Faisons confiance, et jouissons du présent. D’un sentier éloigné et abrupt, un autre imposant spécimen se présente, le dos griffé le poil ébouriffé, Francis le connait aussi pour son caractère pas facile pour ne pas dire son agressivité. Il restera calme aujourd’hui mais le vieux mâle du début disparaît. Encore quelques minutes d’observation puis Francis juge opportun de quitter la cache. A nouveau l’adrénaline s’emballe, il entrouvre la porte, inspecte, rappelle les consignes et…
…En avant, faut y aller…
…Bien groupés toujours un œil en arrière…
…La certitude qu’ils sont là, juste derrière toi à cent mètres te glace un moment et là, t’a pas envie de pipi ni d’aller aux fraises des bois !
Surtout ne pas courir, mais tu ne traines pas pour autant et si tu pouvais, tu le ferais volontiers en marche arrière avec les yeux rivés vers la zone concernée
De retour à son bureau, Francis nous parle avec passion de son métier, prétend que l’ours noir est moins dangereux que ses confrères les grizzlis du Yukon et d’Alaska. Il va mettre tout de même un sérieux bémol en présentant la liste et les circonstances de la dizaine de victimes de ces dernières années dans le Québec. Parmi elles, un pêcheur solitaire, un chasseur à l’arc…
…Eh oui, ça existe ici, des allumés qui chassent l’ours à l’arc ! C’est pur et loyal mais ce jour là, l’ours à gagné.
Moins original mais tout aussi dramatique, cette athlète championne olympique originaire du Yukon qui, pour s’entrainer à la course avait quitté sa région rapport aux grizzlis omniprésents. Elle était venue au Québec pour parfaire son entrainement dans les sentiers et pistes de Mauricie. La fâcheuse rencontre dût mal se passer, vie et carrière se sont éteintes sous les étoiles de ce monde là.
Nous remercions Francis de ne pas nous avoir montré cela avant mais prenons acte.
De retour au petit camping voisin, nous nous délectons des photos et vidéos réalisées malgré un déchet important dû aux obstructions multiples camouflant la cache.
Il est temps de faire route sur Montréal, à ranger tout, rétracter les jacks et l’extension, sauf que là, la belle mécanique s’enraye…
…La pression sur l’interrupteur ne déclenche qu’une alarme… alarmante !
Nous voici immobilisé, extension sortie, impossible de quitter les lieux. Je passerai l’après midi sous le châssis à étudier le système hydraulique vérifier tout ce qu’il m’est possible sans pour autant trouver la clé du mystère. Convaincu qu’il s’agit d’une broutille de mauvaise augure, il me revient à l’esprit ce petit diable noir à la queue fourchue qui s’invitait clandestinement aux quatre coins de Méditerranée à bord de KYF les soirs de ciel obscur. Dés lors, notices, documents et caisse d’outils sont de rigueur.
Objectif : Rentrer coûte que coûte l’extension et pouvoir rouler jusqu’au concessionnaire de Montréal.
L’ensemble du système semble en parfait état, il est donc décidé de déposer les deux gros vérins bloqués sans pour autant les déconnecter du circuit hydraulique. Ensuite les fixer solidement avec les moyens du bord au châssis pour enfin espérer rentrer l’extension à la main. Dés lors, avec cordages et cales en bois, assurer l’ensemble pour éviter sa sortie inopinée dans le premier virage à droite !
Tout ce passera bien et confirmation sera apporté qu’une simple connexion électrique défaillante en est responsable. Contrarié certes mais rassuré du bon état général de l’ensemble.
Vu d'ici? c'est chouette, mais, lancés à 100 à l'heure dans le rétro... impressionnants !Il est temps maintenant de refaire route vers la ville de Québec puis la Gaspésie, région côtière Atlantique s’étendant des rives sud de l’estuaire du St Laurent à la frontière du Nouveau Brunswick et des Etats Unis.
Mais ça, ce sera une autre histoire… ...SUITE: PAGE CANADA JUILLET 2009