SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Renseignés sur les prix hors saison des locations de voitures, nous partons vérifier en  ville par le bus. Plan en main et connaissant bien le terminal situé à proximité de la « main du noyé » vue les jours derniers, nous allons confiants. Sauf que, des terminaux de bus il y en a deux. Passé le premier, nous prenons une direction inverse et on se retrouve en pleine campagne. Le chauffeur comprend bien notre erreur et nous ferons ainsi une bonne heure de bus supplémentaire pour boucler la boucle de sa tournée et descendre au cours d’un deuxième passage à ce premier terminal. L’autre étant réservé aux grandes lignes. Le temps a passé, néanmoins, nous rejoindrons le secteur des agences de location. Chez Avis, on nous prend pour des américains avec un devis de 480 $ pour cinq jours. Hertz juste en face est tenté, sans grande convictions. Devis 180$ pour la même durée. Nous en ressortons donc au volant d’une petite Chevrolet (si, si, ça existe !), l’impression d’un joujou aux côtés de Franky. Durant ce temps, Andrez, le « mécanico » nous propose, au lieu de réparer, la pose d’un radiateur neuf de bus Volvo qui s’adapterait parfaitement pour un prix moindre. Bonne affaire pour Franky qui rajeunit un peu de ce côté. La carte bancaire, elle, prendra plutôt quelques rides.
Notre  « Chevrolette » va nous faciliter les déplacements en ville et ne manquerons pas de retrouver l’hyper-marché « Inglesa » connu avec Luis. Nous en ressortirons avec un méga caddie en majorité de produits de grande fraicheur. En cours de voyage, hormis une ou deux exceptions, nous n’avions pas rencontré cela depuis les Etats Unis.
Précédemment, à la périphérie de Punta Del Este en lisière de forêt, un parc public existe présentant une flore locale reconnue. Pas vraiment chanceux en ce moment, nous trouvons porte close pour trois jours. A proximité les seules fleurs notoires chacun les connais…
… Yeux de biches, petit sac à main, bas résilles, ultra mini-jupe…
…Un parfum de bois de Boulogne couleur latino…
…remarquable aussi mais plus conventionnel, le pont Leonel Viera, d’une architecture curieuse en forme d’immenses vagues en ciment sur piles en « W ». Datant déjà pas mal, le béton nu accuse son âge de vieux moderne. Dans un environnement sympa, il mériterait  un sérieux lifting. Le franchir par ces monstrueux dos d’ânes procure une étrange sensation. Des ralentisseurs aux extrémités limitent la vitesse des fous du volant afin de leur éviter un envol assuré.  Plus loin, s’alignent bars branchés et boites à la mode, sur des kilomètres, tout ce que l’on hait.

      Le pont Leonel Viera
 
Le samedi, (oui, oui, le radiateur se fait attendre) balade à la pointe Ballena par la petite route panoramique. Un peu notre cap d’Antibes local. Propriétés immenses apprêtées et engazonnées aux villas démesurées. Le nec plus ultra des grandes fortunes uruguayennes et Argentines car, notons bien que le grand voisin du sud débute sur la rive opposée de l’estuaire du Rio de la Plata. Un édifice retient l’attention des visiteurs, la Casapueblo, ancienne demeure aussi loufoque que gigantesque d’un artiste local Carlos Paez Vilaro, un peu notre Salvador Dali. En partie allouée à un hôtel de luxe aux multiples piscines suspendues au relief, le reste se visite et ne manque pas d’étonner le touriste. Grand voyageur, avec plusieurs tours du monde à son actif, au retour, réflexions, méditations et inspirations l’ont mené ici à édifier cette  demeure aussi démesurée qu’abracadabrante agrippée aux rochers escarpés de cette falaise. Ses œuvres aussi surréalistes que sa maison nous sont restées pour partie incomprises. Retour « à la maison » par le chemin de l’oiseau blanc. A chaque passage de cette hacienda, il est là sur son fil ou son arbuste.

