan domine largement, les prises sont énormes, 30, 40, 50 kilos pièce sont la norme. Des photos de concours témoignent de centaines de ces poissons alignés dont le dernier record de la plus grosse prise s’affiche à deux cent cinquante livres ! (prés de cent vingt kilo !) Autour de la remorque à détritus, il va sans dire que mouettes et goélands s’ébattent joyeusement les deux pattes dans le poisson facile. Le clou du spectacle sera pour la soirée. Un couple de pygargue en vol plané impressionnant va hésiter un moment puis, n’y tenant plus, va se poser sur la remorque pour s’empiffrer de carcasses fraichement entassées là. Dés lors, chacun des camping-cars voisins va mitrailler la scène tous zooms déployés. Occupés et, semble t il habitués de l’endroit, les aigles ne vont pas s’inquiéter outre mesure de la présence pourtant si proche de ces humains curieux et pacifistes. Il nous est ainsi donné d’observer à quelques mètres seulement la puissance de ces aigles pêcheurs souvent si discrets. Une dizaine de personnes sont présentes. Passé un moment, sans s’y attendre, une femme s’adresse à Françoise qui s’applique à photographier la scène. Sans bien comprendre où elle voulait en venir, celle-ci lui prend aimablement la main pour s’approcher de l’aigle. Puis, lui empruntant son appareil, la femme cadre l’équipière émue au mieux, en arrière plan du spectacle, et ainsi nous réaliser une jolie photo souvenir. Quel beau geste désintéressé et spontané et pourquoi nous ??? A de nombreuses reprises, nous pouvons témoigner de la gentillesse des états-uniens ou canadiens croisés sur la route de ces régions éloignées. Spontanés et désintéressés, nous leur témoignions une sincère reconnaissance.

            
 

 
Instant commun en Alaska
Cette petite ville de Homer est agréable à parcourir. L’architecture est ici bien choisie. Maisons d’époque ou maisons modernes, tout est en harmonie avec ces hautes latitudes. Le bois domine, habitations, trottoirs, quais du port, tout reflète l’utilisation du matériau roi de ces immensités forestières. Blottie au pied des montagnes, l’espace est ici plus modeste, le quadrillage géant made in USA n’a pas droit de citer, un sentiment de vielle Europe du nord flotte presque dans l’air. Petite touche « nouveau monde », en bordure de route, presqu’au centre du pays, amarrés aux rives d’un petit lac tranquille, une flottille d’hydravions attend ses riches propriétaires.

 
                                      Instant commun en Alaska (bis)
 
               Une seule route mène à Homer, c’est donc en sens inverse que nous quittons l’endroit pour rejoindre le fjord suivant de Sewart en repassant les montagnes et la superbe vallée de la Kenai-river. Imposante rivière alimentée des multiples glaciers environnants, l’abondance de saumons dans ses eaux turquoise et non polluées en fait aussi un paradis des pêcheurs. Très encadrée et réglementée, inscriptions et permis sont ici de mise.

   
                                              La Kenai River
 Plus tard, en contre bas de la route, une clairière se découvre et notre attention est attirée par un bel orignal et son petit, moins timide que les autres. Il  nous permet quelques photos faciles. Ni notre présence, ni celle d’autres voitures à l’arrêt pour les observer ne les émeuvent.   A nouveau sur la Kenai-river au détour d’une grève calme,  nous surprenons une couvée de grèbes qui détale à notre approche, la maman en avant avec le petit dernier sur son dos et les moutards qui pédalent à la queue leu-leu. Un canard plongeons assez rare se montrera aussi sur un lac voisin.
 
                                 Maman orignal et maman grèbe s’occupent des gosses !
 
               Pluie battante pour l’arrivée à Sewart. Le bureau d’information nous indique qu’un camping municipal est disponible en bordure de mer. Installés, pare brise, salon et coin repas nous offrent ainsi un beau panorama sur la baie. Une sortie encapuchonnée sera vite abandonnée au regard de la forte pluie persistante. Un peu de courrier en retard et la sélection de photos pour le site vont occuper la fin d’après midi.
Vers dix neuf heures, Françoise note un furtif mouvement d’eau à une dizaine de mètres du rivage. Les yeux écarquillés, le nez collé au carreau…
…plus rien…
…Puis quelques minutes plus tard, un peu plus loin, un museau moustachu apparaît, quelques galipettes dévoilent un corps effilé et tout en souplesse pour disparaître à nouveau…
… Une jeune otarie pensons-nous. Malgré la pluie, appareil et caméscope sous l’imper, je galope vite fait sur la grève au devant de l’animal qui batifole. L’événement se solde par quelques piètres images mais la satisfaction l’emportera tout de même. De retour à bord, la pluie cesse et c’est au cours du repas que, fenêtres ouvertes, devant Franky plusieurs autres individus viendront faire des cabrioles nous permettant de meilleures prises de vues. L’une d’entre elle va déguster un poisson pêché dans l’instant tout en se mettant sur le dos, elle semble tenir sa proie entre ses nageoires avant. Les autres prennent souvent cette position de nage sur le dos avant de replonger et disparaître…
…Ce comportement répétitif nous laisse perplexe…
…renseignement pris, nos jeunes otaries sont en fait des loutres de mer !…
… Ceci explique cela. A bien y regarder, ce sont bien leurs petites pattes avant qui leur permettent de décortiquer ainsi leur proie en nageant, tranquilles, sur le dos. C’est bien le comportement typique de ces loutres de mer. Jusqu’au lendemain, par intermittence, elles vont nous faire des allers et retours le long de la rive, telles des nageuses faisant des longueurs de piscines.

                
                                       Les loutres de mer à Sewart.



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