Sortis de ce qui à dû être un véritable enfer pour ceux qui rêvaient de ruée vers l’or, la route qui serpente nous mène dans la Sierra Nevada ne manque pas de charmes. Le soir venu c’est un parking de casino qui nous reçoit gracieusement. En gratitude, nous entrons risquer cinq dollars pour ressortir avec un gain de deux virgule quarante cinq. Au final, moins cher qu’un camping ! A notre grand étonnement, au petit matin, nous contemplons les cimes enneigées de la chaîne de montagne qui se dresse devant nous. Une vérification sur la carte indique des sommets dépassant quatre mille mètres, pas étonnant d’y trouver de la neige fraiche. Néanmoins, à quarante huit heures de la fournaise de la Vallée de la Mort, tu t’étonnes un peu.
Faisant du nord aujourd’hui, un bourg anonyme nous accorde une nuit tranquille sur le parking d’une aire de jeux d’enfants. Le guide du routard fait mention à quelques milles d’ici d’une ville fantôme quelque part dans les montagnes. Ville champignon et prospère fin XVIIIème début XIXème quand un aventurier original découvrit de l’or à Bodie. Difficile d’en garder le secret, en quelques années, Bodie devient la deuxième ville de Californie après San Francisco. Epuisement du filon, incendie, hivers rigoureux à deux mille quatre cents mètres, la désertion ne se fit pas attendre. Aujourd’hui, une interminable route étroite suivie de plusieurs kilomètres de mauvaise piste permettent d’atteindre tout ce que les derniers habitants ont abandonné sur place et maintenant conservé en l’état au titre de la mémoire.

Bodie, la ville fantôme des chercheurs d’or Maisons de bois, saloon d’époque, vitrine garnie, banque en ruine, hôtel piteux et habitations hétéroclites s’alignent mal de chaque coté des rues poussiéreuses. Aux fenêtres salies, on peut observer table et chaises bancales, fauteuil destroyé, chandail et vieil imper pendu attendant leurs propriétaires. L’ambiance bizarre laisse penser qu’un pionnier va surgir au coin de la rue. En arrière d’une pompe à essence d’époque, pièces détachées, carcasses de voiture, wagonnets jonchent les herbes folles. Un bâtiment transformé en musée abrite un bric à brac d’objets divers récupérés sur place. Site vaste et interressant, nous y flânons la matinée.
Tout est resté en place