 

   
L’univers de Carlos Paez Vilaro
 
Dimanche, la « Chevrolette est armée pour une balade à la journée le long de la côte Est du pays. Hormis dunes et lagunes difficiles d’accès, ce seront pâturages sur cent vingt kilomètres jusqu’à La Paloma petite station balnéaire endormie telle la chanson de Francis Cabrel « on doit être hors saison ». Une petite terrasse ensoleillée nous interpelle pour une paëlla à la mode uruguayenne  généreuse mais pas farouche.
 Le petit futé dit : Un port de yachts est à voir…
…Euh…
…oui…
… on est bien en Uruguay…
… si deux voiliers dignes de ce nom dorment ici, cinq ou six rafiots piteux y passent leur fin de vie, pour le reste, c’est déjà un lieu pour l’Armada Nationale ainsi qu’une bonne activité de pêche. Les locaux préparent d’immenses palangrottes quand un petit chalutier rentre débarquer ses prises. Bonne journée pour eux aujourd’hui semble-t-il.

 
                                  La Paloma, Port et dunes
Ensuite, petite balade sur la plage qui fuit vers l’horizon ponctuées de diverses bâtisses. Face mer, on notera quelques maisons coquettes, d’autres plus modestes où s’épanouissent décrépitude, herbes folles et fleurs sauvages. Un grand immeuble relativement moderne sur la plage n’en finit pas d’agoniser faute d’entretien. C’est assez récurant en Amérique Latine, on construit, souvent avec quelques tentatives d’originalité plus ou moins heureuses, mais personne n’assure entretien et maintenance. Il en est ainsi depuis le Mexique.
De retour, un couple de vanneau tero, oiseau endémique d’Amérique du sud haut sur pattes vivant dans les grandes prairies et les marais mène une vie de patachon dans le pré. Luis s’approche et nous indique la présence d’un nid douillet dans le champ garni de quatre œufs. A l’approche, les parents s’excitent, piaillent violement  et nous foncent dessus, grand bec en avant manière de défendre leur bien. Il va s’en dire que nous les laissons rapidement en paix.

 
Le vanneau tero

Dans la rubrique « oiseaux locaux », à plusieurs reprises sur cette route secondaire de l’oiseau blanc, nous observions ce petit passereau peu ordinaire. Nommé pépoaza irupéro  (non, non, moi non plus je ne retiendrai pas !) chaque soir tout de blanc vêtu, juste une fine ligne noire soulignant l’aile, il posait sur la clôture de sa modeste ferme. Je ne pouvais manquer d’en faire une image.

Chaque soir sur la petite route

Aujourd’hui, toujours en attente d’Andrez, le mécanico, en principe jusque mercredi nous reconduisons le contrat de la Chevrolette pour trois jours pour un prix sympa de 74$us, souviens-toi, Avis proposait plus de 80$ par jour ! Au sortir de l’agence, on déambule devant quelques vitrines de luxe du style Luis Vuitton et autres…
…juste pour voir, on est bien d’accord.
Un très grand voilier amarré au quai d’honneur du port nous interpelle. Magnifique œuvre d’art, cette unité moderne au look très « classe J » de la grande époque du yachting hiverne là. (Pour les curieux : http://www.point-fort.com/images/voile%20cup%20america/america%201933%20Shamrock%20V.jpg)Vernis et inox étincelants, ici, en opposition, entretien et maintenance sont poussés à l’extrême.

 
Punta Del Este la huppée

Secteur chalutiers, les pêcheurs vaquent sans porter attention à plusieurs lions de mer qui vivent leur vie en quête de poisson facile rejeté par les hommes. Un gros mâle fait sa sieste en baillant sur la cale de mise à l’eau quand d’autres pavoisent sur la luxueuse plage arrière du plus grand motor-yacht du port. Monsieur le milliardaire absent, quand le chat n’est pas là, les souris dansent !  Ces quelques unités luxueuses confirment le nec plus ultra de Punta Del Este, station balnéaire de la « jetset » de Montevideo mais plus encore de Buenos-Aires sur la rive sud de la Mar del Plata. En haute saison, (décembre janvier) on imagine bien jolies dames, beaux messieurs, tempes argentées, Ferrari rouges et flots de dollars pas toujours proprets.
     
                            Remarque la crinière du lion de mer

Encore quelques jours en attente de la remise en place du radiateur, nous passons régulièrement voir Andrez qui a bien reçu les pièces et promet que c’est pour « maniana à la otcho » (demain matin à huit heures). Ici, culture latinos, on sait ce que vivre « zen » veut dire, alors tu t’adaptes. Donc, en Chevrolette, on découvre la campagne et chassons images de papillons, fleurettes et oiseaux du secteur. 
 

 
                                           Balade en campagne uruguayenne



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