L’équipière préconise qu’afin d’économiser une ou deux heures de fonctionnement du frigo au gaz en attente du lendemain, une solution existe. L’idée, nous stationner sur le parking équipé de télésurveillance d’un resto, laisser le diesel tourner (comme les camions d’ici !) et y aller manger. Excellente idée, le frigo se maintiendra bien jusqu’au matin.
Cuve pleine, nous parcourons la centaine de kilomètres pour gagner l’entrée ouest du national park par la route 41. Très belle route suivie d’un cours d’eau riche en vie aquatique et bordée de forêt dense. Nous y observerons, bien plus que dans le national park, hormis la pléthore d’alligators, un foisonnement d’épiphytes de belle taille accrochés aux ramures humides envahies de lichens. Quel doit être la splendeur du spectacle de ces plantes à la saison des fleurs !
Everglade city est une petite bourgade bien proprette et sans grande prétention située à l’entrée du park. Le camping du pays voisin nous dissuade au regard du tarif annoncé. Pour quasiment tiers de prix, une petite auberge nous sert un plat de poisson et fruits de mer en nous offrant son parking pour la nuit…
…meilleur plan !
Cette partie du national park ne se visite qu’en bateau à travers palétuviers, bras de mer, bancs de sable et îlots forestiers. Prix acceptable nous embarquons avec un jeune couple allemand. S’il nous est enfin donné d’approcher de nombreuses spatules rosées que nous recherchions depuis des jours, pour le reste, peu de franches surprises.
En bateau à la découverte des timides spatules rosées Hérons divers, aigrettes et ibis blancs restent du domaine du déjà vu. Le pilote va se focaliser sur l’apparition furtive de quelques dauphins dans une eau limoneuse. Nous avons connu mieux en voilier à une époque…
…blasés ?...
…peut être un peu…
… s’il était bientôt temps de se poser, assurer l’entretien minutieux de Franky, retrouver les nôtres, soigner l’équipage et préparer un nouveau départ pour l’Amérique centrale ?
C’est à l’île de Sanibel au nord de Naples (pas celui du Vésuve !) qu’un beau camping à petit prix nous accueille pour un moment. Plan d’eau bien vivant devant nous, présence de nombreux échassiers, tortues etc., accès à la plage, volières multiples abritant perroquets et nombre d’oiseaux exotiques. Voici de quoi nous faire patienter dans l’attente de découvrir ces volatiles dans la nature généreuse de l’Amérique centrale…
Pour l’heure, nettoyage de fond en comble et polishage achevé, nous nous mettons à la recherche d’un concessionnaire pour l’échange du pare brise qui à succombé à la projection d’un caillou vicieux. L’assurance prendra en charge une bonne partie du coût. Nous procédons également à la révision du groupe électrogène fort précieux en termes d’autonomie. Installés dans un vaste camping avec piscine, spa, fitness etc. etc. à petit prix, (35 puis 20 $ /j, nous sommes hors saison en Floride) nous en profitons pour procéder à la rénovation du plafond. La moquette d’origine, peu appréciée par l’équipage est remplacée par un revêtement PVC rigide au coloris en parfaite harmonie avec l’existant. Coup de frais assuré et entretient plus aisé.
Deux petites étapes nous permettent de bénéficier à nouveau du confort exceptionnel des campings floridiens tout en bichonnant notre monture. Orlando apparaît bientôt sur l’horizon au terme de 21 000 km parcourus cette année au départ de Vancouver. Ce sont aussi quelques milliers d’images fabuleuses qui restent à jamais gravées dans nos mémoires. (Ainsi que sur disque durs car nos mémoires, plus très jeunes, sont loin de retenir les 8 à 9000 clichés annuels !)
Déjà impatient de voir naître 2012 afin de repartir trotter vers l’Amérique centrale, je feuillette consciencieusement guides et pages internet du Mexique, Belize, Guatemala, Honduras, Costa Rica, Nicaragua et Panama. Je m’interroge aussi sur l’état des routes qui nous attendent là bas et sur l’hypothèse éventuelle de vendre Franky, véritable havre de paix hyper confortable pour poursuivre dans la promiscuité d’un 4X4 à cellule. L’idée à besoin de mûrir un peu, l’équipage y va à reculons ...
…Mais ça, ce sera une autre histoire…
…SI DIEU LE VEUT !