SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Sifflements et cris divers hantent cette forêt vierge où prospèrent lianes gigantesques et épiphytes de toutes natures. Il y règne une chaleur étouffante saturée d’humidité comme pas possible mais rien n’arrête notre détermination à nous enfoncer au plus profond de cette jungle exubérante dans l’espoir d’apercevoir enfin un furtif vol d’aras rouges. Nous serons à nouveau un peu déçus par l’absence de fleurs sur la multitude d’épiphytes, broméliacées ou orchidées. Maurice, notre guide confirme que la floraison débute fin mars…
…Une passerelle rouillée enjambe un torrent…
…Un homme armé d’un zoom de paparazzi mitraille tout là-haut dans la canopée…
…Maurice nous prie de rester discrets et nous indique dans l’échancrure d’une très grosse branche moussue, entre deux gros troncs vertigineux, bien visible à travers le feuillage la présence d’un magnifique couple d’aras rouge au seuil de leur nid. Dès lors, l’adrénaline s’emballe, jumelles et appareils captivent ce nouvel instant à jamais inoubliable. Nous restons scotchés là un long moment, admiratifs des couleurs flamboyantes de ces aras libres sur fond de feuillage au vert reluisant sous l’humidité tropicale.




 
 


                                               Aras rouges de Carara 
 
                Au retour, nous reprenons la route sur seulement quelques kilomètres pour découvrir une impressionnante compagnie de crocodiles en contre-bas d’un pont. Une bonne vingtaine de monstres évoluent juste sous nos yeux, il s’agirait des plus gros crocodiles d’Amérique. En cours d’après-midi, il est décidé de revenir sur nos pas et repartir s’enfoncer nous-mêmes dans la forêt sur les traces des aras rouges. Nous retrouvons facilement le nid avec le couple qui vaque autour. Au détour du sentier, nous croiserons à nouveau une petite troupe de aras tous excités, ça chahute, ça crie et ça explose de couleurs éclatantes. Instant aussi  magique que furtif, les couleurs se noient dans l’enfer vert.
 
 


                                         Les crocos en bas du pont  
 
                Le soir venu, nécessité d’une connexion internet, on se rend à Jaco, ville balnéaire moyenne à une trentaine de kilomètres. La gendarmerie nous indique un camping. Spot de surf international, ce seront dominances de  « frime », « m’as-tu vu » et soi-disant « tendance » made in « pas d’ici ». Entrée de ville ornée d’une friche immobilière morte née, front de mer tapissé d’hôtels et rue principale surchargée de boutiques de mode, de souvenirs à prix d’or et de boites de nuits aux néons froids. Consolés tout de même, lorsque, les yeux dans un lointain proche, à la cime d’un grand arbre dénudé, nous remarquons la silhouette colorée de deux aras rouges adultes. Seul point positif que je retiendrai, ma chérie regrettera tout de même mon peu d’entrain à lécher ces vitrines sans charme. Camping lui aussi pas super sympa, orage gratiné, il est vite décidé de fuir le lendemain matin. Notre route nous fait à nouveau passer devant la forêt Carara. Réflexion faite, plusieurs de nos photos d’aras d’hier ne me satisfaisaient pas vraiment. Il est donc estimé qu’une troisième tentative serait bienvenue. Connaissant parfaitement l’endroit du nid enseigné par Maurice, nous rapporterons une nouvelle moisson d’images inédites avant de laisser en paix ces créatures mythiques de nos imaginaires de grands enfants.


                                    bel ara proche de la ville de Jaco
  La route des jours prochains nous conduit vers le centre du pays, flirtant entre « montagnes de nuages » vallées profondes et jungle originelle. La nationale construite sous la condition expresse de classer tout le territoire traversé en parc national reste un enchantement pour les découvreurs  motorisés que nous sommes. Un grand parking du restaurant Yugo avec internet et prise d’eau nous convient malgré le mouvement des camions de passage.
                A deux pas, Rain-Forest était indiqué dans nos guides. Il s’agit en fait d’un téléphérique spécialement installé à hauteur des cimes des grands arbres permettant à faible allure d’observer la forêt primaire au plus près. Un guide particulièrement compètent nous enseigne mille et une choses sur les multiples plantes et arbres. Situé en « forêt de nuages », la pluie ne cessera pas de tomber abondamment. Tu comprends mieux l’extraordinaire  exubérance de cette forêt vierge. Une ballade dans le sous-bois agrémente cette visite. Les rares fleurs, oiseaux et mammifères dans ce lieu, certes naturel et sauvage, mais plus ou moins fréquenté journellement à longueur d’année font que nous restons un peu sur notre faim au regard du prix demandé.
 
 

  
                                 2000m. d’altitude et pluie battante à Rain Forest

                Quelques jours plus tôt, nous avions parlé à David et Orlane d’un éventuel projet d’aller rejoindre sur la côte caraïbe le petit village isolé de Tortuguero inaccessible autrement que par le fleuve du même nom ou par de petit avions de brousse. Là, mangrove abondante et forêt vierge littorale  seraient abordables en canoës via un dédale de marigots riches en vie sauvage. Peu fréquenté en cette saison, l’endroit est néanmoins visité à la période de ponte des tortues de mer qui, d’ailleurs, devrait commencer bientôt. Il est convenu de se retrouver au terme de la route asphaltée à Cariari.
 
 
 
                                                  En bord de route 
 



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