SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
 Internet nous avait permis de suivre les aventures de Claude et Alain, baroudeurs chevronnés venant d’Amérique du sud à bord de leur camping car. Eux, montant vers le nord, nous, descendant vers le sud, nos routes avaient toutes les chances de se croiser. Un message nous apprend qu’ils nous attendent à Playa Sentispak distant d’une cinquantaine de kilomètres. Nous les retrouvons avec grand plaisir en début d’après midi. Bivouac de rêve à même la plage, Franky à vingt mètre de l’eau, sable blanc, eau turquoise à 23°. Equipages canadiens et américains ponctuent le lieu. Coût du stationnement : 80 pesos (env. 5,00€), c’est mieux qu’à Los Angeles !
   
                Petit paradis de Sentispak à la rencontre de compatriotes français


  
                                       Petit paradis de Sentispak  




  
                                           Les huitres sur les palétuviers

Nous passons quelques soirées agréables ensemble à Sentispak puis sur la plage suivante tout aussi sauvage et nature. Nous y découvrons nos premiers palétuviers aux racines couvertes d’huitres et Françoise recherchera de jolis coquillages pour nos petits enfants restés si loin d’ici.

 
                                      Plage suivante le lendemain
 
Une balade nous fait découvrir une bande de joyeux pélicans occupés à la toilette sur les rochers proches du rivage. En arrière, au dessus des  cactus, planent  de nombreux urubus, rapaces à la tête rouge de la famille des condors. Leurs sinistres silhouettes aussi  nombreuses impressionnent.

  

        
                                                                        Les sinistres urubus 

                Agréable soirée crêpes le premier jour, puis, soirées gambas le lendemain. Gambas achetés au pêcheur sur la plage en matinée. Alain nous passe quelques unes de leurs superbes vidéos tournées lors d’un impressionnant tour d’Afrique ainsi que d’un raid de plusieurs semaines en 4x4 autour du Sahara. La qualité des tournages mérite le respect. Après échange de renseignements divers, Claude et Alain se dirigent vers l’Ouest Américain puis l’Alaska, nous leur souhaitons bon voyage et poursuivons à notre rythme vers le sud.
                 
   
                Avec Claude & Alain                                      la toilette des pélicans  

                Une mauvaise route va nous conduire à Puerto Lopez Matéo, lieu d’observation des baleines grises qui, en provenance de la mer de Béring en Alaska, sont venues mettre bas dans une lagune chaude et protégée. Un vent de tempête souffle depuis notre approche, le sable traverse la route et envahit le village. Sur place, ambiance bien tristounette, cahutes, boutiques, bureaux d’accueil fermés, parking désert. L’estrade d’observation sur la mer est glaciale. Repéré lors de notre passage en ville, un pick up nous a suivit. Un homme nous propose de nous emmener voir les baleines. Observables de décembre à  mars, nous sommes le 15 avril et comprenons bien vite qu’elles se raréfient sérieusement depuis plusieurs jours. Emmitouflés jusqu’aux oreilles, nous en observerons quelques plongeons spectaculaires depuis l’estrade et reviendrons le lendemain en espérant une accalmie. Le poste de police au centre du village nous offre un parking sécurisé pour une nuit tranquille. Le pilote de la barque avait proposé de se présenter le lendemain matin. L’embarcadère toujours aussi désert. Repéré à nouveau durant notre approche, le pick up arrive dans l’instant. Au final, nous déclinons l’offre, un vent d’enfer fait voler les crêtes des vagues. Tout comme nous, caméra et appareils numériques risquent de ne pas apprécier. Les barques découvertes ne présentent aucunes protections contre les déferlements embruns inévitables par ce temps.  A noter que nous avons déjà observé des baleines à plusieurs reprises, notamment en navigation puis plus tard sur les rives du St Laurent au Canada. Météo exécrable sur la côte pacifique, il nous tarde de rejoindre la côte Est sur la douce mer de Cortés.
 
     
    El Sombrero !                  Vertèbres de baleines      Noix de cocos à… 20 mètres de haut ! 
Quelques centaines de kilomètres vers le sud nous conduisent à La Paz, capitale de la Basse Californie. On y retrouve grand magasins pour refaire la cambuse et petite ville balnéaire coquette. Néanmoins, le dimanche après midi, l’activité du centre est réduite.
                                    
