SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
                
             Les dunes au nord de la vallée de la Mort 
En fin d’après midi, en véhicule nous nous dirigeons vers le nord afin d’approcher la zone plus sableuse dotée de dunes assez spectaculaires notamment sous l’effet d’un soleil rasant. Au retour, petite visite aux vestiges d’une ancienne mine de borax où au XVIIIème siècle, une tentative d’exploitation s’est développée quelques années durant.
     
Quand les palmiers                   Ombres pas chinoises 
se protègent de la 
chaleur             
 

 

                                    Un coyote dans le désert  
Voisin du centre d’accueil, une petite station service nous permet de compléter notre plein de gasoil sachant que la suivante risque d’être éloignée d’une ou plusieurs centaines de kilomètres. Je me vois assez mal à faire du stop avec un bidon à la main sur cette route.
Sortis de ce qui à dû être un véritable enfer pour ceux qui rêvaient de ruée vers l’or, la route qui serpente nous mène  dans la Sierra Nevada ne manque pas de charmes. Le soir venu c’est un parking de casino qui nous reçoit gracieusement. En gratitude, nous entrons risquer cinq dollars pour ressortir avec un gain de deux virgule quarante cinq. Au final, moins cher qu’un camping ! A notre grand étonnement, au petit matin, nous contemplons les cimes enneigées de la chaîne de montagne qui se dresse devant nous. Une vérification sur la carte indique des sommets dépassant quatre mille mètres, pas étonnant d’y trouver de la neige fraiche. Néanmoins, à quarante huit heures de la fournaise de la Vallée de la Mort, tu t’étonnes un peu.
Faisant du nord aujourd’hui, un bourg anonyme nous accorde une nuit tranquille sur le parking d’une aire de jeux d’enfants. Le guide du routard fait mention à quelques milles d’ici d’une ville fantôme quelque part dans les montagnes. Ville champignon et prospère fin XVIIIème début XIXème quand un aventurier original découvrit de l’or à Bodie. Difficile d’en garder le secret, en quelques années, Bodie devient la deuxième ville de Californie après San Francisco. Epuisement du filon, incendie, hivers rigoureux à deux mille quatre cents mètres, la désertion ne se fit pas attendre. Aujourd’hui, une interminable route étroite suivie de plusieurs kilomètres de mauvaise piste permettent d’atteindre tout ce que les derniers habitants ont abandonné sur place et maintenant conservé en l’état au titre de la mémoire.
         
                             
Bodie, la ville fantôme des chercheurs d’or
 
Maisons de bois, saloon d’époque, vitrine garnie, banque en ruine, hôtel piteux et habitations hétéroclites s’alignent mal de chaque coté des rues poussiéreuses. Aux fenêtres salies, on peut observer table et chaises bancales, fauteuil destroyé, chandail et vieil imper pendu attendant leurs propriétaires. L’ambiance bizarre laisse penser qu’un pionnier va surgir au coin de la rue. En arrière d’une pompe à essence d’époque, pièces détachées, carcasses de voiture, wagonnets jonchent les herbes folles. Un bâtiment transformé en musée abrite un bric à brac d’objets divers récupérés sur place. Site vaste et interressant, nous y flânons la matinée.
  
                                    Tout est resté en place   

                   
                Station service                 Une fourmi de trois centimètres !
       
 
Au retour, au premier kilomètre de piste, je bloque net, un petit quelque chose qui crapahute sur le sol m’interpelle. Une tarentule, pensai-je. En fait c’est une fourmi, mais quelle fourmi, trois centimètre de long sur un de tour de taille ! J’imagine le campeur randonneur qui retrouve ce genre de bestiole dans son sac de couchage au milieu de la nuit ! Deux photos macros difficiles, je crains des représailles inattendues et la bêbête n’entend pas poser, elle regagne vite les fourrés.
Redescendus dans la vallée, nous nous engageons sur une route de montagne qui doit nous mener à Yosémite national park. Une barre importante des Montagnes Rocheuse est à franchir L’ascension est sérieuse et vertigineuse, de jolies vues défilent sous nos yeux. Nous remarquons qu’au-delà de trois mille mètres, la forêt perdure alors que chez nous, dans les Alpes, à ces altitudes, la végétation se réduit à l’extrême. Après une quarantaine de kilomètres d’ascension, un poste d’entrée du parc national nous stoppe. Qui dit parc national dit interdiction de dormir n’importe où. Sauf que, le ranger de service nous précise que les campings de cette route sont tous fermés à cette saison. Le plus proche est à 100 milles d’ici (env. 165km). Il est passé dix sept heures, d’ici une heure le crépuscule s’installe, il est vite réfléchi qu’il est plus sage de faire demi tour, redescendre dans la vallée et reprendre l’ascension le lendemain. Ces petites routes de haute altitudes dévoilent souvent des panoramas superbes, quel dommage de passer ici de nuit. Fait et dit, le lendemain, soleil radieux et ciel d’azur vont nous accompagner sur tout le parcours. Une neige déjà abondante sur les bas cotés nous surprend à trois mille trois cent mètres, puis une interminable descente nous conduit à l’entrée ouest de Yosémite.

