SOUS LES ETOILES DU MONDE
ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue
Vive 2015 sur la plage de Florianopolis Fini la fête, il s’agit maintenant de savoir où en est notre colis. Après moult messages, enfin, des infos rassurantes font état de sa livraison pour le 07 01 2015. A San José, ville voisine, nous avions remarqué une enseigne Leroy-Merlin, il est alors vite décidé d’arracher la moquette de la chambre que la fée du logis n’en finit pas de s’acharner à entretenir. Un clair parquet flottant devrait donner un coup de jeune à notre home et faciliter grandement l’entretien journalier.
Un parquet flottant tout neuf à la place de la moquette
Emoi le six janvier, notre pièce est stoppée à Sao Paulo, en attente que nous payions les taxes d’importations dans une banque locale… … On se renseigne, on apprend… …on en apprend donc de belles… …les taxes d’importation au Brésil sont bien de… …100% !... …Vicente, Éric, Didier nous en avait parlé, on espérait meilleur traitement pour un véhicule en transit. Une fois craché au bassinet, encore quelques jours et notre colis est annoncé pour le mardi 13 janvier... ...Patience...…patience, on y est presque… …En fait, ce sera le 14 vers onze heures. Dans la minute, tout le camping saura que les français ont reçu leur colis ! Un dernier contre temps pour un petit support absent et le mécanicien remonte soigneusement tout l’ensemble le 19 janvier. Au premier essai, je retrouve nos deux cent soixante-quinze étalons comme au premier jour. Ce sont de véritables pur-sang qui avalent au pas de course les reliefs environnants et Dieu sait si quelques pourcentages peu ordinaires sont présents. Forts satisfaits, nos mécanos prennent congé et nous invitent à aller payer à l’atelier de Sao-Jose dans les jours qui viennent. Belle marque de confiance ici encore. Sans perdre une demi-journée, le lendemain, direction la Police Fédérale, l’organisme qui est en charge des passeports, immigrations et prorogations des visas. Assistés par notre voisin brésilien qui nous y a conduit, liasse de documents en main, nous comprenons bien vite qu’un malaise se profile. Il en ressort qu’un problème politique récent entre le Brésil et la France mais aussi quelques autres européens aurait agacé les dirigeants du pays et en mesure de rétorsion, fini les renouvellements des visas touristiques trimestriels. En conclusion, nous obtiendrons à l’arrache trente jours de mieux. Au camping, un jeune couple polonais tourdumondiste en vélo a obtenu quatre-vingt-dix jours supplémentaires. Pas bien compris, tant mieux pour eux. Rappelons-nous simplement l’article « La décision reste à l’appréciation du fonctionnaire ». Nous n’avons dû pas séduire ce jour-là ou notre homme n’était pas dans sa bonne ! Enfin, passé aussi les multiples bricoles restées en souffrance depuis des lustres, vint le jour de quitter le camping de Lagoa de Conceiçao. Adoptés par tout le personnel et les résidents permanents, chacun nous gratifie d’un adieu sincère et cordial. Au final nous garderons un super souvenir de cette période pauvre en découvertes certes mais ô combien riche en chaleur humaine.
Petite leçon de choses si tu viens en Bolivie avec ton véhicule. Sujet : gasoil bolivien et moteurs diesel
Il est certain que si notre pompe à injection a démontré des insuffisances à un moment donné, c’est bien la qualité du gasoil bolivien qui en serait à l’origine. Soit disant filtré comme indiqué aux stations-services, celui-ci contient souvent beaucoup d’eau. Bien surveillés, nos filtres décanteurs et autres alarmes nous en avaient confirmé l’existence. Purgés et remplacés, nous pensions être ainsi quittes. Mais l’inactivité durant six mois d’un gardiennage particulièrement humide a fortement contribué à un début de détérioration interne de la pompe. Il est supposé que l’infiltration d’infimes particules d’eau prisonnières de l’intérieur ont développé une micro corrosion d’où ce manque de puissance occasionnel depuis un certain temps. Nombre de globe trotteurs motorisés font aussi état du problème qui se manifeste de différente manière sur tous types de motorisation. Nous ne pouvons que conseiller de surveiller attentivement les filtres, les changer deux fois plus souvent que conseillé et ne faire le plein que dans de grandes enseignes. Ceci dans la mesure du possible et c’est peut-être là que nous avons péché, sans trop le choix, vers Uyuni, je me souviens d’une paires de stations de campagne des plus désuètes où seul un gasoil dit « commun » était disponible. Nous en payons peut être aujourd’hui les frais. L’aventure c’est aussi cela, on ne peut pas gagner à tous les coups et il est important d’en accepter « la règle du jeu ».
