De retour au parc national, le Red Canyon facilement accessible après quelques kilomètres de route étroite de montagne comble notre curiosité journalière. La roche érodée par le torrent depuis des millénaires ne s’affiche qu’en pourpres et grenats sous les regards émerveillés des visiteurs. Un sentier aménagé autorise sa remontée jusqu’à une passerelle. Pour les plus curieux, le débit du torrent à cette saison autorise le passage de l’intérieur d’une petite partie du canyon sur le premier tronçon. Je m’y engage précautionneusement, jolis cadrages photos assurés. Néanmoins, une extrême prudence restant de mise, le torrent pouvant se fâcher sans préavis selon la météo d’altitude.
Red Canyon le bien nommé
Après ce spectacle, reprenant la petite route en bordure de rivière, deux voitures stationnées éveillent notre attention, leurs occupants ont les yeux rivés sur la berge proche. En y regardant de plus prés, en arrière d’un buisson à demi immergé, l’eau s’agite anormalement. C’est un ours énorme qui vient de franchir la route et s’engage à traverser la rivière. Seule sa tête émerge de l’eau, nous comprenons de suite avoir affaire à un mâle adulte plus que respectable. Doucement il atteindra l’autre rive puis le sous bois. L’animal est impressionnant et nous vaudra quelques clichés sympas.
Un beau spécimen qui va traverser la rivière.
A quelques centaine de mètres, passé un pont, un espace pic-nic sommaire tout juste accessible est libre en bordure du cours d’eau. L’ours rôdant de ce coté de la rivière, c’est à bord que sera pris le repas. D’ailleurs, sur la table en bois du pic-nic, un message et une photo précisent bien que des visites inopinées d’animaux sauvages sont fréquentes.
Poursuivant notre itinéraire, une grande plaine d’altitude est signalée comme étant une réserve d’un troupeau de bisons sauvages. Limitrophe avec les premiers ranchs voisins, territoire un peu limite, les responsables du parc national ont dû installer une longue clôture afin d’éviter trop d’incursions indésirables. Une piste sillonne la réserve et la encore, il nous sera donné d’observer quelques monstres solitaires puis un beau troupeau de ces bisons en bordure d’une pièce d’eau. A nouveau, nous sommes impressionnés par l’énormité de ces bovidés. Rassurés d’être à bord d’un gros véhicule, il nous est facile d’en tirer quelques portraits pour le moins expressifs. Quelques spécimens vont sans s’inquiéter traverser la chaussée devant nous.
Impressionnant troupeau de bisons sauvages au parc national des glaciers en Alberta
Le temps passant, il nous faut avancer vers l’ouest et rejoindre bientôt Vancouver afin d’essayer d’y trouver un emplacement sécurisé pour y hiverner notre véhicule vers novembre prochain. Par ailleurs, depuis l’achat de Franky, nous avions en tête qu’un contrôle général serait une bonne chose. Avant de poursuivre le passage des Montagnes Rocheuses, une vérification de l’ensemble des freins est décidée car une alerte mineure au manomètre de pression à attiré mon attention. Connaissant mal ce massif et les routes qui nous attendent, cette précaution conforte. Une étape plein nord par les plaines nous mène vite à Calgary. Date d’anniversaire du chauffeur, mon copilote m’entraîne en centre ville nous balader dans un beau parc public où officie un restaurant digne de ce nom. Chose rare sur ce continent. Table en terrasse, ambiance agréable, cuisine excellente et soignée, personnel courtois, coupes de champagne rosé américain, une belle réussite inattendue.
Jeux de miroirs aux façades de Calgary
Nous sommes bien au pays des cow-boys
Sans tarder, nous reprenons notre petit bonhomme de chemin. Pays de cow-boys, entrées de ranchs et villages affichent des images de Far-West étonnantes. Une localité un peu désuète s’attache manifestement à son passé, où pionniers, aventuriers et chercheurs d’or animaient la ville. La rue principale surprend encore par ses façades de saloon et autres « Bank » tout en vieux bois sec d’époque. Quelques vieilles carcasses de chariots, plusieurs voitures début XXème ajoutent leurs notes de nostalgie au décor ambiant. Situé sur la transcanadienne, les nouveaux cow-boys de passage n’attachent plus leur chevaux au saloon, ils garent leur Harley-Davidson chromées chevauchées aujourd’hui par ces personnages au look bien trempé.A l’occasion, nous apercevrons l’un d’eux sa Winchester à la main.
Manque plus que Kid Carson et les Dalton !
Immenses étendues, pâturages à perte de vue, quelques troupeaux de bovins s’abreuvent dans une pièce d’eau. Le paysage pourrait paraître monotone. A bien y regarder, quelques images resterons néanmoins dans les souvenirs comme cette locomotive aux couleurs de la compagnie « Canadian Pacific » annonciatrice de la côte du même nom. Aussi, aperçu furtivement quelques coyotes et ce loup majestueux, au détour d’un relief à la recherche de sa pitance quotidienne. Pas question d’une photo du redoutable prédateur, chez les loups, on ne pose pas… !
Saloon, Winchester et compagnie
Anciens chercheurs d’or et nouveaux cow-boys en Harley Un européen dans la ville
Plaines passées, le relief s’élève d’un coup, les Rocheuses réapparaissent de nouveau dans toute leur splendeur. Soleil aidant, au fil de la route, des panoramas éblouissant défilent sous nos yeux. Caméscope en continu calé sur le tableau de bord, nous pourrons ainsi, si Dieu le veut, plusieurs années après notre retour, pantoufles aux pieds revivre cette épopée jours après jours.
Somptueux spectacles à chaque virage dans les Montagnes Rocheuses
Une petite semaine de montagne, quelques cols d’altitude facilement franchis, la transcanadienne offre un passage facile. Nous laissons volontairement les parcs nationaux de Banff et Jasper qui seront sur notre route retour de l’Alaska en 2010. Déjà, les reliefs s’estompent et Vancouver annonce la côte Pacifique. Via internet, nous étions en relation avec un chantier d’hivernage de camping-cars et caravanes. Rendez vous est pris est l’affaire et vite réglée malgré un petit différent de dernière minute. Toujours une histoire de dollars ! Nous avions convenu de réserver à partir de novembre jusqu’au printemps or si nous souhaitons obtenir satisfaction pour la seule place encore disponible, le patron entend que nous payions la période d’hivernage à partir d’aujourd’hui, même si nous avons encore deux mois à voyager dans le secteur. L’endroit, la sécurité assurée par la présence de l’habitation du propriétaire et la proximité d’un aéroport international feront que nous accepterons l’offre.
Colombie Britannique
Dés lors, dégagé de ce souci, visite sommaire de Vancouver, magnifique et immense Stanley park puis immeubles de verre fumé version troisième millénaire en centre ville assez étonnants. Un peu attardés dans la mégalopole, nous rejoignons Franky au parking payant du parc où l’essuie glace gauche se trouve orné d’un papillon pas très catholique...!
… Trente dollars de contravention…!
… Nous comprenons que, pas parfaitement alignés dans les bandes blanches, nous occupons en quelque sorte quatre places ! S’il est vrai que nous occupons souvent deux places, le règlement demandé d’habitude porte sur une seule. Sauf ici ! A préciser que pour dire juste, nous étions le seul véhicule sur ce parking de cent places !