Quelques centaines de kilomètres vers le sud nous conduisent à La Paz, capitale de la Basse Californie. On y retrouve grand magasins pour refaire la cambuse et petite ville balnéaire coquette. Néanmoins, le dimanche après midi, l’activité du centre est réduite.
L’absence des RV Park mentionnés sur les guides nous poussent à Playa Tecolote, superbe plage à une vingtaine de bornes de la ville. Accueillis par les reliquats de vents violents du large, le sable vole à nouveau de partout et le vacarme des rouleaux nous incite à nous installer à une centaine de mètres en retrait du rivage. Fin de week-end ainsi que d’une brève période de congés, un intense défilé de pick up et quads pétaradant en tout genre et à déplorer. Le soir venu, chacun rentrera chez soi, le vent aussi et un début de quiétude apparaît…
… Un coyote insolent passe.
L’immense plage de Tecolote
La playa El Coyote Les raies volantes Au lever du jour, sérénité absolue, on se réconcilie avec ce lieu féerique. A marée basse nous parcourons l’immense plage immaculée, Françoise ramassera une moisson de jolis coquillages. Les quelques guinguettes situées à l’entrée s’acharnent à ramasser les monticules d’algues que la tempête à déposé devant leur plage.
Insidieusement, les jours passent. Les trente jours de notre contrat d’assurance mexicain s’égrainent. Nous hésitons à descendre à l’extrémité de la péninsule. Les renseignements que nous en avons décrivent une zone hyper surfaite, dévolue au roi US dollar. Au regard des petits paradis découverts ces derniers jours, il est permis de penser que semblables lieux sont encore à dénicher. Dés lors, proche de La Paz, il nous paraît opportun de chercher une agence de notre compagnie d’assurance GMP afin de demander une prolongation du contrat pour quelques semaines. Galoper à bride abattue pour visiter le littoral du sud, avaler les mille trois cent kilomètres du retour à la frontière iraient à l’inverse de la philosophie du bord. Dix sept heures, porte close à notre arrivée à l’agence. C’est le parking gardé du Yacht-club qui nous ouvre ses portes pour une nuit sécurisée. Nous ne résisterons pas à l’appel des sirènes d’une accueillante terrasse de restaurant sur les quais. Le change des pesos mexicains aidant, une généreuse parillada de poissons et fruits de mer nous est servie.
Le lendemain, retour à l’assureur.
Fiasco.
Reçus par une jeune « chichinette », sac à main sur le bureau, plus préoccupée par son esthétique que par notre affaire, elle refuse tout compromis, prétextant de nous présenter le 28 avril, dernier jour du contrat d’origine. Pour envisager une prolongation.
Où serons-nous le 28 avril ?
Certainement bien loin de La Paz.
Devant la situation, nous lui demandons un listing des agences GMP de Basse Californie afin que, le moment venu, sur la route, nous puissions prolonger notre contrat.
La taupe refuse tout net.
Nous perdons ainsi bonne humeur et courtoisie pour saluer sèchement et claquer la porte.
Ce sera l’office du tourisme qui va s’investir sans compter pour nous trouver un assureur acceptant notre demande. Rendez vous est pris à une agence concurrente à quatorze heures. Accueil chaleureux, Diego Corona va tout faire pour nous satisfaire malgré les écueils rencontrés. Les programmes informatiques et notre situation hors norme semble ne pas faire bon ménage. Fort ennuyé, Diégo explique que notre contrat doit être transmis à la direction. Une incompatibilité technique l’interdit. Ce ne sera que le lendemain que notre contrat sera disponible après une dernière crise de l’imprimante. La bienveillance, la gentillesse et la courtoisie de Diego nous feront oublier tout les petites misères rencontrées.
Contrat valide jusqu’au dix sept mai, tout stress oublié, direction les rivages sud de la mer de Cortés. El Sueno, profonde baie protégée au sable blanc est atteinte vers seize heures par une route secondaire asphaltée prolongée d’une piste acceptable sur les derniers kilomètres. Quelques barques de pêche sont tirées à terre, un beau resto à la structure traditionnelle en bois ligaturé couverte de palmes semble endormi. Plusieurs bateaux se balancent au mouillage. Installé à même ce petit paradis, notre attention est attirée par des claquements d’eau de mer à bonne distance. Aux jumelles, nous constatons la présence d’un banc de raies volantes. Claude et Alain nous avaient parlé de ces énormes raies qui pour se libérer de parasites réalisent des sauts de plusieurs mètres avant de retomber lourdement. Spectacle rare et étonnant, caméscope et appareils photo sont mis en batterie. Très éloigné, nos clichés resteront malheureusement d’une piètre qualité. Aux aurores, quelques pick up vont apparaitre. Pêcheurs locaux mais aussi petite activité de charter pour américains fortunés, passionnés de pêche en mer réveillent les lieux. A leur retour, nombre de superbes prises sont nettoyées à même la plage. Les pélicans ne ratent pas pareil occasion de nourriture facile et participe ainsi au nettoyage de l’endroit.
Partant du principe qu’aux Etats Unis, les restaurants à quatre vingt quinze pour cent fast-food ne nous ressemblent pas, ce midi, nous dégustons quelques tacos aux gambas pour une poignée de pesos. Sous les palmes de la terrasse, une connexion internet nous permet de prendre des nouvelles du pays et régler les quelques affaires courantes.
Belle escale à El Sueno