L’absence des RV Park mentionnés sur les guides nous poussent à Playa Tecolote, superbe plage à une vingtaine de bornes de la ville. Accueillis par les reliquats de vents violents du large, le sable vole à nouveau de partout et le vacarme des rouleaux nous incite à nous installer à une centaine de mètres en retrait du rivage. Fin de week-end ainsi que d’une brève période de congés, un intense défilé de pick up et quads pétaradant en tout genre et à déplorer. Le soir venu, chacun rentrera chez soi, le vent aussi et un début de quiétude apparaît…
… Un coyote insolent passe.

                                     L’immense plage de Tecolote
 
  
                    La playa El Coyote                                       Les raies volantes         
Au lever du jour, sérénité absolue, on se réconcilie avec ce lieu féerique. A marée basse nous parcourons l’immense plage immaculée, Françoise ramassera une moisson de jolis coquillages. Les quelques guinguettes situées à l’entrée s’acharnent à ramasser les monticules d’algues que la tempête à déposé devant leur plage.
               Insidieusement, les jours passent. Les trente jours de notre contrat d’assurance mexicain s’égrainent. Nous hésitons à descendre à l’extrémité de la péninsule. Les renseignements que nous en avons décrivent une zone hyper surfaite, dévolue au roi US dollar. Au regard des petits paradis découverts ces derniers jours, il est permis de penser que semblables lieux sont encore à dénicher. Dés lors, proche de La Paz, il nous paraît opportun de chercher une agence de notre compagnie d’assurance GMP afin de demander une prolongation du contrat pour quelques semaines. Galoper à bride abattue pour visiter le littoral du sud, avaler les mille trois cent kilomètres du retour à la frontière iraient à l’inverse de la philosophie du bord. Dix sept heures, porte close à notre arrivée à l’agence. C’est le parking gardé du Yacht-club qui nous ouvre ses portes pour une nuit sécurisée. Nous ne résisterons pas à l’appel des sirènes d’une accueillante terrasse de restaurant sur les quais. Le change des pesos mexicains aidant, une généreuse parillada de poissons et fruits de mer nous est servie.
Le lendemain, retour à l’assureur.
Fiasco.
Reçus par une jeune « chichinette », sac à main sur le bureau, plus préoccupée par son esthétique que par notre affaire, elle refuse tout compromis, prétextant de nous présenter le 28 avril, dernier jour du contrat d’origine. Pour envisager une prolongation.
Où serons-nous le 28 avril ?
Certainement bien loin de La Paz.
Devant la situation, nous lui demandons un listing des agences GMP de Basse Californie afin que, le moment venu, sur la route, nous puissions prolonger notre contrat.
La taupe refuse tout net.
Nous perdons ainsi bonne humeur et courtoisie pour saluer sèchement et claquer la porte.
Ce sera l’office du tourisme qui va s’investir sans compter pour nous trouver un assureur acceptant notre demande. Rendez vous est pris à une agence concurrente à quatorze heures. Accueil chaleureux, Diego Corona va tout faire pour nous satisfaire malgré les écueils rencontrés. Les programmes informatiques et notre situation hors norme semble ne pas faire bon ménage. Fort ennuyé, Diégo explique que notre contrat doit être transmis à la direction. Une incompatibilité technique l’interdit. Ce ne sera que le lendemain que notre contrat sera disponible après une dernière crise de l’imprimante. La bienveillance, la gentillesse et la courtoisie de Diego nous feront oublier tout les petites misères rencontrées.
               Contrat valide jusqu’au dix sept mai, tout stress oublié, direction les rivages sud de la mer de Cortés. El Sueno, profonde baie protégée au sable blanc est atteinte vers seize heures par une route secondaire asphaltée prolongée d’une piste acceptable sur les derniers kilomètres. Quelques barques de pêche sont tirées à terre, un beau resto à la structure traditionnelle en bois ligaturé couverte de palmes semble endormi. Plusieurs bateaux se balancent au mouillage. Installé à même ce petit paradis, notre attention est attirée par des claquements d’eau de mer à bonne distance. Aux jumelles, nous constatons la présence d’un banc de raies volantes. Claude et Alain nous avaient parlé de ces énormes raies qui pour se libérer de parasites réalisent des sauts de plusieurs mètres avant de retomber lourdement. Spectacle rare et étonnant, caméscope et appareils photo sont mis en batterie. Très éloigné, nos clichés resteront malheureusement d’une piètre qualité. Aux aurores, quelques pick up vont apparaitre. Pêcheurs locaux mais aussi petite activité de charter pour américains fortunés, passionnés de pêche en mer réveillent les lieux. A leur retour, nombre de superbes prises sont nettoyées à même la plage. Les pélicans ne ratent pas pareil occasion de nourriture facile et participe ainsi au nettoyage de l’endroit.
Partant du principe qu’aux Etats Unis, les restaurants à quatre vingt quinze pour cent fast-food  ne nous ressemblent pas, ce midi, nous dégustons quelques tacos aux gambas pour une poignée de pesos.  Sous les palmes de la terrasse, une connexion internet nous permet de prendre des nouvelles du pays et régler les quelques affaires courantes.  
  
