SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
A noter, sur notre RV Park la présence du même camping car que Franky. Même couleurs, même modèle, même millésime, son frère jumeau.
                Contents de poursuivre le voyage, nous rejoignons la dernière grande ville de Colombie Britannique du nord, Whitehorse en début d’après midi. Ville créée à l’origine de la ruée vers l’or, elle s’est développée suite à l’exploitation de minerais de plomb et d’argent. Une compagnie de transport avait instauré une flottille de navires à roue à aube à faible tirant d’eau afin de transporter les matières premières sur le vigoureux Yukon. Chauffée au bois, la machine démesurée était gourmande, des dépôts de bois jalonnaient le parcourt. Pour le franchissement des rapides, un ingénieux système de palans et câbles reliés aux rives aidait aux passages les plus difficiles. Une sérieuse maîtrise était nécessaire aux capitaines de l’époque pour mener leur cargaison à bon port. Le grand fleuve étant la seule voie d’accès à la région, c’est une trentaine d’unité de ce type et une myriade de plus modestes qui sillonnaient le secteur à la grande époque.  Le dernier de ces navires étonnants transformé en musée prône sur la rive du grand fleuve aux cotés du « visitor-center ». Une visite commentée en français est disponible le lendemain, nous ne manquerons pas cette occasion.
                          
                        LE KLONDIKE
   
         Le mythique Yukon                                      La roue à aube du Klondike
Pour l’heure, une hôtesse d’accueil francophone de l’office du tourisme nous installe dans une salle de projection du centre et nous projette une superbe vidéo sur la région du Yukon. Soleil radieux, une balade le long du grand fleuve est bien plaisante, des jeux d’eaux sont pris d’assaut par les enfants qui ne manquent pas une miette du bref été local. Le soir venu, installés au parking « Wal-Mart », quelle n’est pas notre surprise d’apercevoir arriver sur le parking un petit camping car français. A peine stationné, je brandis devant leur pare brise un drapeau français. Sourires immédiats et bonheur de rencontrer Bruno, Odile, et leur adorable fille Alice de dix ans. Un peu « galopeurs », partis d’Halifax début juin, ils ont déjà vingt mille kilomètres au compteur contre quatre mille pour nous ! Projet voisin du nôtre, partis pour une durée indéterminée avec l’idée de découvrir le monde, à commencer par les deux continents américains et si tout va bien, rentrer en bouclant un tour du monde. Installés à bord de Franky, les palabres vont nous mener à une heure du matin sans nous en rendre compte, sachant qu’à cette latitude, il fait encore jour à cette saison. On espère les retrouver sur la route, sans trop y croire malgré tout, nos vitesses de croisière différent un peu trop.
                Le lendemain, comme convenu, nous effectuons la visite du bateau à aubes, notre guide québécoise connait bien sont sujet, nous apprécions ses commentaires précis et sa compétence.
                Quelques jours plus tôt, par le biais de  http://voyageforum.com j’avais lancé un message à destination des éventuels voyageurs francophones qui se trouveraient sur la route de l’Alaska cet été. Ceci, afin que, si nos routes se croisaient, pourquoi ne pas se rencontrer et passer quelques moments agréables ensemble ?
C’est ainsi que Luc, québécois, à Whitehorse pour son travail, avait répondu ainsi : « En passant par Whitehorse, appelez-moi, je vous invite pour un bon souper ». Expression typiquement québécoise, nous avions pris bonne note. Vers dix sept heures trente, nous rencontrons Luc, la cinquantaine avec ses amis au pub de son quartier avant qu’il nous convie à rejoindre son domicile pour passer à table. Repas soigné, vin californien, ambiance super agréable. Luc et son ami Paul nous confirme les stratégies à tenir en présence des ours notamment en Alaska où les grizzlis abondent. Chantal, une jeune fille, agréable québécoise, ici aussi pour son travail partage ce souper.
                         
                          Chantal, les auteurs, Luc et Paul à Whitehorse
     Il est temps de reprendre la route vers le nord, quitter la Colombie Britannique pour entrer au Yukon.
                  
