SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 

…Le grand sablier du temps…
… je l’avais presque oublié celui-là. Il nous rappelle qu’à force de flâner, un retour en France se profile dans les colonnes du calendrier…
…je déteste les retours !
Deux hypothèses :
1/ Faire du nord, il reste plus de trois milles kilomètres pour atteindre Bélem, y trouver un gardiennage sérieux manière qu’au retour, nous soyons proche de cette Amazonie que nous souhaitons tenter d’appréhender à nouveau.
2/ Retour de mille cinq cent kilomètres vers chez nos fidèles amis Carlito et Rosanie où un parking sécurisé, voir même un grand garage attend notre compagnon de voyage. Garanti que l’homme fera tourner le moteur de temps à autres et assurera l’aération de l’intérieur.
Il nous paraît raisonnable d’opter pour la seconde formule en s’essayant par l’arrière-pays. Pas fanatique des plages chaque jour, nous les avons aussi à la maison. Un peu de relief et de fraicheur d’altitude ne seraient-ils pas aussi les bienvenus ? C’est donc à travers la « Mata Atlantiqua » (je rappelle : Une forêt primaire vierge de toutes interventions humaines protégée sur un massif montagneux qui frôle les deux mille mètres en arrière de la côte Atlantique) par une route en lacet dévoilant ses panoramas majestueux que nous atteignons Térésopolis. Ville moyenne enserrée dans sa vallée, bouillonnante de vie durant cette semaine sainte, période très marquée en Amérique Latine. Un camping, pleine nature, dans un vallon forestier dense, nous délivre confort et sécurité pour le week-end de Pâques. Grande piscine que nous n’utiliserons que fort peu, une gastro-entérite puissante va terrasser subitement le voyageur dans les toilettes du supermarché. Je passe sur les détails techniques, retour rapide en taxi pour vingt-quatre heures d’horreur pascale. Vidé, affaibli, mais presque debout, c’est l’équipière qui ne manque pas de prendre le relai pour trente-six heures de souffrances. Trois nuits blanches plus tard, chacun refait quelques pas autour du camping sans se risquer au-delà. Orage du jour où sous le parapluie, à proximité d’un poteau électrique à la mode locale, un éclair dantesque joue au grilloir dans une danse de Saint guy vigoureuse entre les câbles et leurs connexions rafistolées. Rentrons vite, juste après que la foudre s’abatte vingt mètres devant nous sur le lampadaire de la cantine.   Deux journées de convalescence passent avant de penser reprendre la route. Ce matin, l’ensemble de ces événements s’adoucit sous le soleil matinal, qui systématiquement, se mue en pluies tropicales chaque après-midi, le voile nocturne se dispense dès dix-huit heures. Finalement, vendredi matin, faciès moins délabré, on lève le camp. C’était sans compter sur la détermination de la prairie détrempée par les cataractes à nous retenir ici. Le gazon rustique local, d’habitude très porteur, se transforme en un infâme bourbier au passage d’une courbe peu pentue. Toute l’artillerie, calles, planches, pierres, pelle, et jacks salutaires seront mis à l’épreuve durant l’entière matinée. Nettoyage, repas, repos (on est convalescent, rappelle-toi !) nous ne roulerons que demain. L’après-midi se décline en lecture, site internet et film pour cause d’orage vigoureux. Il est dix-huit heures, il fait nuit.
               Un jour ou deux de route plus tard nous font quitter cette région pluvieuse.
 

                             Sur la route                                               
 Il nous faut à nouveau un camping avec WIFI convenable pour acheter nos billets d’avion et commencer sérieusement l’entretien annuel de notre compagnon de route. Passé plusieurs échecs, établissements disparus ou fermés, petite halte près du terrain de football d’un village modeste mais de bon augure. C’est le lendemain, enfin bien installés au camping Casaraos que nous débutons notre processus d’entretien. Sous l’ombre épaisse d’un flamboyant, entre deux rangées d’hibiscus visités par une compagnie de jolis colibris, piscine olympique et spa chauffé (trop) nous voici scotchés là pour une semaine.

 
Au Camping proche SAO PAULO

La fée du logis revoit tout de fond en comble pendant que je parfais l’étanchéité, reprend par stratification un climatiseur à la carrosserie abîmée et passe une couche de peinture à châssis sur l’ensemble des articulations de l’extension. L’ensemble se fait à mi-temps, les après-midi restent propices à la piscine et quelques balades dans la nature toute proche. Une modeste cascade en forêt assortie d’une grotte sont à portée de nu-pieds.

 


                                           Voisins & voisines
 
Six jours et des fourmis dans les pneus, nous quittons les lieux pour quelques centaines de kilomètres de routes secondaires qui nous mènent à nouveau en Mata Atlantica pour une escale sympa sur le parking d’une « lanchonette » (traduit par restaurant routier) au cœur d’une exubérante nature impénétrable hormis cette route « jaune ». Broméliacées, orchidées, hibiscus et colibris abondent, le Canon crépite parfois avec difficultés tant la végétation est dense et les sujets éloignés dans la canopée à la recherche de la lumière. Les effets de contre-jour / surexposition seront difficiles à gérer pour un photographe amateur.





  
                           Orchidées et Broméliacées à profusion
 
 
C’est au matin suivant que je stoppe net sur le bas-côté ayant aperçu une jolie orchidée dans les grands arbres…
…photos…
…zoom…
…encore un colibri…
…on rentre à bord…
… ----…
…trois pas avant le marchepied, de l’arrière, Françoise hurle…
…viens vite avec l’appareil, un serpent ! …  
…juste à mes talons, un jeune cobra corail traversant vite la route s’en était allé dans le talus, juste le temps de l’entrevoir entre deux pierres, il disparaît sous la végétation. Dommage pour le cliché manqué mais rassuré qu’il s’en soit allé ainsi car renseignement pris, il serait l’un des plus venimeux du monde !  Juste pour info, j’affiche une image prise sur internet car ses couleurs chatoyantes valent d’être vues et, peut-être pas l’occasion d’en croiser un autre qui prendrait la pose.  


                                     Belle rencontre mais…
Doucement, relief et forêt denses s’amenuisent puis des collines ondulent au gré des kilomètres de bananeraies. Etals sommaires, le long de la route, les locaux interpellent les passants. Des centaines de régimes de bananes toutes maturités confondues sont exposées assorties de conserves locales de cœurs de palmiers. Les fruits sont proposés moins d’un demi euro le kilo. Exquises, notre choix se porte sur un demi-régime de bananes roses, un bocal de cœurs de palmier et un sachet de petits cubes de bananes séchées comme gourmandises.
               A petites foulées, Franky rejoint le littoral en direction de Porto Belo, petit village de pêcheurs où l’authentique serait encore de mise

 

           Bivouac sympa à porto Belo                            Ombre pas chinoise
 
C’est la presqu’ile de Bombinhas qui nous retiendra quelques jours où s’alterneront travaux d’entretien, longues balades sur la plage et couchés de soleil majestueux. Ici, stationnés sur un isthme de la presqu’ile, s’offrent une plage sur la pleine mer à l’est et une autre à l’ouest, cette dernière, souligne une large baie protégée et calme. En fin d’après-midi, nous y ferons de longues marches en quête de « la photo » du coucher de soleil qui assouvirait nos fantasmes photographiques. Youyous en bois, modestes chalutiers, aigrettes et autres bec-croisés, demeurent les sujets de cette magie ambrée.


 

 


                                                                           Soirs



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