SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Nous profiterons de cette escale pour faire lessive courrier urgent et prendre un peu de repos. Deux jours plus tard, nous rejoignons l’autre camping proche du centre-ville qui est en fait un hôtel disposant d’un grand parking engazonné équipé de prises électriques et d’eau. Une coquette piscine entourée d’espaces verts arborés nous procure fraicheur et chants d’oiseaux à volonté.
 

 
                                     Au marché, que le boucher me pardonne !!

 Le bus « collectivo » s’arrête devant pour nous mener en ville. Nous y découvrons un marché couvert pour le moins vivant. Après les sempiternelles fripes viennent les quartiers de la viande, des fruits et légumes, poissons et des « petites bouffes sur le pouce ». Couleurs animations et senteurs te prennent d’assaut. Curieusement, la majorité des produits carnés présentés sont très frais et ont belle allure. Quasiment aucune vitrine réfrigérée tout est pendu ou posé sur des tôles pas toujours nickel. Curieusement, peu, voire pas du tout de mouches. Chaque case est surmontée d’une sorte grille de climatisation qui semble suffire à maintenir une température et une ventilation acceptable durant l’ouverture des stands. Fruits, légumes et épices sont hauts en couleurs, poissons et gambas affichent une fraicheur irréprochable sur la plus part des vieux étals.
La ville inscrite au patrimoine de l’Unesco présente des rues agréables aux multiples églises et maisons coloniales aux pastels doux. Curieusement, dans quartiers et vitrines, pères Noël emmitouflés, bonhommes de neige synthétique et sapins artificiels sont encore légion. Lors d’une courte visite d’un ancien fortin espagnol, la gardienne nous invite à inscrire notre nom et nationalité sur le registre et… surprise, sur la ligne précédente, est inscrit un couple français répondant au nom de « Rose » ! Déjà ressortis du fort, nous n’aurons pas le privilège de faire connaissance de cet éventuel lointain cousin.
 
 

 
                       Centre historique
  Agua Azul, l’eau azur… c’est un torrent proche du site Maya de Palenque. En 2012, nous avions fait escale et visité ce magnifique site et son musée. Des contraintes nous ont obligé à « zapper » Agua Azul. Aujourd’hui, nous voici donc de retour au camping Maya Bel  que nous avions tant apprécié. Situé en pleine jungle, présence de singes quasi garantie dans les grands arbres, piscine sympa, tout pour plaire au plus difficile des voyageurs. A deux à l’heure, Franky se fraye un passage sous crotons géants, palmes, bananier et hibiscus quand…
…oh surprise…
…les trois quarts du camping sont occupés par une tribu de mi beatnik mi hippies en version pure et douce, style Katmandou 1970 voir «festival de pop music, Ile de Wight même cuvée ». Vieux camion frigo français transformé, vieux skool bus US et autre combi WW d’époque émergent au milieu d’un fatras de sacs à dos, bidons, sacs d’oignons, régimes de bananes, bâches tendues,  couvertures, cordes à linge et feux de camps. Une cinquantaine de disciples vaquent, pieds nus, tenues « bien à eux », distillant fumée bizarre et musique de circonstance. Il va sans dire que le garde du camping s’arrache un peu les cheveux en nous cherchant une place convenable.


 
                                             On n'est pas seul à Maya bell

Enfin calés grâce à la complicité d’un canadien qui nous a proposé de déplacer son petit véhicule afin de nous faciliter la tâche, nous observons un moment cette faune pittoresque. Si les filles exhalent bien le vieil adage « faites l’amour, ne faites pas la guerre », l’ambiance  « traîne misère » de la plus part de cette communauté permet de penser  que leurs cieux embrumés ne les mènent guère vers le nirvana attendu. Si quelques bribes de cette philosophie peuvent me paraître intéressantes, la gestion d’un tel décalage assorti d’horizons cabossés sur  soleil noir me laissent convaincu d’une voie sans issue à terme. Malgré hamacs aux arbres et matelas dehors, la nuit sera paisible. Au matin, le garde nous propose un transport en commun pour rejoindre Agua Azul pour une poignée de pesos. Ce torrent émeraude au milieu d’une nature tropicale généreuse demeure remarquable malgré l’abondance de marchands du temple en périphérie. Nous y découvrirons même, discrètement cachée au pied d’un grand arbre notre première orchidée en fleur. Précédemment, le mini bus collectivo nous avait déposé à une superbe et généreuse cascade, elle aussi, en pleine nature exubérante.
 
  
 

  Découverte de Agua Azul


                                           Notre première orchidée sauvage de 2013
 
                  Le petit commerce du café

                Après Palenque, nous suivrons durant plusieurs jours une bonne route peu fréquentée parallèle à la frontière guatémaltèque bordée de jungle épaisse. Quelques villages isolés, nous sommes bien au fin fond du Chiapas, dernière province du sud Mexique où résident entre autre les derniers indiens Lacandons.
 
                                                    Sur la route

 A mi-chemin, un site Maya renommé mais isolé et inaccessible par la route existe. Yaxchilan se mérite semble-t-il. Déjà, se dérouter d’une quinzaine de kilomètres par un tronçon de route secondaire exécrable où tu slalomes entre arrêts et  dix à l’heure à travers nids de poules et ravinements. A la fois confiante et inquiète de trouver ou pas un bivouac satisfaisant au bout du bout, je sens bien ma douce un peu tendue. Nous savions qu’un « pseudo hôtel, le bien nommé «Escudo Jaguar » devait exister. Par contre nous savions aussi que pour rejoindre Yaxchilan le lendemain, une heure de pirogue était nécessaire sur le fleuve frontalier Usumacinta. Arrivés aux abords, un village se dessine, un écriteau sur un morceau de bois à demi brisé nous laisse penser que l’Escudo Jaguar, est proche. Effectivement, sous les grands arbres, une grande palapa (terme donné aux grandes paillottes ouvertes abritant une salle de restaurant) apparaît entourée de cabanas à louer. Un bel emplacement ombragé est disponible pour 150 pesos la nuit. Ambiance détendue, nous faisons quelques pas. On découvre les fines pirogues à moteurs amarrées aux rives boueuses du fleuve, des enfants jouent et se baignent, des singes hurleurs se font entendre à courte distance. Nous observons le manège d’une colonie de fourmis découpeuses. Celles-ci découpent les feuilles des arbres en morceaux plus gros qu’elles, qu’elles transportent dans leur nid. Ainsi, elles se nourriront de la moisissure produite… pas folle la fourmi découpeuse! Mais le hurlement rauque des singes se fait plus puissant. Une colonie s’est approchée, ils jouent les acrobates au-dessus de nos têtes. Les hurlements des mâles sont horribles. Pas farouches, il est temps d ‘en tirer quelques portraits de famille.

 




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