SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
 Laissons-les en paix, poursuivons notre chemin. Nous sommes assez stupéfaits de constater notre guide évoluer pieds nus à travers  broussailles, souches décomposées et arbres morts tout en s’orientant va-t’en savoir comment à travers ce labyrinthe végétal. Confiants, nous poursuivons, soleil déclinant à travers le feuillage quand…
...Harara…harara…harara…
…cri rauque et puissant…
…de grands aras sont dans le secteur…
…vite repérés, se révèle ce que chacun vient plus ou moins chercher ici parmi d’autres locataires du Pantanal, le fameux ara jacinthe. Un couple adulte nous observe depuis leur palme sans s’inquiéter. Plumage uni bleu roi (je dirai bleu « Gordini » ou encore « Alpine Renault » pour les nostalgiques… que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… etc.…)
…uni bleu roi dis-ais-je, avec sa petite tache au bas du bec et son œil vif cernés de jaune d’or, un modèle de pureté et d’élégance. A notre vue, ils s’échangent entre eux leurs points de vues sur les bipèdes qui sont stoppés net sous leur perchoir par un caquetage aussi  bruyant qu’expressif. Il va sans dire que c’est un grand moment et une grande satisfaction pour nous de découvrir cette espèce endémique présente ici au Pantanal situé au sud du bassin amazonien voisin. Il nous sera donné d’en observer à plusieurs reprises notamment proches de certains points d’eau. Pour la petite histoire, notons aussi que le grand ara jacinthe est la mascotte du film d’animation Rio et Rio 2 que ceux qui ont moins de vingt ans connaissent bien !
 

 


 
Le grand et rare ara jacinthe sera aperçu à plusieurs reprises
 

Le soleil tangente l’horizon végétal lorsque nous retrouvons le camion et poursuivons l’exploration. Nouvelle belle satisfaction, en lisière d’une proche prairie, un couple de jabirus vit sa vie. Espèce endémique également du Pantanal, sorte de cousin du grand marabout africain, zoom en batterie, seront visés dans la foulée quelques caïmans voisins assistés de nombreux urubus.  Charognards patients, ces urubus  attendent de  peut-être se partager les restes d’une proie des grands reptiles.
  


                Les charognards patientent, ibis et autres picorent la vase
                                                                        
                               Le jabiru, espèce emblématique du lieu

 
                                           Jabiru et spatules rosée
Une relative fraicheur accompagne dès lors un panorama flamboyant, ocres et parmes vêtissent palmes et grands arbres, la faune s’en éveille. Quinze à l’heure, un promontoire, un bras mort, sa plage, ce sont une vingtaine de caïmans alignés comme à la parade, quelques superbes spatules rosées, puis un vol majestueux d’une myriade d’aigrettes de toutes espèces à la recherche d’un logis pour la nuit dans les arbres du rivage. Nuit tombante, quelques pécaris se vautrent encore dans une mare de boue, retour au lodge rassasiés et satisfaits pour aujourd’hui
 
                 Photo ratée, mais rassemblement de caïmans peu commun

 
                              Photo ratée (2) pour une troupe de pécaris

 
                  Pas beaucoup mieux pour l’habitat des échassiers

 
                                         Fin de journée
Ce matin-là, Diego nous convie ainsi que le jeune couple madrilène  sympa à une partie de pêche sur les rives du fleuve Miranda. Piètre pêcheur, lors de nos navigations  antérieures, il est depuis longtemps admis qu’il n’y a pas d’atomes crochus entre nous et la pêche. Des milliers de milles nautiques parcourus avec des traînes diverses sophistiquées ou pas avec seulement comme palmarès des sacs plastiques divers et variés. Seule exception, en 2001 sur un promontoire rocheux tout là-haut  aux Iles Lofoten (Norvège en camping-car) où le simple fait de lancer t’assure de retirer un beau cabillaud à chaque tentative. La pêche, c’est ainsi que nous la voyons. Donc Diego…
…on veut bien mais on ne croit pas trop au miracle…
…ici donc, c’est un bambou, un hameçon fixé à un fil de pêche terminé par un fil d’acier respectable…
… respectable, car ici, c’est…
… le piranha !!!
Bien connu comme carnivore peu recommandable, dans un premier temps, chaque morceau de viande est goulument consommé sans succès pour le pêcheur…
… Une certitude, ils sont là…
…et hop, un, puis un autre, puis encore un, chacun en sera de sa petite fierté avec son carnassier à décrocher de l’hameçon.
 C’est la mâchoire qui impressionne !   Une dentition redoutable aussi impressionnante que dissuasive. Tu y laisses le doigt à coup sûr, Diégo a bien compris que ces pêcheurs du dimanche sont en danger, toujours pieds nus, il apportera sa technique à notre secours et mieux encore, il nous fera rôtir nos prises pour le repas de midi. On peut aujourd’hui témoigner que la chair du piranha est absolument délicieuse. Même l’équipière, particulièrement sélective dans ses variétés de poissons habituels à apprécié.

  



 
                                 Pêche et dégustation du piranha



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