SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Ce matin-là, une heure ou deux étaient disponibles. L’idée de notre guide fût de nous mener en lancha en amont du fleuve afin de se jeter à l’eau pour nous rafraîchir et se laisser dériver vers notre camp de base munis de bouées frites. Look « bof »assuré !  Pas ministre de sauter le premier dans ce limon, au final nos trois compatriotes et moi-même se laisserons donc flotter vers l’aval avec la recommandation un peu tardive de ne pas trop s’approcher des rives où jacinthes d’eau et branches immergées demeurent l’habitat  des caïmans qui sont tout de même légion dans le secteur.
  
Dans le fleuve Miranda
 A noter que ces fameux caïmans, pour impressionnants qu’ils soient nous apparaissent moins effarants que leurs cousins les alligators de Louisiane ou encore les crocodiles d’Amérique centrale. Bref, pour l’heure, par un mercure qui surpasse  allégrement les quarante degrés une trempette est bien appréciée.  Il va sans dire qu’il est également  apprécié de remonter sur la berge !     A noter que Maria-Clara se bataille toujours avec filtres et produits divers pour sa piscine écolo dont on ne voit toujours pas le fond.
Après-midi tranquille, juste une descente de quelques kilomètres du fleuve en authentique canoé où Françoise s’abstiendra avec raison. Au  terme, l’étroite  barre en bois  sensée servir de siège se révèlera d’un inconfort redoutable. Peu d’observations notoires hormis un vol de perruches et  quelques toucans, au final, juste une balade tranquille….
…blasés ?...
…peut être un peu, au cours d’un voyage extraordinaire d’aujourd’hui sept ans.
 
Canada ??? …non, Amérique du Sud !
Nous voici le 24 décembre 2015, alors qu’on imagine bien qu’en Europe, chacun se prépare pour le traditionnel réveillon, ici, pour l’heure, c’est lancha à moteur pour une expédition de plusieurs heures en amont sur un affluant mineur du fleuve vers une zone isolée où l’observation de jaguars est possible. Persuadés qu’à défaut de suffisamment de temps sur place, il faut beaucoup de chance pour espérer apercevoir l’emblématique félin du Pantanal. Plusieurs heures durant, jumelles en mains, discrètement, nous fouillons les rives à la recherche d’indices. Ici, plutôt savane humide que forêt, les hautes herbes ne facilitent pas l’observation. Quelques bras morts sont aussi scrutés sans succès. Passées plusieurs heures sous un soleil torride, Diégo nous débarque sur une plagette qu’il connaît pour être sans danger dit-il pour une baignade bienfaitrice…
…des caïmans ?...
…non, non, pas ici assure Diégo !
 Durant cette navigation, nous observerons bien sûr les oiseaux traditionnels du secteur, quelques singes, des iguanes verts et  nombre de caïmans tout de même pour lesquels on ne sort même plus l’appareil photos mais de jaguar, pas l’ombre. Un peu frustrés, retour au bercail.
  

  
          Belle aigrette tigre                       par + de 40° une trempette dans le rio est                                                               bienvenue
 
Iguane verte 
 Fin de journée, nous marchons un peu vers la piste d’accès du Jungle-Lodge, perruches et perroquets verts conversent abondamment dans un grand manguier. Puis, un marécage loge une superbe aigrette à huppe ainsi qu’un proche jabiru peu farouche qui nous autorise quelques clichés sympa avant un envol majestueux d’une centaine de mètres.

 

 
                                        A deux pas de notre camp de base
 Plus loin, nous traversons quelques habitations de planches disjointes et pourrissantes où piaillent enfants et volailles, femmes laissées pour compte vautrées sur le plastique sale de chaises « Coca-cola » hors d’âge, hommes inactifs derrière leur bière. Le fleuve grignote au gré des crues leur territoire, un beau bébé éclaire la scène. Nous passons. Le chemin s’achève bientôt par un établissement un peu semblable au nôtre sans occupant,  un vieux bus décoré « jaguar » meurt d’ennui, ce sont les capibaras qui occupent les lieux. Les perruches s’occupent de consommer sans modérations les fruits murs de cet autre manguier.
  
                         Perruches et perroquets verts dans le manguier
Au retour, près des casemates, les gens se groupent sur le chemin derrière deux ados visiblement alcoolisés et  en désaccord marqué… 
… --Françoise, tu marches derrière moi, tu ne regardes pas…
…On ne s’attarde pas, on passe notre chemin et reprenons notre piste noyée dans la verdure où nous retrouvons notre jabiru.
Rappelle-toi, 24 décembre, c’est réveillon…
Scott, jeune, un peu profil « Belmondo 2016 dans la jungle », stature plus discrète est arrivé pour quelques jours. Chapeau beige, sur blond frisé, regard franc, sourire, tenue safari, il se présente, c’est l’ami de Maria-Clara la jeune tenancière. Il s’intéresse à notre aventure et approuve. Nous les imaginons bien un jour sur les routes du monde. 
Je disais donc…
…réveillon…
…ce sera buffet de tous les jours sans plus, la note festive sera un beau chapon…
…pour le lendemain midi ou chacun se débrouillera à taillader au mieux son morceau préféré.
Cependant, ce soir, Scott et Maria-Clara déboucheront à notre table une bouteille de champagne de France ! (A vrai dire un vin mousseux somme toute honorable) Nous en partagerons une coupe avec la jeune photographe professionnelle un peu seule. Mais c’est sa vie.
 
                                         Un 24 décembre au Pantanal
 Notons par ailleurs que quatre nouvelles pensionnaires d’origine belge flamande  maîtrisant néanmoins le français resteront à l’écart entre copines. Tout juste quelques échanges en découvrant notre style de voyage. Touristes pressées, besoin de rien d’autre, arrivées hier, elles filent demain sur Rio. Oiseaux de passage.
N’oublions pas de noter le sapin synthétique (comment en serait-il autrement) aux décors jaguars scintillants. Un beau cadeau de Noël 2015 hors du commun qui restera dans les mémoires.
Le 25, réveil habituel avant le jour par les cris des singes hurleurs et autre bruits plus furtifs dans la nuit de la jungle. J’en profite pour quelques derniers clichés de cabrioles dans les arbres voisins avant de ranger le matériel et reprendre la route après le repas de midi. Le chapon était délicieux !

 
                                                    A bientôt
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