             

                             Après la canicule, la neige !
 Il est bientôt dix huit heures et le bureau d’accueil nous annonce que les deux campings encore ouverts sur le site sont complets. Déconfits, prêt à reprendre la route, Françoise aperçoit dans les phares derrière les fourrés proches un ours adulte qui s’approche du parking. Impressionné par notre moteur, il s’en retourne lentement. Partout ici, est mentionnée sa présence assez nombreuse. Un panneau, photos à l’appui, invite même les automobilistes à ne pas laisser de victuailles dans leurs voitures car il arrive fréquemment que ces bestiaux aux griffes puissantes arrachent les portières s’ils ont détecté une odeur qui leur parait sympathique. A quelques secondes prés, sortant du bureau d’accueil pour rejoindre Franky, nos chemins se croisaient nuit tombante. Pas sûr d’apprécier la situation.

         
Attention, les grizzlis peuvent         700 mètres de haut pour la cascade à Yosemite    
 
ouvrir les portières des voitures !        

Au final, un peu à tâtons dans la nuit noire, nous trouverons un petit camping en sortie de parc pour passer la nuit en règle. Le lendemain, première démarche, réserver une place pour la nuit suivante au seul camping du site resté ouvert. On nous dit de nous inscrire sur une liste d’attente et revenir vers quinze heures, sans certitude d’être servi. A nouveau contrariés, nous nous rassurons en se disant qu’étant inscrits, nous avons plus de chance que les arrivants du jour. Sans trop s’éloigner, une des cascade les plus haute du monde (700m. de chute) et à portée de ballade. Yosémite est en fait une profonde et haute vallée étroite enserrée entre d’énormes massifs rocheux monolithes d’une complète nudité en leurs sommets présentant des paysages rarissimes. Au retour, repas frugal et je me présente vers quatorze heures quarante cinq. On m’indique de sortir et attendre quinze heures comme convenu…
… Pas tout seul dans ce cas…
 …Au fil du dernier quart d’heure les candidats de la liste d’attente s’amoncellent. A l’heure dite, une femme ranger nous invite à nous regrouper autour d’elle dans le sous bois. Elle nous baragouine un laïus en montrant quatre ou cinq petits cartons rouges…
… Nous ne captons pas un traitre mot tant elle enchaîne tout sont speech en apnée…!
… Dés l’appel engagé, tu comprends vite que chaque cartons rouge correspond à une place disponible. Le premier est applaudi, les suivants s’égrainent, les absents perdent leur place. Quand arrive « d’Jacky l’Ross » en dixième position, Il manque déjà deux cartons…
…T’as compris que tu as perdu la partie et la journée. Dés lors, c’en est un peu trop, nous ferons route au nord ouest et…
… bye, bye Yosémite.
     Nous quittons bientôt les Rocheuses pour la côte californienne. Sans transition, de la neige, on passe à une ambiance presque tropicale. Nous traversons une immense zone maraîchère et fruitière au climat agréable où palmiers et bananiers s’affichent dans le paysage ainsi que quelques plantations d’ananas. Nuit tranquille dans une rue d’un bourg paisible. Nous y remarquerons le lendemain une majorité de population d’origine mexicaine, d’ailleurs, publicités et enseignes arborent anglais et espagnol sans vergogne. Plus tard, une route touristique va longer la côte rocheuse de l’Océan Pacifique nous offrant ainsi de nouvelles découvertes. Il était impératif de ramener à la maison une bouteille d’eau de mer de ce lointain océan afin de compléter notre collection perso. Par ouest force sept, pas simple, pas trop envie non plus de prendre un bain forcé, l’eau est glaciale. A la cinquième crique un peu abritée, mission accomplie.
 
L’Océan Pacifique sur la côte Californienne
                Fatigue naissante, fin de l’épisode 2009 bientôt proche, il nous semble opportun de nous stationner deux jours dans un camping confortable afin de nous remettre à jours des petites corvées habituelles et débuter l’entretien général du véhicule avant l’hivernage. Le troisième jour, une bonne étape nous conduit à San Francisco. Un peu par miracle, nous trouvons un stationnement à cent mètres du mythique « Golden Gate Bridge ». Un départ de bus touristique pourvu d’audiophones multilingues nous séduit. Parcourant ainsi l’essentiel de la ville, commentaires à l’appui, nous regrettons néanmoins la brièveté des arrêts. Nous constaterons que la colline, quartier beatnik puis hippies des sixties (souviens toi, faites l’amour, ne faites pas la guerre… à méditer tout de même…) s’est bien huppée depuis cette époque.


                          Le Golden Gate Bridge à San Francisco

 
  
            Souvenir de San Francisco
   



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