Le 24 janvier 2015
Départ du camping de Lagoa Da Conceiçao Dix minutes de chauffe, salut du retentissant klaxon de route, Franky reprend sa liberté en direction de Rio do Sul, localité moyenne où nous sommes attendus chez nos amis Carlito et Rosanie. Camping-caristes brésiliens connus en Argentine revus par hasard, ici, à Lagoa. Nous avons ordre de passer à la maison. Quelques heures de route en moyenne montagne, végétation forestière tropicale, Carlito nous invite à stationner Franky en sécurité sur le parking sécurisé de son entreprise puis nous conduit à leur bel appartement du centre. Agréable soirée de retrouvailles avec défilé d’un superbe diaporama de photos de voyage où nous reconnaissons les moments passés ensemble à Salta en Argentine. Le lendemain, nous rendons visite à toute la famille où nous sommes reçus avec ferveur. Au cœur d’une campagne souriante, chez les parents de Rosanie, parmi les fleurs de la maman, nous serons invités à une traditionnelle polenta préparée avec amour servie avec volaille et porc élevés sur place. Le couple vit en quasi autarcie produisant fruits et jus, légumes, maïs et petit élevage dans un cadre plaisant et propret. Une énorme pastèque nous est remise. L’après-midi, petit goûté convivial chez le frère de Rosanie d’où nous ressortons avec trois kilos de maracuja (fruit de la passion). La tournée se termine par un petit salut de la maman de Carlito.
Accueil dans la famille de Carlito Des kilomètres d’hortensias sauvages
Impossible de s’enfuir le lendemain où on se retrouve en soirée autour de Franky au parc municipal de Rio Do Sul, nos amis en camping-car aussi et, surprise, ils ont convié Marie Lou et Leandro eux aussi rencontrés à Lagoa de Conceiçao. Grand moment festif jusque passé minuit. Visa brésilien renouvelé qu’avec parcimonie(reste trois petites semaines), Carlito nous dissuade de notre choix de rejoindre Rio de Janeiro distant de mille quatre cent kilomètres sachant qu’à défaut de trouver un gardiennage satisfaisant là-bas, nous devrons faire route inverse puisse qu’il nous propose de gardienner Franky en sécurité dans son entreprise. Par ailleurs, cette période de préparatifs du carnaval est la plus dangereuse à Rio comme à Sao Paulo. Nous voyant un peu dépité, il nous trace un circuit nature plus réaliste dans les moyennes montagnes de l’arrière-pays.
Il y aura toujours un oiseau sur notre route…
En deux jours nous voici à Gramado secteur à prédominance allemande à l’architecture bavaroise. Des coucous suisses sont même proposés aux touristes. Rues, déco, squares publics, tout ici rappelle la majorité d’immigrants allemands quittant le Reich et venus refaire leur vie loin des tumultes de la guerre. Joli camping à la WI FI chancelante, nous subirons deux jours de pluie généreuse. Imperméables, manches longues et pantalons sont de retour pour la visite de la ville. Bus touristique le lendemain, manière d’effectuer un tour d’horizon de Gramado et sa cousine Canela. Si sa cathédrale et quelques points de vue retiennent l’attention, parcs d’attractions et boutiques modernes confirment que ce n’est pas ce Brésil que nous sommes venus chercher. Le lendemain, par le bus local nous rejoindrons Canela pour une visite plus détaillée mais sans intérêt notoire hormis cette cathédrale de granit made in Deutschland. Le repas dans une guinguette au buffet à volonté, chose courante au Brésil, ne sera pas décevant et permet de tâter des spécialités locales à doses mesurées. Un musée de voiture ancienne puis son homologue version troisième millénaire présente Limousines, Lamborghini, Ferrari et autres Lotus où pour quelques billets, un tour de ville accompagné te garantit d’une frime assurée. Au musée de l’automobile, prédominance de modèles US
Nature pas très exotique autour de nous, seuls quelques papillons et oiseaux singuliers s’infiltreront dans le Canon. Etape suivante, Tuyas et son parc aquatique ; semaine et météo mitigée nous évitent la foule. Subjugués, nous le serons ici par une exposition d’œuvres monumentales en bois de pin du Paraná (Araucaria angustifolia). Arbre emblématique et protégé de la région, coupé, le cœur du tronc présente, en étoile rouge, les départs de chaque branche toutes rassemblées sur les mêmes niveaux. Ainsi, aux côtés de pièces géantes, bancs, tables et objets divers affichent un travail de finition exceptionnel aux vernis digne d’un yacht anglais. Qui plus est, de très vieux troncs au cœur désagrégé où ne subsistent que ces enracinements rouges d’anciennes branches que l’artiste va faire flamboyer sous la vitre d’une ample table de salon hors normes. Plus loin, d’énormes souches anciennes de bois exotiques divers, en position inversée se voient agrémentées d’autant de sculptures que de racines hirsutes au désordre aléatoire. En arrière, nous observerons le stock de ces vieilles souches vraisemblablement arrachées à la vase suite à la baisse de niveau d’un lac artificiel de la région qui lors de sa création a nécessité l’abattage de ces arbres centenaires puis de l’immersion des souches.
Le pin du Paraná
Remarquables œuvres d’art
Le Brésil est un pays de bois, mais aussi de pierres précieuses et semi-précieuses. Là aussi, nous resterons ébahis devant les gemmes monumentales présentées. Plusieurs spécimens d’améthystes affichent largement la tonne ! (1200 à 1400 kg pour plus de trois mètres de haut).Tu peux en ramener en souvenir, pour 19 000 R$ (env. 6500€) tu as droit à 1125 kilo d’améthyste ! Des prix respectables, certes, mais je pense au tiers du cours européen. Le comble du lieu sera cette chapelle dont l’autel est supporté par deux grosse gemmes et les murs tous tapissés d’améthystes sur trois mètres de haut, l’ensemble ouvert au public avec simplement une petite caméra de surveillance. Ici, quelques blocs de moindre qualité serviront de bordure de jardin ! Difficile à mettre dans la valise de retour !