                                              Belle escale à El Sueno
 

 
      Les raies volantes à El Sueno                                 Tacos camarons (aux crevettes)


Il est mentionné que l’endroit est un site de reproduction des tortues marines. Renseignements pris auprès des pêcheurs, l’événement n’a lieu qu’en juillet. Nous ne prendrons pas rendez vous ! L’après midi nous parcourons l’immense plage immaculée. A l’extrémité nord apparait derrière  dunes et palmes un petit complexe hôtelier de luxe quasi désert bien intégré au paysage. Architecture traditionnelle aussi, bois ligaturés, toits de palmes, pas de démesure outrageuse, l’ensemble est harmonieux. Un bémol toutefois. La présence en arrière d’un terrain de golf au gazon parfaitement entretenu. Un puissant sentiment de révolte nous envahit lors de pareils constats. Quel incohérence que de s’entêter à faire pousser du gazon dans le désert pour le plaisir décalé de quelques élites du grand voisin yankee.
               Peu éloignée, nous atteignons Los Barrilles, agréable petite citée côtière. Un camping à la végétation luxuriante nous permet vidange, plein d’eau lessive et bonne connexion internet. Un secteur du camping est dédié à des installations longues durées. De superbes installations en dur aux toits de palmes emprisonnent d’immenses caravanes américaines. Palmiers, cocotiers, bananiers, manguiers et  bougainvilliers distillent ombre et fraicheur à profusion. 
Courrier à poster, plan du petit bourg en main, nous partons à la recherche du bureau de poste. Seule la rue principale est goudronnée. Les voies secondaires sont vaguement tracées entre les habitations rudimentaires, Absence de nom de rues, difficile de se repérer vraiment. Nous demanderons par deux fois notre chemin, confirmation faite que nous sommes proches, plus d’habitations, la piste monte à travers la pampa…
…Nous doutons un moment…
…Un vague baraquement apparaît au milieu d’épaves diverses notamment celle d’un petit avion crashé là. C’est le bâtiment de l’administration locale et du bureau de police. Aucune mention ne relate un service postal. Un policier nous accompagne derrière le baraquement et nous indique l’entrée et la boite aux lettres aussi rouillée que poussiéreuse. Porte close, au travers de la vitre on devine une vague salle vide, deux tables, un ancestral ordinateur et de vieux dossiers entassés. Les guides mentionnent le fonctionnement désuet de la poste mexicaine. Au regard du bureau de Los Barrilles, rien de bien étonnant. Nous éviterons donc de confier notre courrier contenant des chèques pour certains tant qu’un bureau plus sérieux n’est pas en vue.
Comme souvent, le coût du camping nous incite à trouver un bivouac plus économique. La « Playa Northe » en bordure de mer présente un RV park plus modeste sans fioritures. La petite construction de l’accueil est inachevée, ni portes ni fenêtres mais curieusement, venue de nulle part, une excellente connexion internet. Seules deux ou trois emplacements sont occupés, un deuxième camping car viendra nous tenir compagnie pour la nuit. Un couple américano-suisse avec deux enfants sont en goguette pour quelques semaines en véhicule de location et prévoient un tour du monde en 2012. Beau projet familial.
  
     Surprise d’une connexion à playa Northe               Les iguanes font leurs apparitions

Installés pour un peu d’ombre, le pare brise dans les branches du seul arbre de l’emplacement, de multiples gazouillis d’oiseaux colorés agrémentent l’endroit. Certains curieux s’acharnent sur nos essuies glaces quand d’autres se surprennent dans nos rétroviseurs. Ici, la diversité ornithologique est intéressante.
  
                 Famille des mésanges, l’Auripare Verdin fera le pitre sur nos rétros.

 

             Le grand Géo coucou                                         et le petit  colibri

 
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