                                                            Bienvenue au Yukon

 La frontière de l’Alaska s’approche jour après jours. Les kilomètres défilent toujours au travers de ces forêts interminables…
… Stooop ! hurle mon copilote,
… ???!!!...
_ Là bas, à gauche, un ours noir…
…Sans circulation, je bloque net, Une belle bête que cet ours qui gambade furtivement  à une trentaine de mètres entre fourrés et arbres abattus. Photo médiocre, il s’éloigne sans attendre. L’événement du jour, c’est trois kilomètres plus tard, même scène à droite de la route, à seulement dix mètre. Un gros mâle s’acharne sur une vieille souche sans se préoccuper de son environnement. Stationnés sur le bas côté, fenêtre de chambre entre ouverte, Françoise, appareil et caméscope au poing à tout loisir d’immortaliser la scène avec soins. Passé un moment, l’ours abandonne son vieux tronc et progresse le long du talus le museau au ras du sol à la recherche de sa nourriture. Nullement impressionné par la présence de Franky, au pas, nous l’accompagnons plusieurs minutes. Il est maintenant à moins de dix mètres et avons tout loisir d’en observer sa respectable stature. Animal énorme, mâchoire impressionnante, sa force colossale ne laisse pas d’équivoque, mieux vaut ne pas contrarier sa course lors d’une rencontre dans la nature. Au terme, nous le laisserons vivre sa vie sans qu’il ne s’enfuie. C’est ainsi que nous apprécions au plus haut niveau ces observations d’animaux, en nous retirant de notre plein gré sans attendre de troubler, autant que faire se peut, la vie de nos hôtes.  


                       
                                 Un ours noir adulte en bordure de route

Passé Whitehorse, les localités se raréfient encore davantage et la qualité de la route se dégrade sérieusement. Les cent derniers kilomètres au nord du Yukon vont être exécrables. Un macadam défoncé, des dénivelés de plusieurs dizaines de centimètres sont à négocier sans cesse. Nous roulons parfois complètement à gauche par nécessité, la moyenne tombe à vingt cinq à l’heure et on s’inquiète pour la suite du périple se voyant assez mal à faire les prochains trois ou quatre milles kilomètres ainsi.
L’approche d’une frontière inconnue mêle toujours excitation et crainte du douanier zélé qui, piqué d’une fervente ardeur se prendrait de fouiller partout. Précautionneusement, mon équipière  a veillé à utiliser au mieux tous les produits frais du frigo et les réserves jusqu’à la dernière patate. C’est ainsi qu’œufs dur, omelette et pommes de terre en salade se sont renouvelées aux menus un peu plus que d’ordinaire. Une prière est accordée au bégonia et au kalankoé du bord. Il se dit que viandes, charcuteries, produits laitiers, fruits et légumes et plantes vivantes sont systématiquement confisqués aux frontières états-uniennes. Nos deux précédents en 2009 on démontré l’inverse mais aujourd’hui ?
Au détour d’une longue courbe, la route  défoncée se pare de panneaux routiers inhabituels, des bâtiments austères au milieu de nulle part ; le poste canadien est atteint. Personne en vue, la route des sortants nous détourne des installations, visiblement, les canadiens se moquent de notre sortie de leur territoire. S’en suit un no-mans-land d’une vingtaine d’encore mauvais kilomètres avant qu’apparaisse la bannière étoilée tant attendue.
Stop de rigueur, au signal, Franky s’approche au pas.
Au « Hy » du douanier, je réponds un respectueux « bonjour monsieur ».
 Passeport, papiers du véhicule, etc. …
… Il s’étonne de voir deux français dans un véhicule canadien. Je lui déplie notre carte du monde où est tracé l’intégralité du parcourt à venir. Admiratif et décoincé, il appelle son collègue et nous souhaite bon voyage !
Ok et merci beaucoup.
Nous  voici officiellement entrés en Alaska.

                                                   
            The last frontier 

              

Voyons maintenant à quoi ressemble l’état le plus étendu des Etats-Unis (trois fois la France) et le moins peuplé. Environ un million deux cent mille habitants dont la moitié demeure dans la capitale Anchorage. Déjà, travaux importants de remise en état, puis macadam impeccable à perte de vue, le confort de conduite se rétablit. Cette première journée nous conduit à un petit camping sympa, blotti au cœur d’une vallée isolée en bordure d’un lac glaciaire. L’isolement est tel qu’il nous est demandé de stocker et emporter nos ordures en fin de séjour, aucun service de voirie n’étant assuré jusqu’ici. Brûler journellement des déchets à dominance de plastique génèrerait une pollution inenvisageable dans ces régions vierges.     
L’absence de vent et le silence de ce bout du monde nous procure un plan d’eau d’un calme olympien, véritable miroir naturel, ce sont  rives sauvages et sommets enneigés qui se réfléchissent en recto-verso à perte de vue dans l’eau vierge.  L’Alaska nous accueille avec faste.

                           Un vendredi soir sur la planète bleue
    

                        Non, non, on n’est pas dans les studios d’Hollywood !

 

                     Recto-verso, ou…                                …verso uniquement ???
 
 



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