Le lendemain, quittant la mer et la foule du week-end, nous roulons vers le nord par plusieurs kilomètres de ponts de béton en voie d’achèvement. De nombreux chantiers titanesques, à l’échelle du pays, sont encore en cours suite au désastre du dernier cyclone Katerina d’août 2005. Travaux que nous retrouvons proche d’un petit camping aux abords de la Nouvelle Orléans. Digues, tranchées et bassins de rétention transforment le paysage pour la sécurité de la ville située pour partie sous le niveau du fleuve. De fait, nous découvrons les bayous proches du camping asséchés, faune et flore sont défuntes, tout est tari, épuisé et mort. Assurément, s’il en va de la survie des habitants, nous dirons que c’est un mal pour un bien.
Visiter les grandes mégapoles en toute sécurité reste toujours un souci. Le prédateur le plus redouté demeure… l’homme. Plan détaillé de la Nouvelle Orléans aux mains du copilote, nous tentons une approche du centre par un casino géant disposant sur le papier d’une grande surface de parking. Souvent les bienvenus dans ces établissements, les camping-cars disposent de places de parking spécifiques. Sauf qu’ici, les parkings, pour géants qu’ils soient sont à étages… !
… Mauvais plan…
…à travers ruelles étroites…
…si si, ça existe aux USA, notamment à la Nouvelle Orléans… !
…le hasard nous amène à traverser quelques authentiques rues aux petites maisons de bois mi créoles, mi coloniales à la grâce indéniable pour ensuite longer d’interminables docks vétustes et passer de quartiers louches à ultra modernes pour revenir au final proche du « Quarter French », le centre historique et artistique de cette ville de légende. Une rue adjacente autoriserait de stationner Franky à la journée…
…hésitation…
…on avance encore quand apparaît un écriteau « French Quarter RV resort » …
… un RV park (en français, un camping) à deux pas du centre, hyper propre, gardé, clôturé, portail à digicode et tous branchements disponibles. Le top pour l’endroit. Seul bémol, les quelques immenses RV américains rutilants, aux extensions de partout, stationnés là, laissent augurés qu’ici une carte bancaire « extra gold » reste la norme standard. Office feutré, moquette profonde et mobilier sobre, sans complexe nous demandons le prix de la nuitée…
… Ah oui…
… quand même…
…Il est vite réfléchi que si nous voulons voir un peu des nuits de la Nouvelle Orléans, c’est…
… cracher au bassinet où risquer dégradation et insécurité par méconnaissance des environs…
…quatre vingt dollars, record de Los Angeles battu !
Au final, situé à deux cent mètres du centre, nous trouverons que le jeu en vaudra la chandelle. Malgré que, renseignements pris, les rues du cimetière St Louis sont à éviter seuls de nuit. Hors, les deux cent mètres à parcourir pour sortir longent le fameux cimetière. Nous nous rassurons par le nouveau poste de police proche et par un article de notre guide favori qui prétend que le quartier déshérité voisin est en pleine mutation. Malgré tout, nous déciderons de rentrer avant la nuit noire.
Le cœur de La Nouvelle Orléans nous happe en début d’après midi. Nous sommes vite séduits par ces anciennes bâtisses aux balcons de fer forgé aux caractères mêlés d’accents créole et victorien.
Le charme de l’architecture locale dans New OrléansA cette heure, les rives du Mississippi s’active nonchalamment, un authentique vapeur à aube accoste dans un bel air de jazz de circonstance. Véritable pièce de musée, ce navire fonctionne toujours à la vapeur pour le bonheur des touristes embarqués à la journée. Sur le quai, un saxophoniste enrichit l’ambiance de quelques rythmiques…
… Ce fût un très bel instant.
Un vénérable vapeur à aubes Sur le quai, le jazzman