SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
       Passé une journée de conduite à travers les étroites routes du  désert de Vizcaino, nous gagnons en fin d’après midi la ville de Guerrero-negro. Nuit tranquille et enfin un dépôt de gaz en sortie de ville.
                           
A Guerrero Negro, le square est décoré de coquilles st Jacques aux couleurs du Mexique


Toujours à travers rocaille aride, cactus et broussailles éparses, l’état de la route, parfois escarpée nous invite à une intense prudence. Réduite à un ruban d’un infect macadam aux cotés souvent effrités, à vitesse réduite, les croisements des énormes camions américains vont donner quelques sueurs froides à l’équipage.                                                          On a aussi croisé ce genre de chargement à 70 km/h sur route étroite!

    
      Moins anxieux qu’à l’aller pour trouver une escale, confiants, nous repassons ces étendues perdues dans leur poussière. En fin de matinée, un vent dément va  lever un ciel jaunâtre sur l’horizon, d’immenses nuages de sable traversent route et broussailles. La visibilité réduite à néant, nous voici à dix à l’heure phares allumés à l’entrée de ce que l’on devine être une modeste bourgade. Poursuivre à la recherche de la sortie de cette tourmente où s’arrêter au milieu de cet enfer ? Du sable vole de partout, ciel absent, chaussée dérobée, impossible de sortir du véhicule, réflexion rapide, quelques mètres, légère déclivité, la foi nous laisse deviner un semblant de clair bleuté jaune, encore quelques mètres en contre bas, nous atteignons l’abri relatif d’un relief puis un sentiment d’atténuation des éléments nous invite à persévérer. Le linceul se hachure, un jour ocre nous autorise de progresser doucement et gagner à courte distance la lumière oubliée.
 

 
                             Tempête de sable dans le désert de Vizcaino
En sortie, par ce vent puissant, les broussailles denses retiennent mieux le sable que les surfaces dénudées des ruelles et places et espaces divers du village, il nous est ainsi autorisé de poursuivre prudemment vers l’oasis de Cavina.

  
                                                       Si, si, c’est un restaurant, c’est bien indiqué ! 

Eau, modeste verdure et palmiers daters n’ont pas suffit à retenir vraiment population et activités. Cimetière de carcasses en tout genre, baraquements abandonnés, station service désertée depuis des lustres, l’atmosphère sera relevée d’un hôtel moderne vide. L’établissement à jugé bon d’installer une pompe à essence. Relativement récente, la belle intention est défunte. Partiellement démontée, c’est par jerricans et bidons divers qu’un ou deux villageois font commerce d’essence aux automobilistes négligents. 

             Charpente et clôture en bois de cactus                               La pompe HS du bel hôtel 

Une petite balade à pied au fond de l’oasis démontre que la présence d’eau reste fort modeste en cours d’année. Si l’abondance est de mise en septembre octobre, aujourd’hui, seul des puits permettent la vie ici. Nous découvrirons, planqués hors piste un couple de canadiens en escale dans une cellule sur un gros pick up 4x4. Formule que nous pensons adopter pour gagner l’Amérique du Sud après revente de Franky.     
     

    
                               Explosion de fleurs de cactus dans la nature
Changement de décor pour l’étape suivante. Proche de Saint Quintin, Nadine et Michael nous avaient indiqué une plage sur le Pacific facilement accessible où de curieux et délicats coquillages étaient à portée de mains à marée basse. Sortes de concrétions calcaires aplaties, délicates, comme gravées de fins et élégants motifs. Nous prélevons quelques spécimens qui compléteront la collection des petits enfants. 
       Curieux coquillage

Plusieurs barques pratiquent la pêche aux clams, saint Jacques et ormeaux. Chaque équipage comprends un plongeur qui, relié par un narguilé à un compresseur descend fouiller le fond à la recherche des coquillages. Sorties et mise à l’eau des bateaux s’effectuent sur la plage avec remorques et vieux pick-up à demi immergés dans l’eau de mer.
   
  Pêcheurs de St Quintin                     Ici, on rebouche les trous avec des coquilles de clams
          
                                   Un soir sur une plage du Pacifique
 
Cette journée nous gratifiera d’un magnifique coucher de soleil sur les dunes. Nuit pacifique (sic) avec toutefois le bruit des vagues en guise de réveil matin. Déjà bien remonté vers le nord de la Basse Californie, la frontière US se rapproche. Le paysage reprend son caractère agricole, les agglomérations sont plus vivantes, période scolaire, les enfants vont et rentrent de l’école. Certaines étudiantes sont vêtues de tenues strictes et soignées, on retrouve un peu nos collégiennes années cinquante. Marque de respect et de sérieux pour celles et ceux qui ont bien compris la marche à suivre pour atteindre leur objectif.
                                           Récolte dans les champs         
Une dernière nuit mexicaine à proximité d’Ensenada en bord de mer. Stationnés au pied du château un peu théâtral d’un mexicain somme toute modeste qui à passé vingt ans à construire de ses mains le rêve de sa vie. Chapeau bas pour l’achèvement de ce  projet dans un pays comme le Mexique, sans fortune personnelle. Ici encore, nombre d’oiseaux chatoyants nous font la fête au lever du jour.
                                                 Château insolite entiérement bâti par son propriétaire

 

                                              Agréable compagnie des oiseaux locaux

Départ matinal pour se rapprocher au plus prés de la frontière, trouver un camping sécurisé et repasser le lendemain matin aux USA. Nous choisirons la ville de Tecate, plus modeste que Tijuana. Bonne route, il est à peine seize heures, le camping visé est à l’écart de notre itinéraire, peu d’affluence dans le sens sud / nord contrairement à ce que nous avions observé à Tijuana, il est décidé de franchir la frontière dans la foulée. Un gigantesque portail blindé est traversé, passeport, visa, autorisation de six mois en mains, l’homme pianote sur son pupitre, tout semble en ordre. Malgré cela, nous sommes priés d’avancer à un second contrôle…
… ???...
… Un douanier calme et presque aimable…
…Si si, aimable, ça existe, s’approche ; nous demande si nous transportons des fruits, des œufs, des armes ou que sais je encore. Connaissant un peu le sujet, nous n’avions guère à déclarer que quatre œufs qui devaient finir en omelette le soir même, un triste pamplemousse et quatre mauvaises bananes plantains restées vainement vertes depuis plusieurs semaines. Il nous laissera seulement les bananes, pas de chance pour l’omelette. L’homme nous demande d’où nous venons et où nous allons. Notre parcourt sur la grande carte du monde répond à sa demande sans équivoque. Souhaitant monter à bord pour inspection, nous sommes contraints de le laisser seul et descendre du véhicule. Nous n’apprécions pas particulièrement. Sa mission d’inspection accomplie, il ressort avec en mains quatre superbes mangues qui nous avaient séduite la veille sur l’étal d’un producteur local. Lors de l’achat, nous savions prendre un risque de confiscation à la douane, c’est chose faite…
…à bon entendeur…

                          
                              Au revoir le Mexique et  bonjour l’empire Mac Donald
 



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