Fin de journée, nous marchons un peu vers la piste d’accès du Jungle-Lodge, perruches et perroquets verts conversent abondamment dans un grand manguier. Puis, un marécage loge une superbe aigrette à huppe ainsi qu’un proche jabiru peu farouche qui nous autorise quelques clichés sympa avant un envol majestueux d’une centaine de mètres.
A deux pas de notre camp de base Plus loin, nous traversons quelques habitations de planches disjointes et pourrissantes où piaillent enfants et volailles, femmes laissées pour compte vautrées sur le plastique sale de chaises « Coca-cola » hors d’âge, hommes inactifs derrière leur bière. Le fleuve grignote au gré des crues leur territoire, un beau bébé éclaire la scène. Nous passons. Le chemin s’achève bientôt par un établissement un peu semblable au nôtre sans occupant, un vieux bus décoré « jaguar » meurt d’ennui, ce sont les capibaras qui occupent les lieux. Les perruches s’occupent de consommer sans modérations les fruits murs de cet autre manguier.
Perruches et perroquets verts dans le manguierAu retour, près des casemates, les gens se groupent sur le chemin derrière deux ados visiblement alcoolisés et en désaccord marqué…
… --Françoise, tu marches derrière moi, tu ne regardes pas…
…On ne s’attarde pas, on passe notre chemin et reprenons notre piste noyée dans la verdure où nous retrouvons notre jabiru.
Rappelle-toi, 24 décembre, c’est réveillon…
Scott, jeune, un peu profil « Belmondo 2016 dans la jungle », stature plus discrète est arrivé pour quelques jours. Chapeau beige, sur blond frisé, regard franc, sourire, tenue safari, il se présente, c’est l’ami de Maria-Clara la jeune tenancière. Il s’intéresse à notre aventure et approuve. Nous les imaginons bien un jour sur les routes du monde.
Je disais donc…
…réveillon…
…ce sera buffet de tous les jours sans plus, la note festive sera un beau chapon…
…pour le lendemain midi ou chacun se débrouillera à taillader au mieux son morceau préféré.
Cependant, ce soir, Scott et Maria-Clara déboucheront à notre table une bouteille de champagne de France ! (A vrai dire un vin mousseux somme toute honorable) Nous en partagerons une coupe avec la jeune photographe professionnelle un peu seule. Mais c’est sa vie.
Un 24 décembre au Pantanal