SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Les jours suivants toujours par des routes de traverse, nous approchons de « Bryce Canyon national park » après une nuit sympa dans le modeste site de Kodachrome state park. Encore un endroit riche en couleurs comme chacun l’aura compris. Impossible de repartir sans goûter à une petite rando balisée à travers monolithes phalliques, ravines torturées et falaises pourpres à l’ascension facile autorisant une vue panoramique sur l’ensemble des environs.
Photos, nous reprenons notre chemin en petites foulées vers Bryce. Situé entre deux et trois mille mètres d’altitude, un couple d’européen nous avise qu’il peut geler assez fort la nuit. Ne négligeons donc pas le plein de propane. Classé aussi « national park », le rituel du camping avec enveloppe et tirelire est de rigueur. Emplacement agréable sous une pinède, nous voici abrités du vent frisquet qui nous accueille.  Sur place en cours d’après midi, nous débutons la découverte sans tarder. En fait, camping, premières balades, parkings et autres routes d’accès se trouvent en lisière de canyon sous une forêt de pins. A cent mètres de ton stationnement, tu arrives à l’aplomb d’un paysage insoupçonné. Passé tout ce que nous avons vu les temps derniers, tu penses ne plus t’étonner vraiment d’un nouveau canyon fusse t il classé parc national…
… grave erreur…
…grave prétention…
  
                                         Bryce canyon
…viens, un jour poser ton regard sur ces milliers de dentelles, toutes en doux pastels, délicates, fines et précises, plantées là par l’artiste céleste depuis l’aube des temps. Un jardin d’Eden est à tes pieds, tout droit sorti des contes des milles et une nuit. A perte de vue, des milliers de cheminées de fées, de tours effilées de quelques châteaux imaginaires parsemés ça et là de bouquets de forêt où, le regard troublé, naïvement, tu te mets à rechercher une Blanche Neige ou certains des sept nains rentrant du travail. Tel un livre d’enfant, l’image est là, dessin parfait, couleurs vraies, détails précis, l’ensemble grandeur nature. Nous restons un moment, interloqués et muets devant l’inimaginable. Un peu les jambes coupées, je m’assois sur un vieux tronc couché là, souffle court, je sens à nouveau ma gorge se serrer par l’émotion d’une telle vision. Sentiment du privilège d’être là et vouloir pouvoir partager cela avec tous les hommes de la Terre, persuadé qu’ils en oublieraient de faire la guerre et enfin vivre tous en harmonie sur ce paradis qu’est notre belle planète…
…Proche de nous, quelques rares passants…
… A l’écart, seul, face à ce monde irréel, agenouillé, un homme mains jointes, recueilli et absent,  prie son Dieu…
…Merci à chacun de comprendre.
Et moi, assis sur ce vieil arbre mort, devant l’éternel, incapable de prononcer un mot, tel un gamin, je fonds en larmes…
…larmes de pur bonheur…
…bonheur simple d’être ici, Françoise et moi, à découvrir ensemble que notre Terre est bien un paradis, à chacun de chercher le sien, sans artifices ridicules et sans fard.  Passé un moment enlacé, nous flânons encore un peu, le couché du soleil, sans hâte, nous joue une solennelle finale dans un électrique vermillon.
Il sera temps de rentrer.

   

    
   

  
                                       C’est bien sur la Terre…
 
Nuit paisible sous la pinède. Au matin, carte topo en main, sans trop hésiter, nous entamons une longue descente dans les entrailles de ces formations fantasques. Un étroit sentier en lacets parfois vertigineux va s’immiscer dans un incroyable labyrinthe minéral tout en orangé. Parfois, la hauteur et le rapprochement des parois est tel qu’une simple ligne brisée de ciel bleu se distingue tout la haut au dessus de nos têtes, ne pas chercher à se croiser, se serait vain. Or, au sortir de ce type de défilé, nouvel émerveillement. Blottis dans ces murailles colorées, un géant du règne végétal, un immense pin Douglas rectiligne et infini s’est frayé au fil des décennies un couloir de lumière pour aller caresser les cieux de son toupet verdoyant. A quelques pas, deux ou trois autres spécimens du même calibre apportent leurs notes de singularité. La magie de ce lieu restera aussi parmi les spots les plus remarquables de ce voyage.
  
 
   
                                           Un trek de rêve 
Chemin faisant, la voie s’entrouvre progressivement pour nous conduire entre cheminées de fées et flèches minérales dressées parmi maintenant une claire forêt de ces majestueux pins Douglas. Le sentier était annoncé avec prés de mille mètres de dénivelé. Il va sans dire que jusqu’ici, en descente, tout va bien, néanmoins, arrivé un moment, il faudra bien les remonter. Nous procéderons donc en trois étapes sans forcer le rythme. D’ailleurs, les spectacles sont tels que de multiples arrêts photos ou simple émerveillement vont ponctuer cette remontée la rendant finalement fort commode. Notre pose casse croute, va s’agrémenter de la visite d’une petite troupe d’écureuils à rayures. Les plus hardis viendront chercher quelques gâteries à la main.
                                                                       Compagnons d’un moment 

                                              C’était à Bryce Canyon, un matin d’octobre.  

 
 
 

                                                     En conclusion  
 
Nous terminerons le séjour à Bryce par un dernier circuit en camping car vers les sites plus mineurs (tout étant relatif !) et plus éloignés. 

 
Page suivante   >



Créer un site
Créer un site