SOUS LES ETOILES DU MONDE
ou les voyages de Françoise et Jacky sur la planète bleue
Le lendemain, sans tarder, nous poursuivons à travers ce début de Cordillère des Andes qui nous approche insensiblement de la frontière de l’Equateur. Station-service, on s’engage, nos amis et nous pour faire le plein entre les policiers et autres militaires armés. Jusque-là, rien d’exceptionnel, on en a pris l’habitude plus ou moins depuis l’Amérique centrale. L’événement sera simplement l’engagement d’un discours aussi intéressé que bon enfant sur nos voyages respectifs assorti de la visite des deux camping-cars par pure curiosité légitime. Bonne humeur et photos multiples agrémenteront l’instant. Les contrôles militaires en Colombie c’est souvent ça !
Un lieu incontournable avant de quitter la Colombie nous déroute de quelques kilomètres. Le sanctuaire de San Lajas une superbe cathédrale construite entre les rives abruptes d’un torrent de montagne. Image remarquable de tous les ouvrages traitant de la Colombie. Lieu sacré, beaucoup de pèlerins défilent dans les ruelles pentues tapissées d’innombrables ex-voto scellés là depuis la nuit des temps. Juste avant, les incontournables « marchands du temple »s’alignent comme à la fête foraine. Nous y observerons parmi nombre de « petites bouffes », présentés sur un grand plat, les premiers ‘cuyes ‘ cuits à la broche… …cuyes ??? … oui, en fait c’est l’appellation locale du cochon d’inde ! En Equateur, Bolivie et autre Pérou voisin, le petit animal est consommé comme tout autre lapin ou volaille commune. A noter que pour les esprits à tendance… …refermons ici la parenthèse ! …légèrement pernicieux, le « U » se prononce « OU »
Sanctuaire de SAN LAJAS
Reprenant la route, nous croisons encore quelques bus locaux hors d’âge ne manquant pas d’originalité où s’entassent joyeusement sacs de riz, bottes de foin, régimes de bananes plantains, paniers d’osiers divers assortis de quelques volailles piaillardes autour de quelques passagers aux couleurs locales bien trempées. Quelques dizaines de kilomètres encore et la frontière de l’Equateur apparaît bientôt. Ipialès, zone frontalière semble-t-il peu recommandable, nous décidons de nous stationner sur le parking gardé d’un hôtel. Petit soucis, l’hôtel refusera même en payant un peu que nous dormions sur leur parking. Pas envie de reprendre la route ni de dormir en « sauvage » les bisontins et nous devront prendre une chambre .En consolation, nous admettrons qu’à prix colombien, cette contrainte nous coûte moins cher qu’un camping aux Etats-Unis. Cuyes rôtis, chez nous on dit…cochons d’indes !
Demain, nous quitterons cette fameuse Colombie tant décriée dans les médias. Quel peu en être notre opinion aujourd’hui ? D’abord un peuple accueillant, d’une extrême gentillesse, heureux de travailler et de voir quelques lointains touristes leur rendre visite. C’est aussi une nature tropicale extraordinaire qui mériterait d’être beaucoup mieux connue car manquant cruellement d’infrastructures et d’informations disponibles. Un réseau routier parfait sur les grands axes. Absolument sécurisé par une armée consciente de son devoir. Peu ou pas de routes secondaires. Seuls des chemins muletiers desservent les hameaux de montagne. S’il est vrai que nous étions rassurés de rouler et bivouaquer en convoi à trois véhicules, en aucun cas nous avons ressenti une quelconque insécurité. Le parcourt peu parfaitement s’effectuer seul en respectant les règles de sécurité de base attachées à ce type de périple. Il est à souligner que la grandeur de la Colombie représente deux fois celle de la France. En gros, deux grands axes routiers la parcourent du nord au sud à travers la naissance de la grande cordillère des Andes. Il existe de part et d’autre d’immenses territoires notamment coté Amazonie où prédomine la forêt vierge mais aussi au nord-ouest jusqu’à la frontière panaméenne où, s’y rendre seul, n’est pas forcément la meilleur idée aujourd’hui. La Colombie à fait d’énormes progrès en terme de sécurité intérieure, il lui reste encore beaucoup à faire dans ces régions mais nous restons persuadés que dans les décennies qui viennent, elle saura changer son image pour devenir une destination prisée. Nous pensons qu’il ne faut pas nier l’existence de zones vraiment dangereuses… …relativisons… …comme dans toutes les grandes villes, pour certains quartiers (y compris chez nous) éliminer systématiquement tout objet ostentatoire. (Pas de gros « Nikon » en bandoulière, pas de montres brillantes, pas d’I-phone en mains, pas de bijoux mais tout de même un peu d’argent pour satisfaire un éventuel agresseur) …grande comme deux fois la France, s’il existe plusieurs territoires douteux, comme chacun, un ou deux départements français, n’est-il pas possible de les éviter ? Orpailleurs clandestins, narco en tout genre et autres activités illicites existent. Dès lors, pour qui sort vraiment des grands axes, bien se renseigner sur place, la police et les locaux sauront renseigner le simple touriste. Il va sans dire que le trop curieux sur ces activités n’est pas le bienvenu.
A bien noter que nous ne prétendons pas « connaître » la Colombie pour donner conseils ou leçons. Simplement c’est une opinion qui ressort d’un périple d’environ deux mille cinq cent kilomètres parcourus en un mois sur ce fabuleux pays.
Juste pour un peu de couleur locale…
Merci pour ton attention, Prochaine épisode: EQUATEUR ET GALAPAGOS