SOUS LES ETOILES DU MONDE
                                                  ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue

 
 
Vint enfin le jour du départ pour l’exploration de ce fameux continent sud-américain. Aidés de notre précieux GPS aujourd’hui mieux maîtrisé, nous reformons notre convoi, ainsi rassurés, nous prendrons la route du sud. Environ deux mille kilomètres à vol d’oiseau sont au programme avant d’entrer en Equateur. Armée et police sont omniprésentes partout, les contrôles sont plutôt rares et se passent dans la bonne humeur. Chacun d’eux nous souhaitant la bienvenue en Colombie. D’abord en zone agricole, les premiers bivouacs manqueront un peu de charme, souvent au milieu des camions aux stations-services terreuses. Cependant, si ces hommes en armes impressionnent, nous en dormons sur nos deux oreilles.
 
                            Journellement en bord de route

                          
                                Ici, pas d’erreur, on produit des avocats !

 Bientôt, les premiers contreforts de la cordillère des Andes  se présentent. Les panoramas s’enrichissent, nous découvrons ces fameux palmiers à cire, les plus hauts du monde. En ligne de crête, quelques fois enrubannées de nuées légères ceux-ci nous  alloueront une jolie image de fin de journée.


                              Les palmiers à cire de Colombie
 
                              Palmiers à cire et pousses de bambous géants

 Les routes sont de grande qualité et, en zone montagneuse, si l’allure est parfois plus que lente rapport aux innombrables poids lourds surchargés qui rament, au fil du temps, nous nous sentons en parfaite sécurité. Il va sans dire qu’il est tout de même fort déconseillé de rouler de nuit. Les altitudes passeront de trois cent mètres à trois mille plusieurs fois par jours nous offrant ainsi des regards variés sur cette Colombie méconnue. Quelques bivouacs plus sympas s’inviteront de temps à autres, en zones touristiques. Nous préconisons les emplacements voisins d’hôtels ou de restaurants le plus souvent clos pour la nuit. Les formules de « camping  sauvage » étant reconnues même par les autochtones comme dangereux.  Souvent, dans les vallées, de petits kiosques de producteurs nous fournissent fruits tropicaux et spécialités locales à prix dérisoires. Aimant goûter un peu à tout, nous nous abstiendrons devant ce vendeur de fourmis géantes grillées proposées en petits sachets pourtant presque séduisants ! Je le regretterai un peu.
 
        Vendeur de fourmis grillées                          glissement de terrain
                                                          
                   
                                 Là, au moins t’es prévenu 

Si pour la majeure partie du temps, les routes sont parfaites,  glissements de terrain et ponts effondrés entachent parfois la situation. Dès lors, un bulldozer a dégagé terre, boue, gravas et rochers et les camions font le reste. Inutile de dire qu’à bord, en pareil cas, il convient d’assurer les portes des placards, du frigo et tout autre objet qui se sentiraient pousser des ailes. Curieusement, en fonction de l’orientation des versants et des altitudes, nous observons des variantes étonnantes dans les végétations dominantes passant de la forêt tropicale humide à une dominance de cactées et autres feuillages coriaces et permanents en zones semi -désertiques.
Précédemment, nous parcourrons une zone étrange à travers des bidonvilles gras et noirs de mazout. S’alignent ici en toute impunité des centaines de bidons de carburants de contrebande en provenance du Venezuela frontalier. Il va sans dire que nous éviterons d’y passer la nuit !

 
           Images discrète des trafiquants de carburants vénézuéliens

Au fil des jours, ce serons encore quelques escales agréables et une nature généreuse qui demanderaient à s’attarder davantage pour une meilleure observation des trésors cachés de cette région du monde. Seulement, tu ne te détaches pas facilement de ces informations négatives que te rabâche la presse internationale. Aussi, d’un commun accord, il est dit que nous ne lâchons pas cette « panaméricaine » nord-sud synonyme de sécurité. De toute façon, les routes secondaires sont quasiment inexistantes et les villages de montagnes ne sont guère reliés que par des pistes ravinées impraticables hormis chevaux et mules. Ainsi, en fin de semaine, tu vois les habitants qui se rendent dans la vallée avec leur attelage afin de se distraire un peu, parlementer aux modestes terrasses présentes  et troquer leurs productions contre des produits de première nécessité. Dés-lors, depuis tôt le matin, nous roulons huit heures par jours et nous nous mettons en quête du bivouac suivant dès seize heures. Ceux-ci étant assez rares et la nuit tombe à dix huit heures.

 
             En convois sur la route, les bisontins, Franky et Roberto (ph. David Auer)
 
 

 
                    Sur la route et à la station, "papotage" avec le garde armé. 
 
                A flanc de montagne, un village s’enorgueillit de sa « cathédrale de sel ». Curieux, une visite s’impose tout de même. Zone minière, le sel fait vivre ici toute cette vallée. Une ancienne galerie a été transformée et sculptée sur plusieurs centaines de mètres d’immenses motifs religieux. Chants pieux et éclairages choisis ajoutent leurs notes spirituelles dans ces cavités gigantesques.

 
                                   Dans la cathédrale de sel

 Le bivouac se fera dans un parking de bus au décor plutôt tristounet. Toutefois, la famille qui garde l’endroit nous accueillera avec chaleur. Besoin d’une connexion électrique car au-dessus de deux milles mètres, la fonction gaz de notre frigo défaille, celle-ci nous sera vite accordée contre quelques pesos et le sourire en plus. Plus tard, caisse d’outil en batterie, avec une petite meuleuse de précision (type Dremel) je parviendrai à rapprocher légèrement  la sonde de sécurité contre la flamme du brûleur  et ainsi obtenir un fonctionnement satisfaisant aujourd’hui  jusqu’à trois mille deux cent mètres. J’imagine qu’à ces altitudes, la raréfaction de l’oxygène perturbe la carburation du propane au même titre que nos diesels qui parfois ne manquent pas d’expulser un nuage de suie bien noire lors des changements de régimes.

 
                                    Les boucheries colombiennes…



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